pierre de lune

Publié le 12 Janvier 2024

Opalune

 

Dans le coffre au trésor de la terre

Tu as choisi ta pierre précieuse

Elle est fleur de la lumière

Elle n’a pas froid aux yeux

C’est la mère-opale

Celle qui s’irise parfois

Comme s’hérissent les chats

Quand ils ont peur des souris

Opale et c’est un sang de terre qui tremble

Une veine gonflée dans un couloir interminable

Un déchiffrage de flux et de rebonds

Une brèche dans la pépinière de pierre

Là où mijotent les calcites

Où ronflent les silex

Où se tortillent les cristaux.

L’opale est une rose toute nue

Juste parée de blanc aux lèvres

Blanc sur blanc pour indiquer

Au ciel, la lune de diamant

Mais le diamant était trop connu

De plus, il était trop connoté

La lune est une fille du peuple

Qui brille la nuit pour tous et toutes

Il y a bien plus de gens du peuple sur terre

Que de richards et c’est à n’y rien comprendre

Que ça ne se révolte pas plus !

L’opale n’y était pour rien

Elle avait besoin d’arrondi

Aucune imperfection, aucun dénivelé, aucun accroc

C’était une matrice parfaitement ronde

Avec certes quelques départements visibles

Dont celui des lapins qui vivent sur la lune

Car la lune est habitée depuis l’antiquité

Par une bande de joyeux lapins

(ce sont les aztèques qui me l’ont dit).

Lune et lapins

Opales et longues oreilles

Comme un conte qui ne dit jamais son nom

Par la lucarne, la nuit s’inscrit

Tel un fruit dans une coupe

Dans lequel on aimerait bien mordre

Sans se casser les dents.

Ah ! luna, luna, merveille du sommeil des gens

Petite veilleuse des rêves et des cauchemars

Il est beau de dormir sachant que tu observes

Les vols insatisfaits

Les instantanés précieux

Le brigand se presse quand tu brilles de mille feux

Et le hibou en profite pour faire plus d’emplettes

La petite souris fait attention quand c’est nuit où tu es pleine

(non, pas soûle car ça, c’est le sport des lapins)

La terre ne ronfle pas pareil quand la lune bat son plein

Sur son tambour en peau de bison blanc

Tanné avec amour par mille mains indigènes.

 

Carole Radureau (06/01/2024)

 

Inspirée par ces photos de Serge

 

 

Les 3 visages de la lune : 3. Opalune

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pierre de lune

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Publié le 9 Janvier 2024

Lune timide

 

Lune timide

Petit nez baissé

Comme pour biger, l’air de rien

Les petits-enfants qui se couchent

Sans le nounours sur son nuage ;

Lune embarrassée,

Comme gênée aux entournures :

Elle avait décidé ce soir

De se faire un peeling

De lisser sa jolie face de lune limpide

D’être parfaitement glabre

Présentable

Jolie, quoi

Les projecteurs étaient rivés sur elle

Lune de tous les mystères

Aussi la voici intimidée

Voulant se cacher derrière un gros rocher

Un peu rougissante et ce n’était pas le moment

La lune rouge était passée

Elle s’était très bien exprimée

Envoyant son lait-grenadine sur toutes les parties de la terre

Avec un message à décoder (message lié au mercurochrome)

Disant par exemple : Il n’y a plus de pansements pour les blessures

Arrêtez tout de suite de blesser !

Ah ! petite lune timide

Comme nous aimons tes messages, tes pages de sagesse

Tout ce que l’on te fait dire et penser

Toi, la petite lune sans façon

Qui triture son mouchoir dans le noir

Qui n’ose pas se montrer sans son fard

Son joli grain de marne

Chipé dans une carrière,

Comme sur un bout de pain bis

Farine saupoudrée d’un bout de plumeau

Pour camoufler les minuscules imperfections.

 

Carole Radureau (06/01/2024)

 

Inspirée par cette photo de Serge

 

Les 3 visages de la lune : 2. Lune timide

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pierre de lune

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Publié le 8 Janvier 2024

Lune coiffée

 

Lune coiffée

Non pas démasquée

Comme pour cacher un crâne lisse

Une calvitie précoce

Lune mystérieuse

Qui a déposé dans les ténèbres

Un peu de son scalp terrifié

Lune-opale son ferment de lait

Tout irisé de perles véritables

Fluide qui fait naître dans la nuit

Les perles de la rosée

Cueillie le petit matin frais

Ambiance qui fait jaillir

Le pas feutré qui se lève pour manger un en-cas

Eclat qui irrigue les rêves d’un voile de pureté

Fait fuir le cauchemar d’un coup de projecteur

Lune décoiffée à présent

Tu nous as endormis et bercés

Maintenant il est temps, lune

De révéler ta face cachée.

 

Carole Radureau (06/01/2024)

 

Inspirée par cette photo de Serge

 

Les 3 visages de la lune - 1. Lune coiffée

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 25 Novembre 2018

Tu portes ton message
A ma porte
Lune
Au plus près de ma vue
Comme pour me dire :
Tu m’as oubliée.

