Publié le 30 Septembre 2021

By Dominic Sherony - White-crested Elaenia (Elaenia albiceps), CC BY-SA 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=42536254

By Dominic Sherony - White-crested Elaenia (Elaenia albiceps), CC BY-SA 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=42536254

 

Oiseau Fio-Fio

Candidat aux élections

 

N’importe quoi !

Décrète le roi maçon

Un oiseau ça ne l’fait pas

De se présenter aux élections !

 

Et pourquoi pas ?

Dit le coq de bruyère

Soutenu par la pie bavarde

Et sa cour……

 

Si l’oiseau Fio-Fio

A, comme il se doit

Son lot de signatures

Glané au gré des mairies

De ce bon vieux pays

Il a le droit Fio-Fio il a le droit !

 

Comment ?

Il n’a pas de programme ?

Que dites-vous là !

Vous-même en avez-vous un de programme

Sinon une ou deux phrases-clés

Un beau costume

Et des slogans mités ?

 

Fio-Fio a un programme

Je le sais car il me l’a dit

Au gré de son petit cui-cui

Fio-Fio veut que chacun vive sainement

Que la dignité parcourt le monde

En un tire d’aile d’amour tendre

Fio-Fio il est pour le naturel

Le naturellement bon

Le naturellement propre

La nature en soit, quoi

Vivre comme il se doit

De l’eau fraîche du ruisseau

De l’air du temps si possible non pollué

 

C’est un programma irréalisable dites-vous ?

Alors mieux vaut l’abandonner ?

C’est vrai

Mieux vaut abandonner avant d’essayer

Mieux vaut continuer sur son chemin de travers

Grapillant 3 sous d’air mité

Un gramme d’eau mercuré

Et la sensation de posséder quelque chose

 

Mais la vie n’a pas dit son dernier mot

Mais la terre-mère n’a pas dit son dernier mot

Comment je le sais ?

C’est l’oiseau Fio-Fio qui me l’a dit

Encore une fois

Entre son cœur d’oiseau et mon cœur d’humaine

Proche de lui.

 

Pourtant Fio-Fio est bien mieux où il vit

Dans son pays

Dans son biome

Dans son lieu éternellement transmis

Par X générations de Fio-Fio

L’oiseau n’attend rien de ce qu’il a déjà

L’oiseau ne sait pas ce qui l’attend

L’oiseau est tout simplement connecté au moment présent

Son véritable être

Il s’en fiche qu’on parle de lui, Fio Fio

Il s’en fiche du paraître des campagnes des débats

Des élocutions des querelles de chapelles des idées brunes

Si j’écris sur Fio-Fio c’est parce qu’il y a

Entre la fleur d’ici et

La fleur du Chili

Une toile d’araignée tissée patiemment

Qui trimballe doucement des gouttes de rosée

Riches comme des perles

Qui tintent de mille sons qui sont mille chants d’oiseaux

Auxquels la muse n’est pas insensible.

 

C’est encore une histoire de collier

Ce collier bien lourd d’énergie qui avait des rêves

Jamais abandonnés

Qui avait des chants encore écoutés

Qui avait des ondes toujours vives

Qui tintent aujourd’hui dans l’évocation de ce petit

Fio-Fio

 

Carole Radureau (30/09/2021)

 

Fio Fio

Elaenia albiceps

Elénie à cimier blanc

tyrannidés

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pas un jour sans poème, #Oiseaux muses

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Publié le 29 Septembre 2021

S’est-elle

S’est-elle

Cachée dans le bois

La justice

La justice

La justice qui ne vient pas ?

 

Elle se terre

Est aux abois

En aucune façon, non

En aucune façon

La justice veut faire son devoir.

 

Mais à qui obéit-elle

La justice aux abois

La justice qui se terre dans le bois

Jusqu’à s’enterrer la tête sous terre ?

 

Elle a bien une raison

La justice qui a oublié son nom

Elle a bien une volonté

La justice qui frappe aux visages

L’attente en son nom

Créée ?

