Publié le 23 Février 2014

Je vais partir vers le couchant.
Que veux-tu femme, verrouille bien notre porte!
Je vais partir vers le couchant.
Efface mes traces avec mes années mortes.

Si je m’en reviens vers mon seuil,
Me reconnaîtras-tu, vagabond cherchant asile?
Si je m’en reviens vers mon seuil,
Demeureras-tu encore seule sur notre île?

Roger Colombier

Le départ des poilus 1914 (collège les loges Nevers)

Le départ des poilus 1914 (collège les loges Nevers)

Merci à Anne-Marie pour la vidéo

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Les chroniques de Roger

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Publié le 10 Février 2014

Rêves d'Ardèche
Retrouver ma terre

La burle écartèle un ciel de silence dans l’amnésie des sabliers

Les châtaigniers frissonnent dans le mauve des nuages en fuite

J’ai posé mes pensées sur les ailes ardentes d’une buse audacieuse

Les sentiers aux tentacules avides d’horizon ont enlacé mes souliers

Le sourire d’un ruisseau apaise de son chant les cicatrices du temps

Et un genet agrippe ma main dans la lenteur d’un parfum suspendu

Je gravirai cette montagne aux rides volcaniques, aux abrupts dorsaux

Qui provoquent le bêlement moqueur de l’infatigable cabri aux yeux rieurs

Dans la moiteur des sous bois, mon front ruissèlera de perles bienfaisantes

L’odeur chaude des entrailles terrestres transpercera mon âme mendiante

Rendant une douceur de fougère au granit et l’espoir à mes joues

Chantonnant l’éternelle renaissance de la vie dans le futur des promesses

Une nouvelle confiance soulagera mes fatigues au chant de basalte

Comme une feuille brave un ciel étoilé dans l’éphémère d’un tourbillon

Je murmurerais aux laborieuses abeilles les secrets de l’infini pollen

Quand un plaisir aux larmes de schiste abreuvera peu à peu mes veines

La neige déposera sur les cimes l’adolescence retrouvée des anciens

Pour le bonheur de vivre j’irai retrouver ma terre.

Hobo-Lullaby

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Rêves d'Ardèche
Miel de genêt

Mes pas dans les pas des chevriers

j’allai chemin faisant mon Ardèche au cœur

dans ma besace tintinnabulant.

Je pris d’un coup de burle assené avec énergie

une bonne bolée d’air pur qui me régénéra

et les mirettes en éveil

je scrutai le lointain

attendant de découvrir les sucs qui tels des mamelons

pointaient dans la vallée leurs tétons de granite.

Cette terre fut terre de volcan,

elle nous laisse sa géographie de lave et de feu,

ce paysage accidenté plissé et joyeux

couvert de genêts d’or et souriant de ses dents écartées,

ses petits ruisseaux ses sources vives sa générosité.

Cette fois-ci c’était une bolée d’arôme de genêt

qui insuffla dans mes narines

l’huile essentielle de la vie au grand air ,

à jamais cette odeur pénétra mon humeur.

Le jaune ici est partout présent.

C’est un terroir jaunissant, un culte au soleil,

ses rayons y ont dessiné des pépites dorées,

des ligules pétillantes à la magie guérisseuse :

courbe ta jolie tête couronnée arnica parfumé

et toi, belle gentiane rafraîchissante

glisse dans ma poche ta racine vertueuse.

Mes pas dans les pas des bergers

je glisse sur les pierres qui déboulent la montagne.

Leur rigolade me prête à sourire

et je pense à cette minéralité qui sur les belles maisons

affiche sa figure sombre et sa robuste corpulence,

affiche dans ses détours sa présence fière de calcaire.

J’aime ce pays sauvage sa beauté pure et dure

j’aimerai y croquer ma part de nature,

recueillir dans ma main la farine de châtaigne,

la lave basaltique en faire mon chemin de vie

et me délecter enfin du miel des genêts diluant les folies.

Carole Radureau (20/01/2014)

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Terre-mère

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