oeil de chat

Publié le 4 Octobre 2018

……Robert Doisneau et moi, une image vaut 240 mots…….

Il est l’heure en hâte
L’enfant sort
Carte crayon papier
Un fil à renouer
Un lien à retendre.

Avant cela la matinée :
C’était l’heure du facteur :
L’heure où le lien arrive :
Bouquet de fleurs :
Une carte ce jour
Une belle carte
Avec des fils bien collés, une normande en costume
Ou un parfum sur le bouquet de roses certes synthétique mais
Que l’on aimerait être vrai
Un vrai parfum de la maison.

Il faut répondre et c’est le moment
L’enfant aimerait dire des mots qui germent en son cœur
Du style « Je t’aime maman vient me chercher je m’ennuie c’est long »
Certes il brode un peu et ça ressemble à cela
Mais il faut déchiffrer le message
Parfois à travers des larmes.

Ecrire c’est vivre et faire revivre la mémoire
Ecrire c’est s’appliquer pour qui l’on aime
Ecrire c’est renouer la corde vive de l’affection
Ecrire c’est voyager à travers le temps
Faire un saut de kangourou
En avant
Avaler direct 3 semaines de colonies
Les derniers jours quand se rapproche l’échéance
Elle devient un peu moins rance alors
La carte postale semble rire un peu
Le ton est moins nostalgique.

Je n’écrirais pas pour chanter :
« Les jolies colonies de vacances »
J’écrirais juste pour te dire chaque année :
« S’il te plait je ne veux plus y aller. »

Carole Radureau (20/09/2018)

Robert Doisneau, Colonies de vacances vers 1938

L’heure de l’écriture

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 26 Septembre 2018

......Robert Doisneau et moi, une image vaut 169 mots.....

......à l'encre de Verdon, le calcaire s'est incliné......

Ma valise pleine de rêves
Sur le bord de la route
D'un coup
S'est ouverte
Et se sont envolés :
Les poèmes non écrits emportés
Par le vol du vautour fauve
Les idées les pensées toutes les fleurs des champs
Rimées
Emportées dans les serres de l'aigle de Bonelli :
Lui qui sur un rocher au-dessus des gorges
A fait son nid :
Oiseau qui se fait rare et combat malgré tout.

Ma valise
Lourde de rêves
Trimballée de ça de là
Usée élimée trop pleine à craquer
Sur une roche de calcaire
Glissant sous le soleil, calcaire chaud et doux
Comme usé par l'ardeur de ce soleil intense
Ma valise à débarquer avec son trop-plein
Ce délicat et long travail de sélection d'empilement
De questions sans réponses
De choses non accomplies
De personnes à rencontrer
D'idées à coucher
De mots à coucher
De poèmes à ériger comme des monts de calcaire
Mirant
Avec tendresse
Le lait si vert et si fécond
Du Verdon.

Carole Radureau (21/09/2018)

Robert Doisneau, Les gorges du Verdon 1947

Robert Doisneau, Les gorges du Verdon 1947

Robert Doisneau, Les gorges du Verdon 1947

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 21 Septembre 2018

.......Robert Doisneau et moi : une image vaut 220 mots.......


En route !
Refaisons le quotidien
Mettons de la montagne sur ce plat
Un aigle qui survole une colonie de marmottes
Au petit-déjeuner
Des sirènes se faisant bronzer sur le rivage
Une mer calme et plate
Une plage aux cocotiers
Des singes farceurs et apprivoisés :
Un lointain qui semble si réel.

En route !
Réécrivons le quotidien
Faisant chauffer nos neurones
La vie est une aventure
Qui
Mérite
D’être vécue
Qui mérite aussi
D’être
Écrite.

En route !
Chauffeur de la Liberté
Où nous mène l'extravagance de ta pensée ?
Aventurière de livre de poche
N’as-tu pas oublié ton chien
Ta petite sœur
Ta lampe de poche
Et des provisions à foison ?

Partant sans se retourner :
En route vers la Liberté !
Ici c'est déjà hier
Demain sera meilleur
Nous ne savions pas qu'aujourd'hui
C’est notre réalité
Notre seul bien à nous
À chérir pour se rassurer : c'est
Dans ce maintenant que nous écrivons rêvons refaisons récrivons embellissons rêvons imaginons : des rêves encore des rêves des rêves encore des rêves.....de mieux, toujours de mieux.

Partir pour être libre
Partir pour refaire le monde
Partir et ne plus revenir
Même si brinquebalant est notre vaisseau
Chaque recoin est un paradis
Chaque centimètre carré est adoré
Chaque vision depuis chaque fenêtre
Est une vision de Liberté.

