Publié le 30 Septembre 2022

…….fragments de Vivarais…

 

 

Peut-être est-il trop tôt

Ou bien est-il trop tard

On pourrait me dire :

Trop tard au clafoutis comme on dit :

Trop tard à la soupe

Il n’empêche que je constate

C’est très joli

Ça pendouille gaiement mais

Pour l’instant :

Rien à en tirer

Je n’aurais pas de jolies petites vitamines

Sucrées et colorées

Pour colorer mon futur plastron

C’est qu’il en faut de l’énergie

Pour allumer

Sur sa gorge

Juste au-dessous de son bec

Un étendard enflammé.

 

Avec cet étandard, ceux de ma famille

Font fuir les froussards

Mettent une peur bleue

A ceux qui ont froid aux yeux

C’est un peu comme s’ils nous voyaient

Nous autres, oiseaux pacifiques

Comme un monstre sanguinolent

Le couteau entre les dents !

 

N’importe quoi !

Mais ça sert bien de faire peur.

Par exemple pour rester le seul sur la pitance.

Pour se gaver sans se presser.

Pour voir dans leurs yeux noirs

Une pincée de désespoir

Ils nous voient venir, essaient de nous chasser

Mais de suite ils disent, c’est Georges

Grand respect !

Car il ne faut pas s’y tromper

Que ce soit maintenant ou jamais

Quand les fruits seront mûrs

Ils seront à moi, foi de Georges

Car j’ai prévu un clafoutis, bientôt

Un clafoutis aux fruits, mazette

Pas un clafoutis sans fruits comme Caro

Qui craint par-dessus tout, non pas les oiseaux

Mais les salicylates.

 

Carole Radureau (30/09/2022)

 

Inspirée par cette photo de Serge

Poésie au pays du clafoutis – 2. En attendant Godot

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Fragments de Vivarais, #Oiseaux muses

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Publié le 30 Septembre 2022

 

……Echo de poète…..

 

 

« Parmi les thyms, parmi les pierres

(ne parle pas, mieux vaut se taire)

Sous le ciel bleu, ciel du printemps

(il faut oublier, ça fait trente ans)

Sur les épines, les thyms fleuris

(ils étaient jeunes mes trois amis)

Un jour d’avril, un jour ensoleillé

Tous trois gisaient parmi les fusillés. »

Aris Alexandrou

 

Dans les temps de souffrance

La pierre en rien n’était frère

Ni la tendresse de son cœur

Source de réconfort

 

C’était l’époque de la terreur

De celle qui enfermait les pensées inédites

Qui voulait forcer la liberté

A dénouer son foulard de nécessité

 

C’était une saison morte

Où l’on mourait sans jamais émouvoir

Comme une tranchée libérée de l’espoir

Où la mort n’était qu’un détail

 

C’était une période où la torture

Avait la tête dure

Où les nerfs se roulaient en pelote

Pour se faire nature-morte

 

Ce fut une époque où les traces abondent

Dans la pierre sur la mer dans chaque racine souterraine

Les lettres ont été écrites et tues

Comme des fleurs ayant perdu leur tutu….

 

….devant,

Pour s’exprimer

Ouvrir deux points et mettre des guillemets

Là sous la pierre qui ne bouge point

Là sous la terre compagne de route….

 

…….pour qu’un jour, loin dans le lointain temps

La bouche s’ouvre, sortent les mots

Comme des cris non pas de corbeaux

Comme des cris de désespoir.

 

Carole Radureau (30/09/2022)

 

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Echo de poète

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Publié le 29 Septembre 2022

.........Fragments de Vivarais......

 

Je ne suis pas la téméraire

Je ne suis pas la précieuse

A la recherche d’identité

Juste une fille de l’air

Un peu éméchée

Qui cherche à l’ombre

L’insecte ou le fruit perdu.

 

Mais ce fruit ici-bas

Est défendu

Il n’a pas l’apparence requise

Il n’a pas d’odeur précise

Il est un peu en avance sur la saison :

Méfions-nous !

