Publié le 31 Décembre 2019

Par SolalXIV — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=15415041

Par SolalXIV — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=15415041

Le soleil d’hiver pointe son regard sur l’ombre prospère

Sous la fougère en habit de fortune

Le korrigan sommeille

Il attend le rendez-vous avec la lune

Il attend le repas de serpent

La nuit de la hulotte

La danse des châtaignes

 

Cette nuit je sourirais dit le korrigan

Cette nuit et la seule de l’année

Je serais monsieur sourire

Rien que pour toi

Rien que pour toi

 

Il est beau ce sourire qui pointe avec malice

Le dernier soir d’une année

D’une année comme les autres

Ni trop bien ni trop mauvaise

Faite de hauts et de bas

Faite de bas et de hauts

Une année où chaque jour le korrigan

Vivait le moment présent

 

Dans présent on entend le mot présent

C’est celui du korrigan qu’il t’offre comme une lumière

La lumière de son sourire ici et maintenant

Un cadeau sans prix

Un cadeau de choix

Une perle d’amour enveloppée

D’un sourire coquin

 

Rien que pour toi la pensée tout de suite

Rien que pour toi le sourire maintenant

Rien que pour toi la vie en cœur de rouge-gorge

Rien que pour toi la quête du pinson

 

Il sera celui qui fait rêver les étoiles quand elles sont tristes

Il sera celui qui décalque tous les sourires des enfants

Il sera celui qui étincelle d’une rosée plus rose que la nuit

Quand les roses sont encore demoiselles et vierge leur cœur

Il sera celui qui fait danser les nuages quand ils ne sont vêtus que de chaussettes

Il sera celui qui maîtrise la quena et domine le charango mais aussi rime avec la cornemuse

Il sera celui qui tresse les lichens ces vieux cheveux blancs de la forêt

Pour en faire des lianes de vitalité

 

Il sera celui qui serre toutes les mains de la lune.

 

Carole Radureau (31/12/2019)

 

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Quartz rose étoilé

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Publié le 31 Décembre 2019

 

Dans le grand marais

Entre les laîches, les scirpes, les massettes

Le carouge confronte la taille de ses épaulettes

Pour signifier : C’est moi le plus fort !

 

Il a gagné le droit sur le harem

Un roi il est : celui de la polygamie

Dans la bande dans la nuée dame carouge

Forte uniquement par le nombre

Dame carouge une fois sur le territoire

Ne contrôle plus rien.

 

Monsieur,

Non,

Ne porte pas la culotte

Monsieur,

Porte les épaulettes.

Signe de conquête.

 

Carole Radureau (31/12/2019)

 

Carouge à épaulettes

Agelaius phoeniceus

Le carouge à épaulettes

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses

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Publié le 31 Décembre 2019

Moqueur du Chili

Moqueur du Chili

Il a volé le moqueur a longue queue
habillé comme des ciseaux :
il se tenait sur un fil, il a écouté
la voix profonde du télégraphe,
le pouls bleu du barbelé :
il a entendu des mots, des baisers, des nombres,
pétales rapides de l'âme,
seulement à ce moment-là, il a lancé son trille,
il a laissé tomber un courant clair
et il a crié sa colère.

Moqueur, je n'ai pas retenu ta leçon
de vol, et de chant et de pensées :
j'ai tout appris de la fumée,
de l'humidité, du silence :
je ne savais pas danser et voler
sur la beauté du peumo,
pour immerger l'âme dans les boldos,
sifflant dans le vent :
je ne connaissais pas ta sagesse,
la vitesse de ton trille,
la république de ta chanson.

Je jure d'apprendre ce que tu professes :
pour savoir comment traverser comme une flèche,
étudier les syllabes secrètes
de l'air libre et des feuilles,
chanter avec l'eau et la terre
et établir dans le silence
une chaire cristalline.

Pablo Neruda (Arte de pájaros) traduction carolita

Texte original

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Les oiseaux de Pablo

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Publié le 30 Décembre 2019

 

Soudain ton regard croisa le mien

C’était une première fois

Comme une lumière qui jaillit

Un éclair de vérité

 

Insondable ce petit regard de bébé

Cette fraîcheur qui cogne à la porte de tant

D’années

De tant de chemins et tant de rêves…..

 

Une fleur a glissé son cil sur ton iris

Une porcelaine y a infusé ses mots

Un oiseau bleu a lu le Chant général en espagnol

Un autre oiseau bleu a chanté tout haut

 

Il y a une légende écrite dans la profondeur de ton regard

Il y a tout plein de questions

Posées dans une langue inconnue :

 

Je déchiffrerai ta langue

L’idiome bleu de tes prunelles

Pour en faire un poème de joie et de gaieté

Dans lequel

Tu seras

Une petite reine en robe courte

 

Je lirai ensuite dans le marc de maté

Tes questions

Je verdirai leur teneur

Je distillerai leur devenir

Je réciterai la chanson de l’aurore

Quand le merlebleu a oublié son caleçon dans les vestiaires

Quand le geai bleu a dicté le crépuscule des étoiles

Quand le geai buissonnier a su réciter par cœur le livre des questions

Quand le petit oiseau bleu qui n’existe pas encore

Attend

Sagement

Son poème

D’initiation.

 

Carole Radureau (30/12/2019)

 

A la nieta mía Kessy

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Collier d'ambre

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Publié le 30 Décembre 2019

Le merlebleu azuré

 

Quand tu reviendras au nid

Ton bec rempli de succulentes chenilles

N’oublie pas le pain

Chaude est la mie de la tendresse

Quand sur nous reposent

6 petit becs qui piaillent sans cesse

Ont sans cesse faim.