Carole Radureau (16/09/2018)

Robert Doisneau, La voiture fondue- Paris 1944

En route vers la Liberté !

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 16 Septembre 2018

…..Robert Doisneau et moi, une image vaut 170 mots…….


Quand tu regarderas vers la vallée
N’oublie pas le tricot léger de ma dentelle
Il n’y a pas de jours plus beaux que ceux dessinés
Par l’eau
En infusion du temps.

Quand tu plongeras
Délicatement
Ton regard vers les monts qui s’épèlent
N’oublie pas que l’art est né des monts
Il a émergé sa muse
Dans un entrefilet léger
Mimant sans peine
La valse des moutons.

Quand tu comprendras enfin
Que les nuages décalquent au vent salé
Les formes épurées
S’en font un coussin de vie
Il sera trop tard pour reprendre enfin
Le cours sacré du train de cirrus.

Quand tu viseras
Ton œil affûté vissé à l’objectif
Le fruit pudique de la dentelle
Le granite aura rougi
Mais juste un peu
Pour la photo il a décidé de faire la part belle
Aux
Anges
Il n’y a pas de plus beau panorama que celui
Qui part d’un arrangement de pierre
Pour aiguiser la lame pure de l’immortalité.

Carole Radureau (07/09/2018)


Robert Doisneau Rocher de Malpertus, Ardèche

Le granite contemplatif

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 15 Septembre 2018

…..Robert Doisneau et moi, une image vaut 289 mots….

Anguille
Se faufilant
Entre les vases noirs
Frôlé par les feuillages dentelés
Des chrysanthèmes tokyo
Les petits chatouillis sensuels des asparagus
Comme un air d’exotisme
Le sang du gloriosa éclaboussant
Les mirettes
Un parfum chaud et puissant
Embellit l’air ambiant :
C’est le jour du muguet et les clochettes
Tintinnabulent.

Lui,
Il n’a pas son pareil pour être
L’âme de la boutique
Là où naît le rayon de soleil :
Il dort
Là où viennent d’être rangées
De nouvelles
Vanneries :
Il dort
Y compris dans les plus petites (il aime surtout les plus petites !)

Percepteur des impôts
Des rats et des souris
Il prélève à la source
Des enquiquineuses
Chaque matin
Devant la porte
Gisent têtes et queues
Des sacrifiées
Sur l’autel de la qualité de vie
Des fleurs (les vraies et les invitées) de cette boutique.

Lui,
Il se bat parfois avec des chats
Inopportuns
Qui viennent piétiner ses plates-bandes
C’est-à-dire
Sa cour de gent féli-féminine :
Parfois le matin c’est le chaos dans la boutique :
Un combat de matous a eu lieu dans l’arène
Où gisent les têtes des roses Sonia et Baccara
Et les souris ont fait la fête
Car leur fête à elles a été oubliée.

Devanture
Parfaite
Un qui a la patte blanche
Pour inciter l’entrée
La visite derrière monsieur chat
Se fait comme dans un rêve
Il va
Il vient
Ses pas sont légers comme des feuilles
Qui tombent sur un tapis de nuage
Il sait d’où il vient où il va
Il vous invite simplement à humer
Le parfum
Particulier,
Unique,
De la floritude
Il vous invite aussi
A ne pas faire de bruit car déjà
Se profile
L’heure de sa énième
Sieste.

Carole Radureau (08/09/2018)

Robert Doisneau, Le chat de la fleuriste, 1953, Paris

Gardien de la floritude

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 8 Septembre 2018

Un petit poème en cette première semaine de rentrée.

…..Robert Doisneau et moi, une image vaut 232 mots…..

Les véritables savoirs
Naissent
Dans l’amour
Et le désir d’apprendre.

Les véritables savoirs
Ne connaissent
Ni les bancs
Ni les consignes
Ni les plannings
Ni les morales
Ni les ordres et les obligations :
Ils riment au sortir de l’école
Dans un quignon de pain
Frotté d’oignon frais
Quand en suivant la libellule
Le savoir du plantain et de l’inule
Prend au cœur
Une apparence particulière.

Les véritables savoirs
Sont là au fond de nos cœurs
N’attendant qu’un signal
Pour germer :

Ils attendent attendent attendent
Le bon moment l’étincelle l’indice
Evocateur
Un jour
Trouvé.