 

Pourtant sa couleur se prête

Bien à des désirs de

Conquête

Et l’estomac

Qui crie famine

En a assez des pucerons

Quelques petites vitamines

Ça repartirait pour de bon

A l’assaut des territoires

A défaut de mangeoires, l’été,

A l’assaut des nichoirs

Si, selon leur bon vouloir

Les humains y ont pallié

A l’assaut de la conquête du partenaire

De quelque temps

Histoire

De mettre en place une autre petite

Couvée de têtes blondes

Aux becs toujours avides et pressés

D’en finir

Avec la fameuse faim

 

Carole Radureau (29/09/2022)

 

Inspirée par cette photo de Serge

Poésie au pays du clafoutis 1. A la recherche du fruit défendu

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Fragments de Vivarais, #Oiseau-muse

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Publié le 28 Septembre 2022

 

La mère qui a été trop généreuse.

Evidemment, elle a trop donné.

Elle s’en est rendu compte, tout soudain

Seulement

C’était peut-être trop tard.

Elle avait passé un contrat

Avec ses enfants,

Les tout premiers :

Ils devaient être reconnaissants,

Ne pas tout gaspiller,

Ne jamais oublier les offrandes

Régulières

Pour remercier.

Les conditions furent transmises

Quelques générations

Puis,

Oubliées.

Certains n’ont pas oublié les promesses tenues

Par les ancêtres

Ce sont les peuples connectés à la terre

Qui vivent d’elle

Savent bien dépendre d’elle

Ils l’aiment cette mère pour ce qu’elle leur donne

Jamais ils n’iront plus loin

Que ce qu’elle peut offrir.

Et d’autres se sont autorisés

Le droit de tout prendre

Et bien plus encore

Bien plus que cela

Car ils n’en ont jamais assez.

C’est une grande faim destructrice

Qui touche les enfants de cette mère.

Parfois,

Elle

Se

Dit

Qu’elle a les a mal élevés.

Pourtant, elle n’est en rien responsable

Jugeons-nous les gens qui ont la fleur sur le cœur

Et

Le cœur sur la main

Comme nous jugerions des malfaisants ?

Cette mauvaise graine a poussé.

Elle avait de la capacité.

Peut-être a-t-elle été dépassée

Peut-être que ceux qui avaient le respect

La tradition

Se sont-ils trouvés minoritaires,

Démunis

Ne pouvant plus combattre

Faire valoir la parole de la mère sacrée

Pour remettre les pendules à l’heure.

Ce fut l’apogée.

La grande débauche.

La grande pollution.

Un seul slogan un seul nom pour cette triste famille :

Toujours plus.

Ils ne réalisent pas même devant le fait accompli.

Ils sont portés par un mental égocentrique et destructeur.

Ils s’en prennent au corps des femmes

A la liberté des femmes, du moins quand elles en ont.

Ils s’en prennent à celles qui donnent la vie.

Comme leur mère, la terre.

Le féminicide et l’écocide.

La femme diabolisée car elle a des cycles

Qui permettent à ceux qui détruisent ensuite

De naître

La femme qui comme sa mère à un vagin

D’où sortent les êtres qui la démembrent ensuite

Qui la violent qui la souillent qui la maudissent.

La mère et ses filles sont intimement liées.

Le cordon,

Certaines

Ne l’ont jamais coupé.

Ce sont des guerrières qui de l’Amazonie

A l’ensemble du monde

Portent haute la bannière de leur mère.

Non, ici, elle n’est pas oubliée.

Chaque violence chaque griffure, chaque bavure,

Chaque souillure, chaque mépris

C’est une violence qui se ressent dans le corps collectif

Porté par le corps de la mère.

Il y a une inconscience collective,

Certes,

Nous n’avons pas le temps d’attendre

Son éveil.

Le sourire de la mère est le plus beau des réveils.

La résilience de la nature est la plus belle des sœurs.

L’innocence des animaux

L’innocence des tout petits humains

Est la cerise qui fait aimer le fruit de la vie.

