Publié le 29 Octobre 2014

La grande guerre de Roger Colombier - Ils revinrent -

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Ils remirent à Dieu la clé de la bataille

Et redevinrent des civils comme autrefois.

Plus gauches cependant en ces habits qui baillent,

Tant avaient rognés les corps, la guerre et le froid.

Qu’ils referment le col blanc ou la côte grise,

Manœuvriers, dans la mine ou instituteurs,

Pourront-ils un jour oublier l’immense bise,

Ces millions de croix plantés comme des tuteurs ?

Et puis l’on distingua des charrues orphelines,

Des vieux laboureurs n’ayant plus de destinées.

Et toutes ces veuves en noires capelines,

Et ces gueules cassées au rire mort brisé.

Que se ferme le ban et suivons la musique.

Autour du monument, voici l’heure venue.

Le drapeau frémissant glorieux et magnifique

S’est accroché à une tombe toute nue...

Roger Colombier

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Les chroniques de Roger

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Publié le 22 Octobre 2014

La paix nom de Dieu et l’amour !

Plus jamais de sang ni de flammes.

La vie recouvre ses atours.

Et son rire de jeune femme.

La page est tournée pour de bon :

Ouvrons nos champs et les pâtures!

De nos mains le rêve gerbons

Dans les cœurs et mille murmures.

 

Roger Colombier

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Les chroniques de Roger

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Publié le 19 Octobre 2014

Cristaux de souvenirs

ALBERT


Les pierres dévorent elles toujours les âmes inquiètes ?
Quand dans leurs yeux résonne l’éternelle question
Comme dans l’éphémère d’une vie résonne le magma

Tes yeux matin de Burle interrogeais un ciel changeur
Tes soucis bien planqués comme la girolle sous la feuille morte
Quand ton accent tonnait, chevauchant les rocailles

L’incertitude des hommes qui trouvent le bonheur
Albert, tu as marqué la terre d’une empreinte de sueur
Un sillon creusé par une larme de vie

Tes ruches sont désertes, tu ne leurs parles plus
Les abeilles ont gardé pourtant bien de l’ardeur
Même si elles ne butinent plus de châtaignier protecteur

Ton souffle qui enchante la mémoire des vallons
Régénère les sous-bois bouffés par la broussaille
Rassure le vieux muret en proie à l’abandon

Le vieux troupeau de chèvres et les buissons hagards
Les hulottes muettes aux cimes des fayards
Ont laissé leur patois sur un sentier perdu

Alors, comme le sourire de ta Louise,
Faire naître la rosée
Poser son cul dans l’herbe
Pour soigner du regard un paysage d’automne
Quand les fleuves de novembre charrient des soirs de méandres
Chargés de nuages et de remords

Hobo-Lullaby

Cristaux de souvenirs

MEMOIRE MINERALE

Je caresse une pierre
Une pierre au milieu de son mur de pierre
Elle est douce et fibreuse
Sous ma main je sens les petites aspérités
De petites marques du passé
Qui semblent vouloir me dire :
Ici l’histoire écrivit sa mémoire
Sa mémoire n’est point lisse comme le marbre
Elle est rugueuse
Comme les soubresauts du temps.
Je caresse la pierre que j’ai choisie
Et d’un coup le livre s’ouvre sous mes yeux ébahis
Un livre de granite au parfum d’antan :
Les êtres harassés rentrent des champs
Leur dur labeur affaisse leurs épaules
Un fardeau de bois pour la cheminée
Et une poignée de châtaignes ramassées entre les murets
Pour la soupe maigre, c’est un joyeux festin.
Ici la vie est dure, on ne mange pas à sa faim
Ici il faut craindre la peur et la haine
Que tu sois protestant ou bien catholique
La foi qui tourne toujours en oblique
Peut un jour t’accrocher à une lanterne.
Ici c’est la domination des bourgeois des curés du métal
Qui sous les cous dégarnis font plier les glottes étranglées
Les brigands font régner la terreur
La peste s’arrêta pas très loin mais elle signa de son nom
L’insécurité qui levait les bastions
Mettant à égalité les êtres de la région.

Les pauvres se lèvent le matin, cultivent le petit lopin
La terre est pauvre comme eux mais elle sait offrir des richesses
Pour peu qu’avec tendresse on lui offre ses caresses :

……et la châtaigneraie grandit, ses fruits seront jolis
On l’entoure de murets, on la bichonne pour de vrai,
…..et les mûriers poussent comme les vers de la soie
Ils offrent pain et couvert pour ceux qui les tutoient.

La prospérité peut un jour ou l’autre trouver son chemin
Dans cette terre austère, cette terre de montagne
Où la vie sauvage ne cède pas facilement sa beauté
Aux violents, aux tourments, aux histoires du passé
Et aux profiteurs de pacotille.
La pierre elle, ne bouge pas, elle est là et grandit
Elle veut raconter son histoire, son terroir
Sa fibre-livre est minérale à souhait,
La pierre raconte le règne de la vie
L’alliance des produits de la terre
Dont l’homme sait tirer profit
L’homme simple, l’homme-nature, l’homme-vie
Et non l’homme-profit.

Carole Radureau (19/09/2014)

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pierre-Mère

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Publié le 15 Octobre 2014

La fusillade est assassine

Mais la troupe reprend le pas

Et ses épines,

Son sésame pour le combat.

La grande guerre de Roger Colombier - Au clairon -

Et les hommes à nouveau meurent

Au nom du clairon souverain.

Il n’est pas l’heure

De la relève mais du chagrin.

Roger Colombier

image Kalibos

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Les chroniques de Roger

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Publié le 8 Octobre 2014

La grande guerre de Roger Colombier - Aveu -

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Je ne fus pas un bandit de sacs et de cordes

J’ai accepté la loi comme les autres gens

Et triché peut être cela je vous l’accorde

Mais d’un pauvre n’ai point pris un seul argent.

Pourquoi alors mes mains entravées de chaînes

Et ce trou là-bas que l’on fossoie très profond?

Et ce poteau droit où l’on m’attache sans peine...

Un bandeau mais le lait de l’aube dans le fond.

Roger Colombier

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Les chroniques de Roger

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Publié le 1 Octobre 2014

Ils ont tirés au sort par-dessus leurs épaules

Ils ne pouvaient pas tous les fusiller

Avant que d’autres l’on enrôle

Pour être écrabouillés

Sans faribole

Voyez!

 

 

Roger Colombier

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Les chroniques de Roger

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