Publié le 10 Février 2022

Le haut-de-chausses à palettes

On ne voit pas le temps passer

Battant des ailes

Soixante fois par secondes

On ne voit pas l’air du temps filer

Dans l’espace du grand huit

Formé par les ailes

 

Il faut

La protéger la fleur rouge

La plus belle

Celle qui mérite le don de vie

Son nectar n’a pas le goût du sang

Juste la symbolique

Le sang n’est-il pas source de vie ?

 

On ne voit pas le temps passer

Quand on vit son cycle

Le soleil est un compagnon

Son fruit d’or offre la parure d’insectes

La rosée est une boisson accommodante

La forêt un écrin compatissant

Sus aux fleurs rouges

Les premiers arrivés

Danseront la salsa du grand 8

Claquant des palettes

Claquant du bec

Le nectar de la fleur est rouge

Comme l’espoir qui fait naître

Les délicates portées.

 

Carole Radureau (10/02/2022)

 

Haut-de-chausses à palettes

Ocratus underwoodii

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses

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Publié le 9 Février 2022

Par Louise Wolff (darina) — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1050604

Par Louise Wolff (darina) — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1050604

......balade avec mon arbre.....

 

Sur l’eau croissent

De petits palafittes

Tous faits de racines

Qui s’entrelacent

Se croisent et s’enlacent

Tout de force vêtus,

Tout d’audace.

 

Ce sont les racines du palétuvier

Celui qui aime pousser

Là où les autres détestent

L’eau salée ne lui fait pas peur

Même s’il n’en boit pas à la tasse

En certaines feuilles

Il entasse

Le sel

Jusqu’à l’indigestion.

 

C’est un conquérant

Un arbre de la passion

Colonisant les espaces indécis

Entre eau pure eau salée le

Saumâtre est de mise

Lui cela ne le gêne pas.

 

C’est l’arbre de la débrouille

Le grand communicateur

Entre le ciel la mer et la terre

Il aime aussi l’embrouille

Les chassé-croisé

Les embouteillages de racines

Là où se plait la petite faune.

 

Quel habitat pour la faune !

C’est le palais des merveilles

Il y a du monde, il y a foule

Chacun y trouve sa vie

Pour peu qu’il nage qu’il rampe qu’il vole

Les insectes sont les rois mais aussi

Les caïmans et les poissons

Les dames abeilles sont là elles aussi

Butiner les jolies fleurs de palétuviers

Qui fleurissent toute l’année

Personne ne vous aura appris cette possibilité-là  à l’école

Pourtant les abeilles font

Dans ces marécages

Du délicieux miel de mangrove

Ne me demandez pas où sont les ruches

Moi, je ne vois rien mais je crois tout

C’est là mon petit défaut !

Semble-t-il en Martinique

Me répond dame abeille qui bourdonne

A mon oreille

Sa chanson :

« Parle de l’arbre ton compagnon

Parle de nous les butineuses

Nous qui sommes si précieuses

Par delà cette terre ».

Une récolte de mystère

Pour un miel sucré-salé ?

Vous me direz si vous le goûtez

Ne soyez pas pressés

L’information va son train

Elle ne suit pas les réseaux milliardaires

Ni les réseaux malsains

Elle se véhicule

Comme les abeilles

Mot à mot comme fleur à fleur

Pour créer une récitation d’arôme

100% fleurs  de ce monde.

 

J’écris avec mon arbre en leçon

L’arbre est mon maître d’école

Je l’aime et le respecte

Comme nul autre avant lui.

 

C’est de l’arbre que nous avons appris

A tenir sur deux jambes

C’est un marronnier qui me l’a dit.

 

Ceci est le fruit de mon prochain poème

Un fruit qui, ni, ne se mange ni, ne se pèle

Qui pourtant

Aimerait bien

Qu’on l’épelle.

 

Carole Radureau (09/02/2022)

 

Par Samuel Thomas — Photographie personnelle, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=7161229

Par Samuel Thomas — Photographie personnelle, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=7161229

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Publié le 8 Février 2022

L’ours à lunettes

Comme une graine

Par l’ours

Semée

En cela

Pérennisée

L’ours est implanté

Ses grosses papattes s’enfoncent dans la terre

Ses grosses griffes s’enfoncent dans l’écorce du tronc

Il va se coucher

Sur sa plateforme

Là-haut dans la canopée

Bercé par les nuages de cette forêt

Tropicale

 

La forêt de nuages comme lui

Est menacée à plus ou moins long terme

Ils se tiennent la main

Se disent :

Hola, comp@, como estás ?

