Publié le 22 Juin 2014

Marche pour Habib, Malik et tous les autres

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Lettre à Habib et Malik

Le feu qui consume l'essence de la vie
Continue de crépiter sans remord
Il assèche vos clepsydres
Quand votre innocence dévisagea les gorgones en uniforme

L'allergie au parfum de l'oranger d'Agadir continue de faire des ravages
L'autorité des pères est une esche au goût d'hameçon
La fatalité devient l'antre des consciences en fuite
Et la peur un élixir qui enivre de haine

L'évidence est raillée comme un poème d'enfant
Par ceux qui nient que l'amour véritable est asexué
Les courbes de la tendresse sont un nuage invisible
De nos rétines brûlées par de rouges bougies

L'esprit des lois règne en assassin
Dans les rues du quartier latin
Le ballast devient un bourreau
Entre Vintimille et Bordeaux.

Hobo-Lullaby

Malik Oussekine (1964/1986) et  Habib Grimzi (1957/1983)Malik Oussekine (1964/1986) et  Habib Grimzi (1957/1983)

Malik Oussekine (1964/1986) et Habib Grimzi (1957/1983)

Vivre ensemble

Le monde doit refaire sa toilette
Reprendre une à une les pierres qui cernent les ruisseaux
Sur la colline rebâtir la géographie végétale
Dans le lit de l’homme couper à jamais le cancer qui ronge os et âme des êtres les plus fous.

Viens naître avec moi mon frère Habib.
Dans le floconneux nuage j’ai dessiné la fleur solidaire
Et dans le fil du granit j’ai modelé la Terre :
L’homme y est unique et digne, sans race ni nation il est nu comme ses frères.

Le monde doit exiger de l’Humanité
Une forme parfaite, des sentiments profonds
Jeter aux oubliettes les nuées des funestes
Ne plus permettre que la lie se propage
Dans les cerveaux confus des êtres en question.

Viens naître avec moi mon frère Malik.
J’ai arraché toutes les langues des vipères
Et lavé à l’eau pure et cristalline les pensées délétères.
S’il meurt encore un camarade au fond d’une sombre cour
L’Humanité entière en paiera l’addition
Se figeant à jamais dans la pierre du pardon.

Carole Radureau (15/06/2014)

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Publié le 15 Juin 2014

La grande guerre de Roger Colombier - Lettre du front -

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Dans cette aurore de la lueur d’une lampe,

Je ne suis nulle part peut être n’importe où.

Voici mon adieu. Je fixe la triste rampe.

Bientôt sous le clairon, nous jaillirons du trou.

Mère, ces mots, il va falloir que je m’en aille.

Et tu le sais: j’ai eu vingt ans en ce printemps.

Mais ici, la terre ne s’ouvre plus aux semailles.

Mère, ces baisers, je n’en ai plus pour longtemps...

Roger Colombier

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Pour retrouver les autres textes de Roger sur ce blog :

​Les chroniques de Roger

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Publié le 1 Juin 2014

Espiga de libertad
Nous sommes nés de la nuit

Nous sommes nés de la nuit
Du silence monte la sève
De la sève nait la lumière

Nous sommes nés de la nuit
Comme les branches de l’espérance
Nous caressons la vie

L’école nous apprend le pain
Nous portons l’amour et la terre
Comme le ciel porte les étoiles

Le vent murmure les pyramides oubliées
Dans la géométrie de nos cœurs meurtris

La tendresse de nos mains calleuses
La mélopée de nos voix rocailleuses
Bénissent le souffle des montagnes

La vieille chanson d’Emiliano à l’infatigable refrain
Berce notre message au monde des hommes fous

Notre exigence est d’être humbles et dignes
De boire l’eau pure de nos yeux limpides
Pour que la lumière jaillisse de la nuit
Comme la vie jaillit du néant

Chaque goutte de pluie renforce notre volonté
Le soleil abreuve nos rêves

Nous sommes nés de la nuit
Pour faire l’amour à la Liberté

Hobo-Lullaby

Espiga de libertad

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Une robe de maïs et le sourire du vent

A l’école de la vie
Le vent se conjugue au présent,
Les vertes feuilles de maïs distillent dans la milpa rassurée
Leurs barbes effilées et leurs pensées ;
Dans les mains fières et dignes se cultive l’héritage du passé.

Au cœur d’un courant d’air rebelle
J’ai vu le sourire d’Emiliano,
Furtif tel le cheval qui s’enfuit à toutes jambes ;
Au sein de la collectivité
J’ai plié en quatre les feuilles luisantes
Autour du tamale de l’avenir,
Et dans un souffle, j’ai récité la prière du paysan qui dit sans façon :
Mi tierra y libertad !

Dans le vent se sont perdues les étoiles du firmament.
Scintillez, étoiles au-dessus de la selva endormie,
Scintillez dans le champ où germera la graine
Qui d’une poignée de terre étoilée à merci
Signera le feu sacré de la lutte pour la vie.

J’ai mis ma robe de maïs
Jaune comme mon cœur et velours comme mon âme,
J’ai installé sur mon sourire le vent et ses atours :
Dignité pour les comp@s me souffle-t-il en rageant.

Hommes de maïs,
Façonnés dans son argile nutritive et dans sa veine aimante,
Un sourire en coin jaillit du passe-montagne de la reconnaissance.
Ignorés les sans - visages pourtant fertilisent la terre commune
Qui écrit dans ses sillons le mot LIBERTE ;
Ignorés les sans-noms récitent à voix haute dans la brume
Le Ya Basta ! des opprimés,
Et sur les chemins ils cheminent sans hâte
En bas, à gauche et jamais en sens inverse,
Dans le sens de la terre qui sait et qui est juste
Pour tous ceux qu’elle reconnaît.

Carole Radureau (21/05/2014)

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