Je ne peux plus
Il est vrai
Aller à ta rencontre
Lors de rendez-vous nocturnes
Dans le jardin.

J’ai pensé
Que je n’étais plus connectée
A ta blancheur de lait
A ta chair pure et vierge
Qui cette nuit dans ta lumière de folie
Me rappelle enfin que tu es luminescente
Qui ma rappelle enfin que tu es là pour moi
Eternellement
Mère de mes ans
Sœur de mes souffrances.

Lune opalescente
Tu souris et ton opale naissante
Est un fruit rond comme un œil
Retrouvé.

Lune amoureuse et curieuse
Qui joue à cache-cache avec les feuillages
Qui surfe avec le noir
Qui illumine les cieux
Qui grossit comme un lait qui bout
Qui pâlit comme une âme en quête d’âme
Qui s’arrondit comme un fruit mature
Qui s’énamoure comme une au cœur de braise.

Lune opalescente
Ton cœur est une pierre de tendresse
Opulente et gracieuse
Ton fruit est une salade qui rime avec la nuit
Essuie les larmes aux yeux
Eclaire son offrande de son lait
D’amande douce et chaude
Quoi qu’on en dise.

Carole Radureau (25/11/2018)

La lune opalescente

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 7 Juin 2018

Quand la lune m’appelle, je viens

Quand la lune m’appelle, je viens
Je la vois briller
Intensément
Si ronde
Si belle
Ses départements sont des quartiers d’orange
Protégés par la barrière du son
Son éclat est un or enluminé par le cœur des anges
Sa cape est un argent purifié par le souffle des étoiles

Quand la lune m’appelle, avec ses yeux de glace
Ses yeux de feu
Ses paupières d’ambre
Je sais qu’elle veut me parler
Je viens
Je l’écoute
Vibration après vibration
Je sais pourquoi elle s’est faite belle
Pourquoi elle a dessiné sur ses yeux
Un regard tendre un minois de cachottière

Je serai le point inconnu de ton espace, mi luna mía
Qu’il est libre et droit le chemin qui mène à ton
Ecoute
Capricieuse mais gentille lune
Précieuse et un brin ravie
Je sens monter en moi une onde vive
Truite fuyant le pêcheur indélicat
Je puise en toi la force, énergie céleste fruit sans pépins
C’est pour écrire ce que j’écris que je suis énergie
C’est pour te fêter ô reine de mes nuits sans sommeil
Pour écrire tes poèmes j’ai emprunté ta robe d’écailles
Juste boutonnée par la nacre de ta confiance
Réitérée à chaque cycle.

Carole Radureau (01/06/2018)

Quand la lune m’appelle, je viens

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Publié le 5 Juin 2018

Robert Delaunay, Paysage au Disque solaire, (1906)Par Photographed by User:Coldcreation at the Musée national d'art moderne, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=32046151

 

…..méditation et écriture poétique……

Comme une évidence
Tu étais là devant moi
Disque
A l’arrondi parfait
Uniforme unique uni
De métal gris
Froid et plat
Je ne t’avais pas reconnu.

C’était une évidence
L’énergie il fallait la trouver
L’énergie il fallait la puiser
Où donc à part dans le cœur
De ta naissance ?

Il y avait quelque temps déjà
Que je ne t’entendais plus les belles soirées
Où tu affiches ton disque plein
Comme une orange de fer.

J’avais fermé mes oreilles
Les vannes de mon cœur
Mes paupières étaient trop lourdes
Pour voir passer le rai du rendez-vous
Je ne voyais plus la voie de la raison
Je ne voyais que la voie de la tristesse.

Ceci c’était avant que je me rappelle
Ton énergie, mon disque
Compagnon de mes ans.

Matérialiser les pensées
Les coucher sur un poème
Sur un dessin
Sur une photo
Ceci c’est une évidence
A jamais gardée.

J’ai par hasard trouvé la forme
De ta volonté
Il y a un peintre qui t’a aimablement
Croqué (Delaunay merci à toi)
Je sais maintenant que tu es là
Devant moi
Guide tellurique
Boussole métallique qui vibre
Indiquant le chemin.

Carole Radureau (31/05/2018)

PC : Même si Delaunay a intitulé et peint son tableau du nom de disque solaire, ce que j’ai vu pour ma part c’est un disque lunaire, une image qui est apparue à moi lors de ma thérapie, comme une évidence, c’est donc Delaunay qui, sans le savoir à matérialisé ma pensée

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 1 Juin 2018

Son(e) de la lune-brume

Ecoutez ma chanson
Un son(e) emprunté à la belle
Cuba
En Nicolás Guillén résonne
Le son de ma brume
Le soir où celle-ci s’est étendue
Comme un drap doux
Et
Tendre

Ecoutez ce que les mots veulent dire
Quand c’est la lune
Energie
Qui dicte la chanson
Je suis la lune-brume et pas de tristesse
En moi
Alors que voilée
Je regarde encore ce monde
Je ne suis plus juge je suis fleur
Ouverte à la vie
Miroir de vos âmes

Ecoutez et dansez sur la musique
Du sone
Qui sonne
Qui est sonnaille
Alerte le troupeau de la traite
La brume s’apaise
Ses bras se font moins lourds
Elle disparaitra au loin
En particules de brume
Eau pour la vie

Je serai sans cesse une lune aux abois
Une lune qui aboie les soirées rouges
Une lune qui sourit lors des solstices
Une lune qui rit quand la terre est joyeuse
Je vous apprends ce rythme à travers moi
Connaissez-le
Nicolás Guillén était frère de mes nuits
Avec lui j’ai appris à danser.

