Publié le 11 Mai 2022

 

.........fragments de Vivarais....

 

Pic improviste

Quand le photographe est roi

Capter le fugace dans sa robe de rosée

Immortaliser la beauté naturelle

 

Il aime tambouriner sur les troncs

A l’orée des bois

On croirait qu’il nous dit : « Entrez »

On entre

On ne le voit pas !

 

Où es-tu pic épeiche que l’on constate

Les dires dans les journaux

Le beau pic le magicien l’aérien le marteau-piqueur

Celui qui revêt un costume de scène dans les tons de l’anarchie

(sauf le blanc).....

 

Le voici

Le voilà

Peinturluré

Jusque sous les bras

Il est beau   il est charmant

Il a mis du blanc sur ses joues

Comme un petit clown triste

Mais triste, il ne l’est pas

Il joue sur le tronc la chanson de l’amour

Celle de la conquête

Celle de la réussite de la couvée

C’est la saison où il faut

Faire l’emplette de l’âme sœur

Car, seul, le pic n’y survivrait pas

 

Un jour ce serait beau

Notre photographe ami des oiseaux

Appuiera pile-poil au bon moment

Pour capturer la photo des petits becs des enfants-pics

Sortant tout droit de la loge !!

 

Carole Radureau (11/05/2022)

 

Inspirée par cette photo de Serge

 

 

Improviste

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Fragments de Vivarais, #Oiseau-muse

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Publié le 9 Mai 2022

 

Elle paraissait, la poésie

Etre jeune

Etre neuve    toute neuve

Alors qu’elle sortait d’une cave

Où l’exil l’habillait d’un regard de tendresse ;

Alors qu’elle venait d’une île où

Ne poussaient que des cailloux

Où l’on faisait transporter des cailloux

Casser des cailloux aux poètes

Qui n’avaient pas voulu renier leurs valeurs

Elle avait pu survivre enterrée sous des pierres

Cachée dans de petites caches où elle est probablement   encore ;

Elle paraissait légère la poésie alors

Qu’elle arrivait tout droit du front

On l’avait écrite sur un morceau de journal

Où un jour avait surgi

Comme éclairé par une bombe

Elle avait surgi comme une flamme que l’on protège

Pour pouvoir, oui, pour pouvoir

La partager avec ceux que l’on aime

C’était une poésie qui disait « Je t’aime »

Sans doute pour la dernière fois

C’était une poésie dans laquelle on avait mis

Des vers tirés tout droit des entrailles

Où la fleur était absente et où l’on voulait surtout

Qu’elle soit.

 

Elle paraissait insouciante, la poésie

Pourtant on la hissait dans chaque coin du monde

Comme un étendard des luttes des opprimés

Comme une chanson à moitié

Oui, à moitié car elle disait sans dire

Pour déjouer la censure.

 

Elle était amusante la poésie quand on disait Prévert

Pourtant elle était surtout sérieuse et quand on disait Eluard

Elle était douce-amère :

Elle était voyageuse, la poésie

Quand elle servait de compagne à l’exil ;

L’exil :

La force des mots qui savent pourquoi ils sortent

Pourquoi ils s’expriment

Pourquoi ils existent

Car c’est dans l’exil que l’homme réalise ce qu’il perd

Cela lui paraît tout à coup plus beau

Et la poésie se couche, toute nue

Dans la beauté

Elle n’a pas honte, non, comme elle n’a pas honte, la poésie !

Elle se sent à sa place

Car nue elle est, née comme la nature du monde

Et si l’on vient par exemple

Cacher un petit brin de sa nudité avec une.....voyons voir....

Une fougère

C’est comme lui offrir la plume et l’encre pour qu’elle s’écrie

Encore

Pour qu’elle s’écrive

Encore.

 

Ah ! poésie, ne cesse jamais d’accompagner nos luttes

Ne cesse jamais de te coucher toute nue dans la soupe de nos vers

Tu te retournes et la soupe devient caviar d’aubergine

Tortilla et tamales pour nourrir la faim de poésie des hommes.

 

Carole Radureau (09/05/2022)

avec cette jolie fougère du Vivarais de Serge pour illustrer ce petit blabla : 

Elle paraissait, la poésie

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Poética

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Publié le 8 Mai 2022

Les cousines

......fragments de Vivarais.....

 

Ma cousine, la sauvageonne

Qui sait ériger son vœu

Au-delà des temps de conquête

Dis-moi, l’air est-il plus sain chez toi

Dans ta contrée de mystère

Là où pousse le cri du tonnerre

Comme un chant d’oiseau ?

 

Je suis, moi, celle qui se contente du jardin

Certes c’est un très beau jardin

Où chacun et chacune sait y trouver sa place

Certes je pousse à l’ombre de rosiers fondateurs

De ceux qui puisent leur encre dans les prémices de la roseraie

De ceux qui puisent leurs pensées dans les vers du poète (Pierre de Ronsard)

Je ne suis pas à plaindre, moi, la citadine

D’ailleurs on ne se croirait pas en ville à vrai dire

Ici, l’illusion de vie sauvage fait loi

Et l’on sent bien un air de vivacité au sortir de la vie trépidante

Du bitume et de l’essence

 

J’aimerais te rendre visite cousine du Vivarais

Nous pourrions échanger nos techniques de pousse

Comment tu fais pour étirer ton bras vers les étoiles des Pléiades

Quel angle tu donnes à ton coude

Comment fais-tu pour ranger un à un tes spores

Dans le dénivelé de ton aurore

Afin que la vie se dissémine

Comme elle sait le faire ?