 

Quand tu repartiras en quête

D’un déjeuner frugal et bref

N’oublie pas le baiser bec-à-bec

De ta douce

Son regard noir et malicieux

Son regard tout en attente :

Ici se joue la Grande Histoire

Ici se joue sur la grande scène de la vie

L’épopée spatiale du merlebleu

Qui a déclaré la force de son occupation.

 

Sur la mie de la tendresse

Déposer délicatement une chenille grassouillette

Ajouter au préalable un beurre de sève de pin :

Se lécher les babines avant de déguster :

Un petit hoquet signe un grand merci.

 

Un toast de ce caviar

C’est de la force pour toute la vie.

 

Carole Radureau (30/12/2019)

 

Merlebleu azuré

Sialia currucoides

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses

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Publié le 30 Décembre 2019

Le grand pic

De la cachette sortent

Deux têtes

Apparemment identiques

Deux petits iroquois

Au regard innocent

Au bec impatient.

 

Sur leur tête pousse la future houppette

Une qui se redresse pendant la parade

Une au sang rouge frais

Une touche lumineuse qui éclaire la noirceur

De la cape d’obsidienne.

 

Le grand pic arbore des couleurs révolutionnaires

Et il en est fier quand rebondit sur le tronc son coup

Précis

Son heurtoir se rythme au son de Bella ciao de

Gallo negro, gallo rojo

Jusqu’Hasta la victoria ! Siempre !

 

Le pic est le porte-tambour de toutes les révoltes.

 

Carole Radureau (30/12/2019)

 

Grand pic

Dryocopus pileatus

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses

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Publié le 30 Décembre 2019

Tyranneau omnicolore

Tyranneau omnicolore

Dans la lagune, le jonc,
le totoral humidifié,
quelques gouttes vivent et brûlent :
soudain, il y a un mouvement,
un minuscule drapeau,
une échelle d'arc-en-ciel :
le soleil l'a éclairé rapidement,
comment ses sept couleurs se sont unies ?
Comment a-t-il pris toute la lumière ?
Il était là mais il n'y était pas :
il n'était pas là, la bourrasque, il était parti,
peut-être qu'il n'existe pas mais quand même
il est en train de trembler, le jonc.

Pablo Neruda (Arte de pájaros) traduction carolita

Texte original

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Les oiseaux de Pablo

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Publié le 28 Décembre 2019

Vanneau téro

Vanneau téro

Il a volé le vanneau étincelant
de neige blanche et de neige noire
et il a ouvert son costume en plein jour,
au milieu de la matinée :
il était coûteux l'éventail
de ses deux ailes nuptiales :
il était riche le corps orné
par la matinée et le plumage.

Sur les pierres d' Isla Negra
a brillé le luxe sauvage
de l'oiseau de velours
et je me disais : où va-t-il ?
A quelle céleste réception ?
A quel mariage de l'eau et de l'or ?
Dans quelle salle de pourpre pure,
entre des colonnes de jacinthe,
où peuvent entrer avec lui
seulement les nuages bien vêtus ?
Enfin, dis-je, peut-être qu'il ira
pour couronner les cheveux
de la naïade de Genil
amie de Pedro Espinosa.

Il n'a pas fait cela le pessimiste :
il a volé et plané pour descendre
dans un champ de blé effondré
parmi des touffes de chaumes
et de là, il a lancé son langage
son tero tero lancinant,
pendant qu'il mordait, picorait
et dévorait sans passion
un simple ver de terre.

Pablo Neruda (Arte de pájaros) traduction carolita

Texte original

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Les oiseaux de Pablo

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Publié le 28 Décembre 2019

Le geai buissonnier

 

Elève de la célèbre école

Fils du buisson

Prince de la cachette

Sans cesse la nuée l’attire

toujours la vitalité de la réserve

Est un mode de vie.

 

Cache-noisettes, cache-glands, cache-noix

Le geai est malgré lui

Jardinier de la forêt

Se sent puissant

Investi

Il a un sang bleu qui coule en lui

Irisant son plumage de royauté

Son cœur de lys et sa langue de pourpre.

 

Mais attention car le territoire du geai

C’est chasse-gardée

La bande de geai défend son butin bec et griffe

Chaque cache est mémorisée

Des sorties de géocatching chaque dimanche

Après la messe aux trois glands récoltés

Sonnent la traque de la réserve

Quand tintent entre elles les coques

Le mendiant est roi au paradis du geai buissonnier.

 

Carole Radureau (28/12/2019)

 

Geai buissonnier

Aphelocoma californica

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses

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Publié le 28 Décembre 2019

Sésame la chevêche brame

……l’oiseau qui vole n’a pas de maître…..

 

Une petite tête coiffée de lumière

Des yeux étonnés, interrogateurs

Une silhouette câline

Un effet de tendresse

La chevêche est à l’œuvre

Elle œuvre pour la paix.

 

On lui attribue un nom religieux

Brahma l’esprit tutélaire hindou

Dans la légende l’une d’elle sert de vahan (véhicule)

A Lakshmi

Déesse de la richesse.

 

Sésame n’en a cure

Elle ce qu’elle aime c’est capter un papillon en vol

Becqueter une fricassée de vers de terre

Remplir les gosiers de ses marmots

Du plus grand au plus petit

Leur lisser le bec et le pelage

Repartir à la chasse

Sourire et recommencer

Sans cesse.

 

Carole Radureau (28/12/2019)

 

avec une petite ébauche ajoutée

avec une petite ébauche ajoutée

Chevêche brame

Athene brama

Famille : strigidés

Continent : Asie (du sud)

Habitat : milieux ouverts et semi ouverts

Régime : invertébrés, vertébrés, chauves-souris, oiseaux, papillons

Couvée : 2 à 3 œufs

Menacée ? Non

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oeil de faucon

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