Je ne sais pas comment faire pour que changent les choses.

J’ai toujours eu espoir que les mots,

Que la poésie

Soient des porteurs d’espoir,

Bien au-delà des espaces géographiques

Bien au-delà du temps

Bien au-delà des croyances et des idéologies

Bien au-delà des tabous et des goûts qui n’ont pas lieu d’être.

J’avais aimé fabriquer un collier de perles-pierres

Pour un monde meilleur.

La minéralité est la force de la terre

Concentrée dans un coquillage de tendresse.

La fleur et l’arbre,

L’oiseau et l’eau,

La lune et les étoiles,

L’amour pour notre univers

Me semblent de la poésie à l’état de nature

Que les poètes

Sans cesse,

Doivent sublimer.

Mais parfois la vie et les évènements me coûtent.

Ma parole est sèche et ma muse endormie.

Il n’est que de petits troubadours du Vivarais

Pour les ramener à la surface d’une Sialinette

De conquête et d’espérance.

S’égarant dans les méandres de la famille perdue

A se demander s’il faut tirer les cheveux

Ou tirer la langue à ces enfants qui ne respectent rien.

 

Carole Radureau (28/09/2022)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Terre-mère

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Publié le 28 Septembre 2022

..... fragments de Vivarais.......

 

 

Ah !

Vous êtes-là !

Avec de petites faces hérissées

Un semblant d’été

Collé à vos joues

Comme un défi au temps.

 

J’ai eu peur

C’est vrai

Peur que ne s’éveille

Cette année

La promesse de farine

Le sang sec du bois qui nourrit

La faim.

 

Comme de téméraires guerrières

Vous avez une fois n’est pas coutume

Assorties

Vos bogues

Au prématuré éclat de rouille de l’automne

Comme un serment de satiété

Déguisé.

 

Qu’elles sont jolies vos frimousses

Délurées !

 

Qu’ils sont tendres

Vos sourires !

 

Non pas que nous aimerions

Sur vos joues

Glisser nos lèvres asséchées

Pour vous biger

Mais le cœur y est

Le cœur gros et lourd

Qui remercie pour ses bienfaits

Dame nature.

 

Chaque bienfait

Coûte d’autant plus cher

Quand le fruit

N’est pas interdit

Même

S’il est plus rare

Circonstances obligent

Il est d’autant plus précieux.

 

Vous êtes là.

Merci photographe pour cette photo-mémoire

Pour la force du sourire

L’éclat des feuilles révoltées.

 

Le sucre de la nature

A jonglé avec les aléas

Pour laisser éclater

La verve colorée de son apparat.

 

Carole Radureau (28/09/2022)

 

Inspirée par cette photo de Serge

 

Vous êtes là !

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Fragments de Vivarais

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Publié le 20 Septembre 2022

J’ai le privilège des yeux. Poème en l’honneur de Pablo Neruda

 

Je n’ai jamais vu le vol du condor

Au-dessus de la cordillère enneigée

Au-dessus de ta petite patrie à la hanche mince

Ni le copihué fleurir dans la forêt araucane

Ni l’araucaria araucan qui fait tomber ses fruits

Pour soutenir la lutte des Mapuche

 

Sinon, à travers tes yeux

Sinon, à travers tes mots

Sinon, à travers ta poésie

 

Tes yeux tes mots ta poésie

Jamais

Ne

Me

Manquent

Car

Toujours

Ils m’

Accompagnent :

 

Je vis dans la maison des odes.

