Publié le 27 Juillet 2014

La grande guerre de Roger Colombier - Permission -

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Un soir, que j’étais camouflé dans le silence

D’un rempart verdurier et dans l’ombre effacé,

Les canons bombardaient l’horizon en cadence,

Lorsqu’il vint de nulle part comme du passé.

Sans doute recherchait-il un dernier asile,

Le calme de mon bosquet pour s’y rajeunir

Avant de repartir à grands pas plus agiles,

Tout entier, endurci pour un sale avenir.

Se sont croisés nos yeux sans dire la vengeance.

Près de la mousse tranquille, il se blottira.

Et puis au matin reprenant notre allégeance,

Chacun vers son ciel haillonneux, l’on partira.

Toujours sans un mot de peur d’inviter l’orage,

Alors l’on s’est souri comme pour deux amis.

Et la terre aussi a retardé son naufrage.

Ensemble ou presque, nous nous sommes endormis.

Roger Colombier

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Les chroniques de Roger

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Publié le 14 Juillet 2014

Chemins de traverse

image Patrice78500

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La liberté guide mes pas

J'ai déserté les grandes routes, quitté les chemins trop usés
J'ai vomi toutes les vraisemblances qui n'effleurent pas la vérité
J'ai pris une sente en pente douce imitant le plaisant ruisseau
Où de vieux arbres aux larges doigts désignaient une pluie d'oiseaux
Si l'horizon n'est pas boussole, la mer n'est pas immensité
Mais il est vain et on se désole de ne jamais rien y trouver
Par la bonté d'un rossignol, j'ai obéi à mes souliers
Et suivi cette pente folle qui mène vers la réalité

Indifférent de ces boutasses où stagne le peuple des tritons
J'ai mis mon cœur sur les audaces d'un acacia un peu fripon
Je traverse les nuits en roulotte, guidé par le tût d'un crapaud
Et je peints au cri des hulottes un ciel où brille mille falots
La senteur des fougères suspend mon âme au clair de lune
La pluie dessine des ravines laissant son trident à Neptune
La nature guide mes errances, m'offrant son objectivité
Quand c'est la route qui avance, elle mène vers la liberté

La destinée de tous les hommes ne sera pas celle des moutons
S'ils piétinent les obédiences et la loi du qu'en-dira-t-on

Hobo-Lullaby

Chemins de traverse

Le visage des fleurs

Dans le jardin de mon cœur
Des belles sourient à la lune
Sans souci sans fard ni pleur
Elles n’ont jamais d’amertume

Une rose aux cent pétales
Me dit bonjour comment vas-tu
Sais-tu qu’aujourd’hui est d’opale
Le soleil qui croque sa part de vertu ?

Dans la lande par le vent balayée
La bruyère rosit de toute son ardeur
Elle a soif de territoire gagné
Sur l’ajonc au visage de terreur

La digitale rigole de toutes ses clochettes
On ne voit que sa silhouette élancée
Dans la lande percée du cri des mouettes
Elle est belle sous les rayons courbée

Le genêt ardéchois d’un clignement d’yeux
Me dit : dépêches-toi la montagne est belle
Mais ma floraison ne dure que si peu
Viens vite humer mon parfum-naturel

La lavande des plateaux a une bouille de contrebande
Elle sait que ses fleurettes attirent les abeilles
Et cent pour cent de son offrande
Est faite en ourlant ses étamines-de-miel

Ma pierre d’opale en son visage de clair de lune
Telle une fleur me parle de mise au vert
Je la crois car en son croissant blanc- de- plume
La raison s’accroche tel un écueil sur la mer

Le visage des fleurs jamais n’est triste
Il égaie mes pensées souvent sombres
Le visage de la pierre ne se trompe pas de piste
Quand elle me fait trébucher dans l’ombre

Arrête-toi me disent-elles
Prends le temps de respirer de flâner
Range ta jupe aux couleurs de rebelle
Et écris le poème des fleurs de l’amitié.

Carole Radureau (25/06/2014)

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Terre-mère

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