gianni ou fragments de vie sauvage

A toute onde fraîche

Bonheur est bon, le grèbe

A tout à y gagner !

Il danse à son déjeuner

Il swingue à son casse-croûte à la tanche.

Il a appris des plus grands

Les postures et les contorsions

A peine voit-on qu’il se tord

Comme un torchon essoré

Que son cou ressort indemne.

C’est la saison des sourcils en aigrettes

Le grèbe a l’air soit :

1. Effronté
2. En colère
3. Sarcastique

C’est le sourcil tragi-comique

Attribut qui plaît beaucoup aux dames grèbes.

Le voilà qu’il essaie la danse sur l’eau

Une ébauche de la parade

La grande cour du grèbe : une merveille !

Petits pas après petits pas, le grèbe

Se prend pour Jésus, encore un peu

Il multipliera les petits pains !

Il convient de muscler son dos

Avec une chorégraphie particulière

Déploiement des ailes à moitié

Comme un parachute doré

C’est une tactique précise qui a un but :

Se préparer à recevoir le rejeton

Le grèbe est le tamandua du lac

Il juche son chouchou sur son dos

C’est un peu un manège

Le marmot parade et voit tout,

Apprend tout,

C’est le manuel du Grèbe Junior.



Carole Radureau (15/05/2024)



Inspirée par ces photos de Gianni

Quiète sieste de Mr. Canard-Bouclette

Jouent les petits enfants

Dans le sable de la berge

Bientôt c’est l’heure de se mouiller.

Ils ont l’air ébouriffés

Les enfants de Dame Foulque

Ils sont bien coiffés

Les enfants de Dame Gallinule.

Tout de même un peu rouges

Ils ont le sang vif

La tignasse poil de carotte

C’est pour ne pas les perdre

Dans les roselières.

Le noir et rouge contemporain

Ne compte pas pour rien

Quand navigue sur l’eau plate

La petite famille qui chante à tue-tête

Fait-des-ronds-dans-l-eau et ne boit

Même pas la tasse.

Ils ne montrent pas leurs grands doigts

Leurs pieds surdimensionnés

Il n’y a pas de nénuphars ici

Pour s’entraîner au ballet.



Carole Radureau (13/05/2024)



Inspirée par ces photos de Gianni

Que se passe-t-il ici-bas ?

Canard-Bouclette et son pote

Offrent leur derrière sacré

Au regard curieux.

La vie est plus belle en deçà

Disent-ils

Quel univers, quelle ambiance

Quelle abondance

(pourquoi ne sommes-nous pas amphibies ?)

La vie de canard est belle

Nous ne nous plaignons pas

L’eau est calme et quiète

Il y a peu da badauds

La saison va commencer

L’été on nous file à manger

(même si souvent c’est interdit,

Nous, on ne dit jamais non)

Canard-Bouclette a décidé

De se nouer l’aiguillette

C’est ainsi que nuls petits

Ne barbottent auprès d’eux.

Sa bouclette sert aussi de poignée

C’est très astucieux

Au cas ou monsieur ne remonterait pas assez vite

Du monde d’en-bas.

Car le monde d’en-bas

Ce n’est pas toujours si merveilleux

Grenier à grain et à victuailles

Plus bas encore c’est le domaine de l’inconnu

Des ténèbres et ça mes canards

Ça les fait flipper !

Je blague !

Ne croyez pas cet anthropomorphisme à deux sous

C’est pour rire

Canard-Bouclette montre l’exemple

Et l’on rigole, rigole, rigole

Oubliant tous nos soucis.

Ah ! sacré Canard-Bouclette !

Enchantée de faire ta connaissance

Mon canard, tu rends honneur à ta famille

Foi d’anatidés.



Carole Radureau (11/05/2024)



Inspirée par ces photos de Gianni des canards colvert.

Bleue, comme je t’aime bleue

Dit

L’argus vert

Qui n’a pas froid aux yeux.

J’ai absorbé ta lumière

Bleu qui n’a nulle frontière

Bleu du bugle attirant

Porcelaine de mes tourments.

De toutes les couleurs de l’arc-en-ciel

C’est celle que je préfère

Elle a le sang royal rivé à la peau

J’aimerais en avoir un petit peu.