 

J’en prends de la graine

Une graine en français, traduite

Puis une graine castillane, officielle

Je navigue dans deux langues

Comme une embarcation

Sur le rio Mapocho

 

J’ai la persévérance des elfes

Quand la poésie se tresse en des lianes

Pavoisées

Que la brume se lève sur des mots encore non dits

Que les métaphores sonnent

Faux

 

J’ai l’insistance des rêves

Comme un marteau trop tôt

Asséné sur l’enclume de la vérité

Je ne veux pas reculer l’étain

S’il n’a pas été encore

Affranchi

 

Ta voix m’élève au-dessus de l’océan

Et ton cœur me guide

Pas à pas

Tu es un compagnon de route

Je ne t’ai pas choisi

C’est toi

Qui m’a

Un jour

Choisie

M’envoyant un

Croche-pied

Je ne suis pas tombée sinon

Dans la soupe de la muse

Peut-être la tienne

Me l’as-tu prêtée car

Je ne sais d’où elle vient ?

 

Elle s’est habituée à moi

Attends que l’heure du poème sonne

Non pas sur la plage de l’Ile Noire

Comme elle aimerait,

Se laissant guider par les formes

Dessinées

Dans

Le sable

Et par le chuintement chaud de l’écume

Déposée dans des bras d’algues fières

La muse me fait confiance

Elle sait

Que même coite

La poésie en moi continue de naviguer

Frêle esquif qui se balance comme balayé

Par les tempêtes du moment

Cherchant son cap

Cherchant comment ramer

Car la voile trop fine

Un jour

S’est déchirée

Guidée par le tableau toujours émouvant

Des étoiles

Par les vols puissants des oiseaux marins

Maîtres des cieux et des océans

Je navigue à vue

Ne cherchant même pas une île

Mais un démon

Ou bien

Une figure de proue peut-être

Abandonnée sur un tronc d’arbre si vieux,

Ballotté

Depuis tant d’années

Par les flots

Avec sa figure qui s’accroche comme une désespérée

Avec son sourire

Avec ses dents toujours blanches

Et

Une chevelure

D’écume jamais délavée

 

Je te parle et tu me réponds

Par poésie interposée

Il n’est pas terminé

Le chemin poétique qui nous unit

Je n’ai pas encore puisé au plus profond

De ton verger tellurique

Ni dans la grande classe prolétaire

Qui ne fait pas rimer le vent et l’air

Mais l’homme et l’oiseau

L’arbre et le blé

 

Je ne suis que petite poésie

Qui tient toujours ta grande main

Généreuse et prospère

 

Je ne suis que petite apprentie

D’automne

Ou bien

D’hiver

Qui chevauche auprès de l’automne et de toi, cavalier

Dans les sous-bois où gémissent

Les derniers alerces

Où les pics tambourinent en morse des SOS

 

J’ai le privilège des yeux

La chaleur chilienne des mots

La plume féconde de la poésie

Ces choses que tu m’as léguées

Malgré toi ?

 

Carole Radureau (20/09/2022)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Aragonite

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Publié le 12 Septembre 2022

Les poésies les plus courtesLes poésies les plus courtesLes poésies les plus courtes
Les poésies les plus courtesLes poésies les plus courtesLes poésies les plus courtes

 

 

Les poésies les plus courtes

Sont-elles

Les plus belles ?

 

Ah ! j’enrage

Dit la muse.

 

Quand elle est lancée elle est lancée

Les mots tombent dans son escarcelle de rosée

Comme des gouttes.

 

Les gouttes sont de courtes

Pointes

Pour réchauffer la nuit.

 

La nuit étale

Un manteau de laine de lama

Sur l’échine sucrée du temps.

 

Je me plie de la vie

Comme une tige creuse

Dans laquelle

L’espace

Attend

L’encre de rose pour écrire.

 

Laissez-moi souffler encore

Sur le soleil

Voir ses petits hélicoptères

Faire perdurer la lumière :

Pissenlit qui fleurit, la vie est plus jolie.

 

Avez-vous

Pensé

A remercier

Votre mère la terre ?

Une cuillérée de tomates cerise

Un bouquet de ciboulette

Des barrettes de haricots verts

Un défilé de zinnias ?

La terre-mère nous a doté de fruits merveilleux

Qu’il serait bon

De ne pas oublier.

 

C’est bête ?

Moi, j’aime dit la muse

En partance son panier sous le bras :

L’offrande n’attend pas.