Estoy bien dit l’ours qui a appris la langue du conquérant

Forcément, avec le temps

Mieux vaut parler le langage commun

Il a décidé de déjeuner sur l’herbe

D’un bon repas de baies

Peu de protéines car lui, c’est presque un végétarien

Oh ! certes il ne boude pas un petit rongeur

Opportun

Passant, là sur son plateau repas de baies

Il le regarde à travers ses lunettes

Hum ! celui-ci ferait quand même un petit dessert

Et le laisse filer

Ce n’est pas un garnement

Il est même débonnaire

Son petit a une bouille de mystère

Attendrissante et profonde comme la forêt profonde

Dans celle-ci hélas s’entendent

Des bruits

Pas très catholiques

Ça tremble et ça vibre

Comme des bruits de la ville qui s’approche

A grands pas

Ça tronçonne à tout ca

Ça réduit l’habitat à tout va

Monsieur ours a besoin de 16.000 hectares pour vivre

Penser que l’homme lui laissera cela c’est rêver

Les yeux grands ouverts

Derrière ses lunettes

 

Il songe à ses ancêtres

Bien loin de penser aux problèmes de notre moment présent

Ils avaient les leurs

Sans doute étaient-ce des problèmes majeurs

Ils ont laissé des empreintes

A Chaquil au Pérou, grand-père ours à lunettes a gravé

Sa papatte dans l’argile

Ce n’est pas rien un tel sceau !!

Par JYB Devot — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=79570327

 

Sous les nuages la vie

L’ours est un dispensateur de cette vie

C’est un grand ensemençeur

Certes il n’en fait pas exprès

Se contentant de faire caca

Rien que ça mériterait d’être gravé sur le grand boulevard aux vedettes :

Du caca d’ours à lunettes fossilisé, de celui

Qui ensemença la défunte forêt de nuage

Ça vaut de l’or, non ?

 

Carole Radureau (08/02/2022)

 

Ours à lunettes

Tremarctos ornatus

vulnérable

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Lance-pierre

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Publié le 7 Février 2022

Torres del Paine nacional parque Chili Par LBM1948 — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=77887313

Torres del Paine nacional parque Chili Par LBM1948 — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=77887313

.....balade avec mon arbre.......

Celui qui contemple le froid

Courbant le dos car l’air est tranchant

Il voit passer

Des pans entiers de glaciers

Bleus comme une piscine australe

Flottant au gré de l’onde

Pans d’autrefois gagnés par le temps

 

Lui c’est le torturé  l’adapté

Adaptable il a raison de l’être

D’ailleurs : a-t-il le choix ?

S’il veut survivre dans cet espace

Là où le déposa la terre-mère soufflée par le vent

Il fait froid

L’un des froids les plus piquants au monde

Sa nature est bien faite

Observateur  grand penseur  libre penseur même

Il a sacrifié aux mythes le rythme des saisons

A pioché dans la veine-mère un soupçon de lumière

Chaude comme un rayon de miel

 

Il ne souffre pas, non

Car il ne connaît pas la bienfaisante chaleur des tropiques

Les palmiers qui ne songent qu’à regarder les vagues surfer

Pacifiquement alors que les oiseaux

Se reposent

Sur un banc d’algues tièdes

 

Lui, c’est son coin

Sa petite patrie à lui

Elle est belle sa patrie

Dans le monde on lui envie

On vient la photographier

On vient pour approcher au plus près

De cet iceberg qui fond

Comme une avalanche bleue

Comme si c’était merveilleux d’observer ce qui va disparaître !

Mon lenga est témoin de cela

Afflux de touristes  gens qui prennent des risques inutiles

Payant bien cher pour l’aventure  le mystère

Observer las Torres enneigées avant qu’il n’y en ai plus

Ça se paie cher tout ceci

Mon lenga pour lui c’est gratuit !

Je ne suis pas sûr que nombreux, les admirateurs du coin

Echangeraient à vie

Leur place avec la sienne

Il a ce mérite   c’est un aventurier

C’est un téméraire que dis-je

Un révolutionnaire

Moi je l’aime tout tordu qu’il est

J’aime ses frères  ces beaux nothofagus chiliens

Ces arbres anciens ces âmes pures

Ces gardiens d’un temple qui n’a pas demandé à l’être.

 

Carole Radureau (07/02/2022)

 

Lenga (nothofagus pumilio)

Hêtre de la Terre de Feu

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #L'arbre qui fait parler de lui, #Balade avec mon arbre

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Publié le 4 Février 2022

Le coq de roche orange

 

Dans cette forêt au sol pauvre

Il y a peu de feuilles et de fruits

Arrivant sur le terrain

La richesse est cachée

Dans le ventre de la mère

Une richesse noire et malodorante

Qu’il ne faut pas toucher !