 

Elle n’est pas là pour toi, la justice

Maman d’un disparu d’Ayotzinapa

Elle ne sera pas loin pour toi, la justice

Papa d’un disparu d’Ayotzinapa

Et pour vous Las Abejas

La justice tarde tant à venir

Que l’on se dit, sans être dans le moment présent

Qu’on mourra avant qu’elle n’advienne

Pas de justice pour toi prisonnier politique

Qui a fait son temps

Qui a refusé de signer en bas d’une page reniant ses idéaux

Elle n’est pas pour toi la justice

Georges Ibrahim Abdallal

Ni

Pour tes 2 frères en Amérique Leonard Peltier

Muma Abu Jamal

Ni pour d’autres qui sont emprisonnés

Car ils gênent un système aux entournures

 

Pourtant on la demande cette gueuse

Cette infidèle

Ce droit qui permettrait à des gens

De trouver un repos

De faire un deuil

D’accepter

Le travail sur le dépassement du traumatisme sans justice

Ne peut être fait

Et les victimes se comptent pour chaque injustice

Par centaines, par milliers

Vies familiales brisées

Vies touchées par le fouet des maladies

Que causent tant de stress, tant d’attentes

Tant d’inefficacité

Toutes ses maladies qui écourtent les vies

Qui ne sont pas reconnues car ça arrange bien

Tous ces gens qui attendent en vain

Meurent sans n’avoir rien reçu

 

La justice s’est tue

 

Elle a creusé un tombeau énorme

Dans lequel elle jette certains, certaines

Pas tous évidemment ne vont dans le tombeau

Il y a des exceptions

Vous en connaissez la raison

Sans pour autant être taxé de complotiste ce mot à la mode

 

Comment veux-tu que l’on attende quelque chose de toi

Justice qui ne vient pas ?

 

Une fois le sable écoulé dans le sablier

Retournez-le.

 

Carole Radureau (29/09/2021)

 

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pas un jour sans poème

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Publié le 28 Septembre 2021

Prête-moi ta plume

Prête-moi ta plume

Mon ami Pierrot (le Moineau)

Je dois parler de Vous

De Vous les minorités

Qui rythment au gré du temps

Mon petit mouvement.

 

De moi que pourrais-je dire si ce n’est

Que de ma main tendre et maladroite

Je ne veux que tenir cette plume

Maladroitement donnée

Cette plume qui change et qui varie

Selon le temps, l’époque, la maturité aussi

Selon son support-même car parfois

J’aime plonger dans mon plumier de l’anar poésie

En tirer des plumes de combattants des airs

Des plumes d’à-propos.

 

Prête-moi ta plume mon amie corneille

Toi qui de tout temps

Subit les tracas

On te prête toute sorte de légendes

On te couche dans toutes sortes de lits

On te discrimine on te poursuit

Et pourtant jamais tu ne dis non

Quand il faut, chaque matin

Ouvrir ton aile à la vie.

 

Prête-moi ta plume mon ami autochtone

Ta plume empruntée à l’oiseau de la nuit

A l’oiseau de la selva

A l’oiseau de combat

Les plumes empruntées sont des attributs de beauté

De force et d’énergie

Parfois je me demande quelle force pure

Doit émaner sur la tête d’un chef, d’un guerrier

De cette énergie de l’oiseau

Décuplée en sa coiffe.

 

Je regarde le monde à la façon de l’oiseau

Je le regarde au moment présent

Quand sa beauté directe n’est nullement altérée

Je prends la plume offerte et couche

Chaque jour mes forces pour les conjuguer

Aux forces que demandent les luttes des minorités

J’ai choisi ma demeure

Cela je peux le dire de moi

Ma demeure Abya Yala ma demeure empruntée comme la plume

Là où demeure mon âme d’une autre vie : peut-être : qui croire, que croire ?

 

Ici on se sent bien, les indigènes, les oiseaux et moi avec

A la main

Ma plume

Toujours prête à dégainer

 

Nous voulons tout apprendre

Nous voulons tout comprendre

Nous avons des certitudes de moment présent

C’est le constat

Il faut le transmettre par les moyens en vogue

Par les ondes

Par le tambour des luttes

Par le porte-à-porte

Par le vol de l’oiseau

Par tous les moyens

Consistant à dénoncer contrer proposer réclamer justice défendre la Terre-Mère défendre la vie.

 

Sans se fatiguer…

Sans se fatiguer….

Il n’y a pas à regarder plus que ça en avant en arrière

Juste faire ce que l’on croit juste

En accord avec soi-même, ses convictions

Elle est longue cette lutte pour la vie

Elle demande les forces d’une vie

Sans doute plus

On donne ce que l’on a

A sa façon

Les peuples nous montrent la voie

Quand on l’a sait

Quand on l’a vue

Quand on a l’a reconnue

On ne peut que l’emprunter

Avec la plume

Avec nos forces de papier

Sans barguigner

Avec le sourire de ce Bien Vivre aux lèvres

Car la vie

Se vit

Intensément.