 

Poésie du lundi

Poésie qui s’écrit avec un filet à papillon d’humour

Un hamac d’amour

Un désir de mieux faire.

 

Carole Radureau (12/09/2022)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Muses

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Publié le 11 Septembre 2022

L’enfant jaune de la lumière

 

J’ai vu,

Naissant

Dans son œuf

L’enfant jaune

De la lumière.

 

De lui,

A travers la coquille

Naissaient des milliers de rayons

Lumineux mais pas trop

Comme des rayons de miel

De lui,

Vibraient au-delà de l’œuf

Des résonances étranges

Sincères

Profondes

Comme de petits moments de

Tendresse

A partager.

 

J’ai vue

L’enfant jaune

Certes c’était un rêve mi-éveillé

Comme le sont ces moments propices

Avant de sombrer dans les bras gris du sommeil

Quand la réalité du jour sonne encore

Juste teintée par l’irréel de la nuit.

 

Ce matin le brouillard envahit tout

Avec son nuages de miasmes

Avec son odeur particulière

C’est l’annonce de la chaleur qui prend forme

L’après-midi

L’enfant jaune a porté son projecteur

Sur le parterre désolé de fleurs

Où seules les résistantes

Seules les succulentes

Seules les adaptables ont bien voulu survivre

C’est le rayon du soleil

Qui suit son chemin traditionnel

Poussé par un sillon spécial

Qui ouvre une autoroute sans péage

A la force vive de la lumière

 

C’est un don de l’enfant jaune

Il est né comme imprégné

De ce jaune puissant

Fils du soleil et de la cane

Comme un jaune qui ne veut pas mourir

Et

Pourtant ne veut pas non plus détruire

Son vœu à lui c’est éclairer la vie

Son désir c’est faire naître la vie

Pour sa mère-soleil on fit des sacrifices

Pour implorer son aura on fit couler le sang

Pas trop, pas trop, pas trop

Juste ce qu’il faut pour chauffer nos vieux os

Juste pour nous donner le sens de l’énergie

Sans tomber dans les bras de la mygale

Qui endort

D’un coup de rêve empoisonné

Tous nos rêves

Bercés par le chant jaune de l’enfant jaune

Non, je ne cèderais pas au chant de la mygale

Je préfère de beaucoup la douce et tendre

Chanson

De l’enfant-canari

De l’enfant-poussin

Avec son habit jaune

De lumière.

 

Carole Radureau( 11/09/2022)

 

 

L’enfant jaune de la lumière
L’enfant jaune de la lumière

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Mère-Soleil

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Publié le 6 Septembre 2022

Faire les yeux doux aux cumulus

 

 

A partir de ce jour j'n'ai plus baissé les yeux
J'ai consacré mon temps à contempler les cieux
A regarder passer les nues
A guetter les stratus, à lorgner les nimbus
A faire les yeux doux aux moindres cumulus (…)

Georges Brassens, L’orage

 

 

Je n’ai pas baissé les yeux

Regardant cette masse de nuage naviguer par grand temps

Ils faisaient la course

Ou bien allaient faire leurs courses

Chez le dieu du tonnerre qui n’a pas sa pareille

En temps de soldes

 

Les gros nuages les petits nuages

Les grands    énormes visages avec 3 yeux qui clignotent à qui mieux mieux

C’est qu’ils annoncent la rafale    c’est qu’ils annoncent

La chorale

De la pluie qui rebondit sur la fenêtre et sur la feuille verte

Qui, ô miracle n’a pas connu la canicule

 

Je n’ai pas baissé les yeux ni su conter fleurette

Aux nuages d’opérette

Entracte du spectacle ce soir

Qui a attendu tout en haut de l’armoire,

Sa chute

 

Le soleil m’a éblouie que j’écris tout ébaubie

Par cet éclat de renouveau

Qui pointe telle une encre de stylo

Et qui coule au firmament pour dessiner des virgules

Comme s’il en pleuvait tant

Que le temps de l’été en attendait sans en voir la queue d’une

 

