Le petit gardien du troupeau

Publié le 10 Février 2018

By Carlo Dalgas - sQHc2MrGWHKeUA at Google Cultural Institute, zoom level maximum, Public Domain, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=29865021

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Fils de la pierre et de la lune
Enfant du présent et du passé
Il va dans les monts les champs les prés
Gardien de la vie qui paît
Paisiblement

Il apprend à compter les moutons
Il apprend les paroles du vent
Il apprend l’arithmétique des pierres
Calcaire pur additionné des zéros musclés
De la minéralité
Il apprend la chanson des échos
Susurrée à demi-mot
Il apprend la leçon de vie
Il n’est jamais seul non
Il est avec lui avec son milieu avec son rêve
Entier et fécond

Fils du père genêt et de dame biquette
Enfant aux principes générés
Généreux
Il apprend la solidarité
Il apprend la solidité
Il apprend la débrouillardise
Il apprend la responsabilité
Il apprend l’encadrement
Il apprend la vie sauvage
Et puis aussi à se défendre

Ecole de la vie
Sans maître ni banc ni tableau
Le petit gardien du troupeau
C’est un maître un élève et un érudit
Il emmagasine la sève le silence et l’oubli
Il stocke le temps changeant et la prémonition
Il hume le lendemain, pressent le vent qui change
Devine l’avenir
Se méfie du présent

Nourri de l’air du temps
Il a en lui assez d’énergie pour distribuer
A son futur proche à ses futurs proches
Il n’est pas un petit travailleur comme les autres
D’aucun diront qu’il lui manque l’éducation
Je dirais que l’éducation il en a un trop-plein
Un trop-plein qui se distille avec la sagesse
Un trop-plein qui se caresse dans les yeux
Sans paroles il véhiculera la vérité des cieux
Et la profondeur de l’enseignement.

« A ton âge je gardais les vaches » me disait mon père
Sentence, punition, avertissement, comparaison ?
Nulles vaches, nuls moutons, nulles chèvres dans la ville
A garder
Ou à regarder
J'aurais échangé de bon cœur mon banc d'école
Contre un tabouret de granite et un troupeau
Se détachant dans le bleu du ciel
Une flûte en roseau et un poncho de laine
Sifflant la chanson de la liberté
J'aurais appris ma leçon de dame nature la maestra .

Je fus la gardienne du cochon d’inde du chat et du lapin
D’un serin j'en faisais un ara
D’un chat un léopard des neiges
Et d’un chien un horizon enneigé
Courant derrière la Belle, sauveteuse des moutons perdus.

Carole Radureau (10/02/2018)

Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Perles de lune

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C
Il va me falloir de la chaleur hélas, au risque de m'isoler encore plus, c'est à prendre au sérieux et cela va devenir une de mes revendications futures, par pour le plaisir, par contrainte.
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C
C'est important les gros cailloux, ça aide à vivre et à trouver son chemin.....et puis tu vois après on pêche une poésie dans l'eau de la minéralité et on écrit et ça aussi ça fait du bien.
A
Ha ben des gros cailloux t'en as partout ici!
C
Oui c'est vrai......et pis, on peut venir en bateau. Je n'ose même pas imaginer mettre un jour le pied en corse, surtout là où il y a des gros cailloux en calcaire et en granite juste à côté : j'vois ça, j'pars plus !!
A
La Corse...c'est moins loin que Cuba...
A
Tu es une exception Caro, parce que tu es poète, je connais pas mal de personnes qui font tout pour faire oublier qu'elles sont filles ou fils de berger et c'est bien triste...
Répondre
A
La Bretagne me semble la destination la plus réaliste;)
C
C'est vrai que je n'envisage pas trop de rester ici jusqu'à la fin de mes jours, j'aimerais de l'espace, un grand terrain à partager avec mon mari, chacun son côté et de la place pour mes rosiers, la mer et des chemins du littoral au milieu de la fougère, et puis aussi un climat tempéré, à défaut j'envisage de finir mes jours soit en Bretagne, soit à Cuba soit en Guyane. Monsieur Toutou/Patou n'aimerait certainement pas mes destinations.
A
Dis, tu voudrais traire un chien patou? :)) En tout cas si tu veux qu'il soit heureux il te faudra déménager et vivre en pleine nature, dans ton jardin, tout joli qu'il soit, il dépérirait...
C
C'est nul....je serais fière pour ma part, l'essence même de l'être humain c'est le pastoralisme, le nomadisme. J'ai été amoureuse une fois quand j'étais ado d'un garçon qui voulait être berger (berqué comme on dit en cauchois) et il paraissait anormal aux yeux des autres (on devait avoir 13 ans) mais à moi il m'avait plu, je me voyais déjà dans la nature a vivre d'amour et d'eau fraîche. Je trouvais ça formidable comme projet d'études : berger !! Et je le pense toujours. J'aimerais si un jour je devais sauter le pas et m'offrir un chien, avoir un chien patou. Quand je les vois ils m'emmènent au paradis des bergers, je leur trouve trop de charisme même si je sais qu'ils sont élevés en tant que protecteurs essentiels des troupeaux et n'ont rien à voir avec l'être humain, même si ma fille m'a dit qu'ils étaient aboyeurs et pas facile à traire, c'est ce monsieur Toutou-là que j'aime.