 

Carole Radureau (28/09/2021)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pas un jour sans poème, #Oiseaux muses

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Publié le 27 Septembre 2021

Tamales

............campagne magnanvilloise......

 

Que ne ferais-je pas de toi

Feuille tendrement verte

Tendrement éclairée

Juste comme ça

Dominant tête au vent ?

 

Ne sais-tu pas

Que l’on te farci dans d’autres géographies,

Ne sais-tu pas

Que tu sers de marmite

Aux mets les plus doux ?

 

Si certains se roulent les cigarettes

Avec du tabac blond

Aux notes épicées

D’autres empaquètent les formes

La farine du maïs arraché

Le petit piment commun

Un restant de viande quand il y en a

Avec un joli nœud autour du paquet

Empilé dans la marmite

La bulle qui chuchote le message des aigles

Le gros bouillon qui se prend pour un tétras

Les onomatopées d’un faitout qui a trop servi

Et la langue de feu

Qui léchouille de son mieux

Les fesses du récipient

 

C’est un plat de jour de fête

C’est un plat qui demande de longues heures de travail

Certes c’est un plat populaire

Ils n’en servent sûrement pas chez Maxim’s

Pourtant c’est un plat apprécié

Il est peut-être compagnon de choses sacrées

Mets dégusté lors de certaines cérémonies

Avec le grand merci

Le maïs est un père même

S’il est la matière-même des êtres

En effet, les premiers êtres n’ont-ils pas été modelés

Dans du maïs jaune et blanc lors de la 3e tentative ?

 

Du moins le dit le livre sacré des Mayas

Le Popol Vuh.

 

Carole Radureau (27/09/2021)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pas un jour sans poème, #Campagne magnanvilloise

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Publié le 26 Septembre 2021

Ventre de quartz – Patricio Manns

…..écho de poète…..

 

Palimpseste de la vie qui tel le parchemin

Récrit une histoire au demeurant fort belle

Exemplaire et précise

Toute liée d’engagements

 

Il n’y a rien à revoir

Juste à réviser tes mots, savourer la puissance de ta voix

Se souvenir

 

Si beaux étaient les dons

Déposés comme des fruits au pied de ton berceau

Tu as su oui tu as su les faire mûrir de la plus belle des façons

 

La vie n’était pas un long fleuve tranquille

L’exil a écrit sur les murs de la ville son palimpseste

Mais le sang

Loin d’être modeste

Piqué au vif de la patrie arrachée

Puissance prend dans la veine de l’adversité

 

L’exil est le grand évocateur des choses

Laissées par derrière soit comme leur rendant grâce

De leur évidence

Et la lutte continuait

Et la lumière brillait au sortir des sons

Pour porter aux quatre coins du monde

La colombe de la liberté.

En hommage à Patricio Manns, avec autant de tendresse que celle qu’il a mise à composer, chanter, militer pour un monde meilleur

Carole Radureau (26/09/2021)

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pas un jour sans poème, #Echo de poète

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Publié le 25 Septembre 2021

Colonie

 

Tu vois, de l’espace

J’ai tout pris

Le son le temps le rayon le vent

Et la nourriture profonde

 

Tu vois de l’espace

Je me reproduis

Déposant

Délicatement

Mon petit bulbe sans histoire

Pour arriver à mes fins

Sans histoire

Qu’un jour je fonde

Une colonie

 

Tous

Ce sont mes enfants

Les enfants de moi

Et s’il était écrit

L’histoire de l’adaptation

J’en porterais le nom

Je suis celui qui rompt l’espace

D’une fleur blanche

Le remplit

Comme un clin d’œil

Au destin.

 

Mais : empêchez-moi

Contrôlez-moi

Je ne suis pas entièrement sincère

Quand je colonise vos platebandes

J’ai en tête un désir de conquête

Que nul n’arrête

Que nul n’arrête

 

Non, je ne suis pas la sauvageonne indigène

Qui vit à son rythme, rythme ses conquêtes

Je suis une arrivée à l’improviste

Une qui pourrait s’appeler invasive

Contrôlez-moi, observez-moi

Si vous souriez de mon expansion

Restez prudents, je vous le dis

Vous ne savez jamais vraiment

Ce que l’âme dit.