Carole Radureau (31/05/2018)

* Un son (se dit sone) est un rythme musical cubain qui dérive du changüi, et qui est apparu à la fin du XIXe siècle, début XXe siècle.
*Nicolás Guillén est un grand poète cubain afrodescendant, engagé envers les pauvres et les opprimés avec le PC cubain, engagé également dans les brigades internationales en Espagne. Il a écrit des poèmes qui sont des sons et liés à la musique cubaine dont un exemple en musique ci-dessous.

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 6 Mars 2018

Il n’y a pas de pleurs qui échouent sur le rivage aux roses d’acier
Dans un écheveau de crinière
J’ai bu trois grammes de blondeur chevaline
Et un kilomètre de jais échevelés par la barrette des étoiles
Chevauchant le nuage le cheval sauvage a pris un virage sur les chapeaux de roue
Dans le jasmin surpris il a plongé ses naseaux fumant
Comme un délicieux arôme son sourire s’est répandu sur le monde
Glissant des couleurs comme l’arc-en-ciel éclot
Timidement
Son arche qui parfois oublie son chemin final
Sœur du chien patou je ne perds jamais des yeux l’agneau
Confié
Il faut oublier les rênes à l’encolure du cheval des Nez-Percés
Comme il faut oublier de nouer le keffieh au cou du petit agneau tout frais
Sorti
Vivre sans oublier que la vie ne répond pas à toutes les questions
Vivre en ne sachant pas décrypter le rébus du keffieh
Dans l’entre-deux pas du cœur
Vivre en oubliant ce que l’on n’a pas connu
En oubliant de rêver un jour l’obtenir
Il n’y a pas de rires qui glissent dans l’écume
Un cil de salicorne
Une carapace d’obsidienne
Il n’y a pas d’amour si fort que celui qui crie son nom avec les yeux
Quand la lune est pleine et prête à gober les mots.

Carole Radureau (06/03/2018)

Remedios Varo et moi, le pinceau a rencontré la plume

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Publié le 20 Janvier 2018

La nuit est une sœur triste qui vient déposer sur mes épaules
Un sombre châle couleur pétrole
Le son a gobé une à une les mouches insolentes qui croissent au soleil
Le son s’est amorti sous le coup de feutre de l’ardoise
Comme pour endormir les méduses de la nuit
La souffrance a revêtu un long déshabillé de soie électrique et insistante
Couleur encre de seiche
La souffrance ferme sur la nuit les volets du charbon confus d’en arriver-là
Les muses sont des papillons de nuit, enfants des courants qui semblent inconnus
Les muses chuchotent
Parfois gémissent aux oreilles endormies une chanson persistante
Pressée d’en finir
La nuit est une garde-robe qui s’évade
Sur le fil des ténèbres s’enfuient les petites culottes les leggings les soutiens-gorge
Les robes aux couleurs vives pour aller sécher dans les prairies noctambules
Situées sous le rayon direct chaud et doux de la lune
Demi-fille du diable
L’heure qui résonne à mes tempes a coupé la poire en deux de la sorcellerie
3:33 comme un sempiternel chant de chardonneret rouge
Aux accents de poète funèbre
La nuit est un havre où tout peut arriver
La nuit est une scène de théâtre où se jouent les paliers de notre histoire
Quand le jour se contente de monter des marches
Sans vie
Parfois de les descendre
Trop vite
Jusque dans la cave trop noire froide et dure
De l’éternité :
La nuit est une étape subtile de l’éternité
Un apprentissage de l’autre voyage
L’inconnu loin de faire peur
Doit plaire
Car plaire à l’inconnu
C’est écrire les mots de la nuit
Qui germent comme des fruits
Que voici.

Carole Radureau (19/01/2018)

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 7 Novembre 2017

Elle était très ponctuelle
Ayant trouvé son point de chute
A cheval entre ciel et terre
Buvant le lait de granite
Allaitée par la cime des anges

Alignée sur le méridien du cœur et de la pluie
La lune de minuit brillait plus que tout
Son pouvoir par les ondes
Anobli
Etait un miel lunaire aux cristaux des quatre saisons

Elle était très formelle
Ayant trouvé chaussure à son pied
Un miroir entre jour et ombres
Une tasse de thé aux ferments telluriques

Qui entend l’appel de la lune de minuit
S’endort avec des rêves jaunes de pierres et de mirages
Qui admire la robe couleur de neige
De la lune de minuit
Envoie son cœur
Dans une nef d’opale et de mica
A la recherche de l’âme sœur.

Carole Radureau (07/11/2017)

La lune de minuit

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