 

C’est interdit

Dit le coq de roche

Car je ferais de gros yeux d’orange

Epouvantables à merci

Je piquerais sur mon casque des clous

Pourvoyeurs d’éclairs

Je réciterais un poème-balade

Qui fera rire les capucins

Et pleurer les douairières

 

Rien à faire

Le ciel est triste

Il voit se profiler

Au cœur de la verdure plus verte que verte

Le vert profond de l’Amazonie

La nappe noire

Huileuse

Qui s’incruste

Menaçant lui et lui

 

L’orange du coq est une auréole de magie

Dans un monde qui perd les pédales

C’est un miel qui n’est pas permis

Car il n’y aucun respect

 

Fuyant comme la nappe qui s’écoule

Chaque jour davantage

Là et puis là

Catastrophe après catastrophe

Comme si une main se plaisait à les sectionner les tuyaux

A les envoyer les tsunamis qui déversent les barils à la place des hommes

A les envoyer les étincelles qui mettent le feu aux pétroliers

C’est une année qui commence dans une noirceur

Gluante et terrible

Quelque chose d’indélébile

Certainement bien débile

Comme le sont les êtres face à cela

Qui leur glisse tant

Des mains.

 

Carole Radureau (04/02/2022)

 

Coq de roche orange

Rupicola rupicola

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses

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Publié le 3 Février 2022

Par Andy Morffew from Itchen Abbas, Hampshire, UK — Bald Eagle Fly-by, CC BY 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=112422671

Par Andy Morffew from Itchen Abbas, Hampshire, UK — Bald Eagle Fly-by, CC BY 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=112422671

 

L’aigle des pensées

Se dépense

Sans compter

A parcourir le monde

C’est un aigle-pygargue sans repos

Un combattant

 

L’aigle assume la charge

De diffuser des milliers de pensées

Dans les ruisseaux

Dans les cascades

Dans les cheminées

Dans les embuscades

 

Il n’y a pas de petit trou de souris

Qui ne reçoive une pensée

Pour Leonard Peltier

 

La lutte est une épine éternelle

Qui pique sans cesse

Non par intermittence

Et dans les prisons il n’y a pas de patience

Ni de présence

Les virus savent y circuler

Mieux que des prisonniers

 

Le virus est un mal de plus

Les barreaux sont plus lourds

La souffrance exagère quand elle s’en prend

Aux êtres privés de liberté

 

Il est l’heure pour l’aigle

La pensée s’exaspère d’aucunes retombées

La patience est une fleur à bout

Qui bout à gros bouillons dans la marmite

De l’espérance

Libérez-le, ahora ! Libérez-le

Que cessent tant d’années de privations

Que la lumière et la chaleur humaine

Soient enfin au rendez-vous de sa vie.

 

Carole Radureau (03/02/2022)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Lance-pierre

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Publié le 2 Février 2022

https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Bonnard_-_Fen%C3%AAtre_ouverte_sur_la_Seine_(1912).jpg

https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Bonnard_-_Fen%C3%AAtre_ouverte_sur_la_Seine_(1912).jpg

 

Ouvre la fenêtre

La lumière veut entrer

Pour éclairer la vie qui dort

 

Ouvre la fenêtre

La lumière veut sortir

Avec sa charge de négativité

 

Elle sort

Avec

Les mains remplies de pétrole

Les yeux attristés comme par la vue de tant de maux

Le cœur lourd

D’avoir oublié le lait sur le feu

Et le petit enfant dans sa demeure

Loin, trop loin

Pour le voir grandir

 

Ouvre la fenêtre

Le son veut entrer

Un son pur et guilleret

Sans les bruits trop sourds de la vie

 

Il entre

C’est une voix douce et tendre

Un cœur tendre

Une main chaude et douce

Qui voulait caresser le monde

Il entre

C’est une mélodie de l’âme

Des paroles sincères

Des mots qui touchent sans pour autant

Etre érudits

Des mots simples des mots de vraie vie

Pour dire les vies simples

Les vraies vies de tous les jours

 

Ouvre la fenêtre

Avec tes mains de miel

Fais la couler ta parole qui ruisselle

Comme une rivière de mirabelles

Avec tes mots de miel

Mélange les vers de ta chanson

Si tu prends au hasard un mot

Ce sera toujours le mot beauté

Qui viendra

Car la beauté est en toi

Et même

Et même

Si longtemps

Après ton supplice

La fenêtre s’ouvre chaque jour

Pour laisser entrer

Ta voix

Ton sourire

Tes mots

Ton chant

Ta bonté

Ta sérénité

Le véritable espoir

 

La lune étincelle

Comme une rivière de mirabelles

Le sourire étincelle

Comme une fleur de vie

Les étoiles sont des licornes détrempées

Par la pluie de jasmin

Galopant sur l’herbe tendre

Pour y régler leur saut

Vers la fenêtre ouverte

 

Ouvre la fenêtre

Les licornes-étoiles

Veulent

Entrer

Pour tout réorganiser

Pour que le sourire

Demain

Soit au programme de chaque vie

Comme une garantie

Comme un plus gros espoir

Comme une feuille de route.

 

Carole Radureau (02/02/2022)

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Agate mousse

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