 

Carole Radureau (25/09/2021)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pas un jour sans poème

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Publié le 24 Septembre 2021

Sérénité sur l’arbre mort

 

Dans le rai de lumière

Au son matinal

Fixant de son regard tiède

Interrogeant les astres

L’oiseau est là de retour

Avec son petit crâne bombé

Sa marque identificatrice

 

C’est la matinée-sérénité

Celle où l’image des oiseaux

Retrouvant leur cantine

Réinvestissent les lieux

 

L’arbre lui est toujours là

Ses branches sont toujours accueillantes

Certes elles ont oublié à jamais

La garniture de feuilles

Mais le support est encore stable et bon

Le perchoir momentané

 

Perdre la cantine des oiseaux

Quand tout les pousse à réclamer pitance

C’est comme perdre d’évidence

La sérénité

 

Bibendum a fait sa vie tout l’été

Il a batifolé procréé et procréé

Loin de nos yeux

Loin des yeux près du cœur dit-il

Me regardant droit dans les yeux

Là où me sait le regarder

Et

Tournant sa tête

Interrogateur

Comme nous savons à cela

Le reconnaître entre tous.

 

Carole Radureau (24/09/2021)

Sérénité sur l’arbre mort
Sérénité sur l’arbre mort

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pas un jour sans poème, #Oiseaux muses

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Publié le 23 Septembre 2021

Face à face avec l’automne

 

.........campagne magnanvilloise.......

Face à face avec l’automne

Je prends le cadeau de dame soleil

Et chauffe un à un les cordages de mes fées

 

Il n’y a que le commencement

 

Face à face avec la température

Qui joue la fille de l’air à n’en pouvoir plus

La nuit est fraîche

 

Le jour se fait douceur

Quand le vent oublie de naître

 

J’ai épuisé ma nature profonde

Remis

Peu à peu

Aux principes actifs

La teneur de mes sens :

 

Il y a du bon à tirer de moi

Si l’on sait m’accepter

 

Face à face avec l’automne

Sa promesse de continuité

L’été n’a pas sué toute son eau

 

Il n’y a que de l’accalmie

 

Je serais là l’an prochain

L’an prochain, je serais

En vertu de ma graine

En vertu de mon fruit

En vertu de la reconnaissance

Et de la pollinisation

 

Pas de miracle

Sur le talus de l’évidence

Je domine

De toute ma clarté

La vérité d’automne

En son habit de fruit sec.

 

Carole Radureau (23/09/2021)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pas un jour sans poème, #Campagne magnanvilloise

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Publié le 22 Septembre 2021

 

Flocon d’été

Non breveté

Etoiles en convalescence

Filles d’innocence

Attendant

Attendant

De neiger

Sur le cristal de terre asséchée

 

Flocon d’été

Cousin divers

Coussin d’hiver

Quand la bogue a froid

Sous sa cape d’humus

Refroidi

 

Flocon d’été

Couple interdit

Se regardant flocon à flocon

Etoile pour étoile

Dans l’indivision de l’iris

Regard complice

 

Qui partira le premier

En éclat de flocons ?

 

Qui rougira

Sous le premier coup de vent

Evocateur

Eternuement ?

 

Nous serons divisés

Indivisiblement prenant nos roulottes

Du temps

Guidés par le flocon du sud

Fils du recommencement.

 

Carole Radureau (22/09/2021)

 

Inspirée par cette photo de Serge

 

Flocon d’été

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pas un jour sans poème

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Publié le 21 Septembre 2021

…..écho de poète……

(..) Mais sur la rive du temps repose la beauté,
Quelque chose qui ne se rend pas comme une rose blanche (….)
Tobías Díaz Blaitry

Mais la rose blanche à tout va

S’éprit

De la rose-lune éclairant sa nuit

Pour en faire une demi-compagne

Douce

Sous ses doigts.

 

La rose blanche cultive la fleur des âges

Elle a

Subtilement

Accroché au cœur

Sage

L’étoile de l’éternité

 

Et sa fleur est une beauté parfaite

Quand elle éclot

Un lendemain de fête

Sous des carreaux

Givrés

 

Et son cœur est synonyme de pureté

Même si en lui

Se prêtent à de chauds ébats

Les hannetons des roses

 

Sur la rive du temps repose la beauté

Qu’il faut voir

Qu’il faut voir

Avec des yeux d’enfants ouverts comme des licornes

Sur la fleur qui ramasse

Les étoiles brisées de la nuit

Qu’il faut voir

Avec des yeux d’enfants écarquillés comme des lucioles

Sur la mère-fleur

Qui s’échine

Pour recueillir

Sans cesse

Des larmes au son givré.

 

Carole Radureau (21/09/2021)

 

Mais sur la rive du temps…. Tobías Díaz Blaitry

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pas un jour sans poème, #Echo de poète

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