Moi, vert, que je m’aime vert !

Vert de l’anis qui se dévoile

Vert anisé vert étoile

Je me veux,

Vert

Sur le bleu de l’éternité.

Aucune fleur bleue

Ne sera épargnée

Par la caresse subtile de ma trompe

Personne ne s’y trompe

Je butine le lait bleu, le lait

Des circonstances

Celui qui a le pouvoir

De changer

Mon apparence

Bleu, je veux m’aimer bleu

Bleu rivage, bleu faïence

Bleu qui chante, bleu qui danse.



Carole Radureau (09/05/2024)

Et Gianni ouvrit sa fenêtre

Son regard tomba sur un corbeau freux.

Un corbeau freux, là sur le câble

Qui posait et posait encore.

Ces câbles plaisent aux oiseaux

Peut-être les croient-ils faits pour eux

Ils sont sans doute dangereux

Le savent-ils ?

Le magnifique corbeau freux

Grande classe, charisme subtil

Ce n’est pas le plus connu

Ici, c’est l’un des préférés.

Sous tous les profils nous le voyons

Rien à retirer !

Beau comme un corbeau freux dirait-on

Frais comme un corbeau freux.

N’écoutez pas tout ce qui se dit sur les corbeaux

Sur les corvidés

Ne retenez qu’une chose : les corvidés sont très intelligents

Ce n’est pas un hasard si les Premières Nations ont tant de mythes sacrés

Avec le corbeau (le grand corbeau)

Il est incontournable et nous ici, quid d’une légende sur le freux ?

C’est la nuance entre la vision du monde des indigènes

Et celle des civilisés

Là où eux voient un oiseau sacré, un messager

Les occidentaux dits civilisés voient un oiseau de malheur

A clouer sur les portes.

Compagnon des Walkyries

Orgueilleux qui , por fin est berné par le renard dans la fable

Il serait à ce jour encore montré du doigt :

Bon à abattre !



Il est certain que le charognard n’est pas celui qu’on pense.



Il est certain que nous c’est avec la lunette qu’on le vise

Avec le jeu de carte qu’on admire sa force et son intelligence

Avec la poésie qu’on le chante

Avec le stylo qu’on le croque.



Carole Radureau (07/05/2024)



Inspirée par ces photos de Gianni



Corbeau freux, corvus frugilegus

Fier petit prince coiffure au vent
Fier dans la neige naissante
La naissance du printemps
Il a pour trône l’arbre aux réalisations
Il a collecté tout l’hiver des boules de neige
Pour l’illuminer
C’est l’arbre de printemps celui
Qui n’a pas besoin de guirlandes
Naturellement verts puis franchement blancs
Ses ornements illuminent le désir d’été
Lui, il est fier, il a bien réalisé
Sa tâche est accomplie
Il peut se tourner à présent
Vers d’autres taches de la vie.

Carole Radureau (04/05/2024)

Inspirée par cette photo de Gianni

Je suis celle qui se fond dans la masse

Celle qui choisit son support

C’est une stratégie, un choix

J’évite, combien j’évite

Les grands contrastes.

Vous voyez, vous êtes bluffés

Point ne me trouvez

Aiguisez vos yeux sur la pierre de la connaissance

Point ne me voyez !

Néanmoins, il y a

Quelque chose

Qui cloche

Chez moi

C’est

Ma queue.

Quelle idée !

Ce feu au derrière

Risquant de tout gâcher !

Je ne sais pas à quoi ça sert

D’avoir le rouge au derrière

Quand d’autres l’ont aux joues

D’autres encore à la gorge.

Dame nature a gardé le secret

Moi, je ne peux qu’y penser

Toujours, encore et encore

Quand je choisis mon support :

« ne te baisses pas trop » me dis-je

Ton derrière va encore

Te casser la baraque.

Ah ! au milieu de ces bûches

Aux tons chauds et doux

Parmi ce bois dur et tendre à la fois

Je me sens

Véritablement

Chez moi.



Carole Radureau (03/05/2024)



Inspirée par ces photos de Gianni d’une dame rougequeue noir. Il faut la chercher au bord du tas de bûches, au centre, sinon, chercher la lumière rouge orangée de sa queue.