 

Je voyagerais dans ma tête de fougère

Comme l’humaine de mon territoire m’a appris à le faire

Je m’imaginerais conservant

M’implantant une saison au bord de la Sialinette

Devisant avec toi, ma cousine des affaires du monde.

 

Je me sens des airs de vagabonde et t’envoie

Quelques spores inédites de saison

Encore chauds

 

Prends soin de toi, cousine et de tes sœurs fougères

Prends soin de l’atmosphère et des murmures de l’eau

Il n’y a pas de mystère en nous

Juste de la sincérité

C’est ce que ressentent les gens qui nous aiment

Jamais la fougère ne triche

Jamais la fougère ne ment

Jamais la fougère ne compose

Elle vit, voilà tout

Elle vit, par-dessus tout

Elle survit aussi, malgré tout

S’adaptant sans un bruit

Mais observant

Tout.

 

Carole Radureau (08/05/2022)

 

Inspirée par cette photo de Serge

Les cousines

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Fragments de Vivarais, #Dame fougère

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Publié le 5 Mai 2022

.......fragments de Vivarais....

 

Et voici un petit oiseau gris

Je ne sais comment il s’appelle

C’est un inconnu

Il débarque ainsi dans ma vie

Sans frapper

Oiseau chanteur

Je le trouve charmant

Il me plaît je l’adopterais bien

Sur mon fond d’écran.

 

L’écran au fond c’est un fond sans fin

Un réceptacle à voyager

Comme un ballon dirigeable qui mène d’où vient le vent

Selon l’oiseau qu’on lui a choisi.

 

Qui est-tu petit inconnu gris ?

Je cherche dans le champ des possibles

Je ne te trouve pas

Tu es certainement un oiseau rare

L’oiseau rare à Magnanville, ça c’est sûr.

 

C’est difficile de trouver son chemin dans la nomenclature des oiseaux

C’est difficile d’y retrouver son nid

Même s’il n’y a pas profusion chez nous

Comme dans une forêt tropicale

L’enquête est toujours ardue.

 

Il y faut parfois le son

Et Serge qui m’a présenté (offert) ce petit compagnon gris

Qui me sourit bien tendrement

Avec son petit œil gentil

Avec son petit bec doucement arrondi

Avec sa physionomie d’oiseau vraiment sympa

Serge m’a glissé dans l’oreille qu’il était un gobemouche (gris)

Ce n’est certainement pas rare

Chez nous il n’y en a pas

C’est donc un oiseau rare

J’avais raison

Mais elle ne sera pas rare la tendresse que je lui porterais

Mais ils ne seront pas rares

Les doux mots et les secrets

Que je lui glisserais à l’oreille de mon fond d’écran

Car pour me fondre dans sa petite vie je me fondrais

J’ai la grande capacité.

 

Carole Radureau (05/05/2022)

 

Inspirée par cette photo de Serge

 

L’oiseau inconnu

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Oiseaux muses, #Fragments de Vivarais

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Publié le 3 Mai 2022

.......Fragments de Vivarais.......

 

Sans une larme à verser

Avec un brin de lumière

Prendre par la main sa volonté

Se hisser tête la première

 

Tu vois, de la tourbe j’ai fait mon lit

Il n’y a pas un mot de ce chantier

Dont je ne connais pas le nom

Tu vois, de la paix de l’hiver

J’ai tissé une toile approximative

C’est ce que sera ma parure d’été

 

J’aime détricoter ma crosse

Patiemment tricotée et tisser

Mes ailes de fougère au point de croix

Il y a nul interdit

 

Sans une pensée pour l’au-delà

Sachant bien ancrée dans ces entrailles

Ma pérennité

Je pousse mon cri de ralliement :

 

Il n’y a pas de conquête

Juste une remise en place de la colonie

Les sœurs fougères sont là où l’on attendait qu’elles soient

Fidèles au rendez-vous

Qui que ce soit qui en douterait

Est prié de revoir sa façon de penser

La fougère est éternelle

Son message

L’est tout autant.

 

Carole Radureau (03/05/2022)

 

Inspirée par cette photo de Serge

 

La fougère de la capacité

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Dame fougère, #Fragments de Vivarais

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Publié le 2 Mai 2022

.......fragments de Vivarais.......

 

                            Ici c’est le quartier du Soleil

Ou bien le Soleil en quartiers

Le quartier Citron pressé

Le quartier chic Fruit de Mimosa

L’escalade du Fruit confit

La descente à la vallée des Serins

 

Il mérite aussi un boulevard

Là, où, couché dans ses fleurs en papier crépon

Tu vises une perspective toute en rondeur

En éclats

L’éclat du Soleil étincelle

L’éclat de la vérité

 

C’est un quartier où le bourdonnement est roi

Quoi : ici se puise le nectar

Ici c’est le commencement de la fabrique à miel

Un miel un peu âcre qui ne plaît pas toujours

C’est que l’arbre à miel

Du haut de sa tête d’or

A ce petit goût âcre qui sait délier la bile

 

Dans quelques jours le quartier

Perdra sa couleur dorée

Il sera quartier aérien

Base de départ des fusées spatiales

En direction du soleil

Propulsées par le vent les petites fusées

Voleront

Nuées

Comme des hordes d’étincelles

Se piquant dans les terres à conquérir

Parfois ces petites fusées feront comme un voile sur la terre

Un voile de conquête

Un voile de reconquête

Envahir le monde avec sa tête d’or folle et joyeuse

Sa tête de soleil coquin

Son ouverture au rire.

 

Carole Radureau (02/05/2022)

 

Inspirée par cette photo de Serge

Quartier du Soleil

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pierre de soleil, #Fragments de Vivarais

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