La végétation n’en revient pas

Pour un peu elle oserait dire : encore

Quand tonne le gros temps, les sabots de bois

Courent dans la cour de l’automne

Mais ce n’est pas l’automne : aujourd’hui ils annonçaient 30°

Heureusement le nuage avec sa face de mystère

Sa face Cour des miracles

A effacé l’ardoise de ces mauvais connaisseurs

 

Je sortirai ma grenouille de ma poche

Elle me dirait sa petite chanson de l’aube

Je saurai tout du temps qu’il fait

Sans rien demander

 

Ils ont perdu la boussole

Ceux qui regardent trop les écrans lisent trop les satellites

Ils ont oublié de regarder le ciel

Tout y est écrit seulement

Il faut savoir déchiffrer le morse

Ou savoir le chasser

Avec un crayon à papier et un tambour de chamane

Qui bat au gré du cœur

2 secondes de bonheur

 

C’est vrai, ça peut faire mal

Quand le gros temps se met en colère

C’est vrai tout est imprévisible

Dans le monde de tous les possibles

 

Il faut l’accepter, rigole

Le nuage continue sa course folle

On dirait le défilé

Du 14 juillet avec des révolutionnaires qui n’ont rien de militaires

Ils courent ils galopent ils slaloment les pères nuages

Comme pour rattraper le temps

Qui s’était glissé dans le corsage d’une méduse hérissée

 

Je m’arrête la muse est folle

Elle veut sans barguigner rejoindre la course

Se glisser entre deux nuages

Comme une broche sur un caraco

Sourciller, déciller, susurrer des mots doux

Aux gros édredons si doux

Qui peuvent quand on les met en colère

Nous descendre des tonnes de lumière

En glaçons…..

 

C’est frais ça rafraîchit c’est la nature qui est ravie

Car

En attendant cette nature

Elle a bien morflé sans qu’on puisse beaucoup l’aider

 

Je veux de l’eau, grand-père

Pour ma famille de rosiers

Pour mes arbres qui peinent

Comme au temps des conquêtes

 

On prendra comme ça viendra

Déjà on n’en a eu plus que notre lot

Se plaindre serait malvenu

Gentils nuages

La course est belle

De vos petits chevaux écumants

Bavants sur nos têtes dénudées……

 

Carole Radureau (05/09/2022)

 

Faire les yeux doux aux cumulus

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Ciel mère

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Publié le 5 Septembre 2022

 

Force de l’océan dans toute sa puissance natatoire

Magie de l’air en toute sa poésie de papier

Deux ailes de poudre

Magique

Conjuguées au thé iodé des dents de la mer

 

Tu te demanderas, lecteur

Où je puise ainsi mon inspiration ?

 

La réponse est :

Serpentinicole.

 

Il y a sous mon séant bulbeux

Une demeure

Verte

Vit,

Sinuant,

Un serpent.

 

C’est un serpent de pierre

Vert comme une matière

Froid comme une matière

Qui serpentine comme il peut

Pour décrire son monde des ténèbres.

 

Il est clair que le serpent est dans sa demeure

Dans son monde d’en bas

Pourtant son énergie m’inspire.

 

Autre chose.

 

Je suis espèce rare et précieuse

Ou plutôt de deviens rare et menacée

Aussi me voici qui déboule tout de go en poésie

C’est pour me faire connaître

Car, je suis,

N’en doutons pas :

Une petite flore qui tombe, encore.

 

Carole Radureau (05/09/2022)

 

Calochortis tiburonensis

Lys tiburon-mariposa

En danger

 

By Tom Hilton - Tiburon Mariposa Lily 07, CC BY 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=47289014

By Tom Hilton - Tiburon Mariposa Lily 07, CC BY 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=47289014

By Tom Hilton - Tiburon Mariposa Lily BW, CC BY 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=47289037

By Tom Hilton - Tiburon Mariposa Lily BW, CC BY 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=47289037

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Fleurs qui parlent

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