Par les chemins de traverse
S’écrivent de si belles pages de connaissances
Par la liberté du vent
Un dictionnaire complet plus complet
Que l’atlas
Prend aux tripes son érudition.

Tu n’apprendras que ce que le mistral
Te dicte
Tu ne retiendras que la leçon chantée
Par l’alouette lulu
De la chorale des grenouilles
Tout un manuel de sciences
Tu auras en ta possession
Par la caresse du granite
Tu sauras la géologie
En connaissant le dessin du ciel
Tu seras maître ès astronomie
Et si dans ton âme tu désires ardemment
Connaître la sagesse des anciens
Tu seras le plus savant de cette terre.

Les véritables savoirs
Sont occultés par le conformisme
Etouffés par l’œuf de l’alignement
Ils ne vivent que l’instant de leur pâle lumière
Retombent comme une flaque
Dans laquelle ne se mirent que nos pieds.

Carole Radureau (07/09/2018)

Robert Doisneau, La pendule 1956

Les véritables savoirs

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 7 Septembre 2018

…..poésie de l’errance : ici où là, tu trouveras la poésie…..

…..Robert Doisneau et moi, une image vaut 230 mots…..

Ici l’on aime
Pas qu’un peu
Quand s’ouvrent
Les volets
Le cœur
Est au septième ciel.

Ici l’on est heureux
C’est écrit sur les murs
Qui s’effritent
Mais juste un peu
Juste le temps de la
Chanson.

Ici c’est une petite maison
Mais les gens y sont grands
Grands et doux
Comme des yeux de cygne
Amoureux.

Ici n’entre que le bonheur
Dans sa force vive
Vivre
C’est écrire l’amour
Au temps présent
Oublier de le conjuguer.

Ici je t’aime c’est un bonjour
Qui saute
Joyeusement
Le pas-de-deux
Des pinsons.

Ici entre par l’échancrure
Comme des yeux fendus
De tant aimer
Une lumière ardente
Un petit air de reviens-y.

Ici c’est une maison humble
Une qui sait que les sentiments
Se réchauffent
Derrière
Des murs creux
Qui sait que sous la flamme bleue et rouge
Du butagaz
Chauffe une soupe claire
Mais chaude en son cœur
Ici c’est le regard qui couve comme
Un volcan
Sa braise
Son émotion
Sa flamme
Sa percussion
Son étincelle
Son magma frais fondu
Sa fusion
Son éternel amour
Sa diffusion.

Ici encore dans le brouet
La châtaigne est un délicieux
Espoir
Qui diffuse au creux des estomacs
Un océan de miel
Des fleurs d’oranger en chiffonnade
Un filet d’huile d’olive sur son pain frais
Huile essentielle de tendresse complice :
Un regard par le volet percé :
Une empreinte au cœur
A jamais.


Carole Radureau (06/09/2018)


Les volets de Théminettes, 1969, Robert Doisneau

Les volets de Théminettes, 1969, Robert Doisneau

Les volets de Théminettes, 1969, Robert Doisneau

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 22 Juin 2018

Félin de lumière
Chat d’énergie
Qui en elle
Puise
L’or chaud de son regard
La délicate chanson
De l’amour

Félin
Qui de la nuit
Hérite
Une pluie de météorites
Diffusée
Dans chaque coussinet
Qui de chaque fil
De soleil
Hérite
Dun flamboiement
Profond
Fils de la lune
Aux griffes pétales de nacre
Aux ondes
Argent lumineux

Félin de lumière
Chat-zen
Maître à penser
Quand je te regarde
Voluptueux félin
Te rouler dans l’herbe
Chaude
Sans te soucier d’autre chose
Que du
Moment présent
Je rêve de m’identifier à toi

T’observer chaque minute
T’entendre ronronner (ou ronfler)
Chaque instant
T’écouter vivre
Sans souci
T’écouter être
Pleinement
Ceci me donne une leçon de vie
Une leçon que j’ai apprise
Dont je ne me souviens pourtant
Pas assez
Félin de lumière
Quand je laisse entrer ta lumière en moi
Un fluide chaud parcours mon corps
Cette petite abeille de l’énergie
Qui joue une mélopée
À la flûte au charango à l’accordéon
À l’harmonica
Je laisse en moi le fluide la lumière
Ce soin de l’âme par l’attention au corps
Je suis féline comme toi
Félin de lumière
Je veux me prélasser dans la voluptueuse
Chaleur des ondes
Je veux profiter de chaque
Moment
De ma vie.

Carole Radureau (22/06/2018)

Remedios Varo et moi, le pinceau a rencontré la plume

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