…..le cercle chromatique des oiseaux. 31 poèmes pour finir l’année….

Figues, papayes,

Lézards et compagnie,

Parfois une petite charogne

Pour combler les protéines

Figues, papayes,

Insectes et puis,

Va la vie

J’enterre aussi des réserves

Je suis très organisée.

L’intelligence ne m’a pas fuie

Je suis un corvidé

J’allie grâce, beauté, efficacité

Admirez-moi !

Certes, j’ai la voix

Un peu haut perchée

Je suis bavarde !

Allez, ne m’en voulez pas

C’est beau l’expression.

J’ai la passion rivée à la peau

L’air de rien je suis belle

De la tête à la queue

Je me la pète un peu

Vous direz : Tu as bien raison !

On ne se refait pas

La pirolle de Taïwan, c’est moi

Ils ont fait de moi leur oiseau national !

Hé, admirez-moi !

Je n’ai pas peur des humains

Est-ce qu’eux ont peur de moi ?

Je ne me pose pas la question, moi,

Je vis ma vie

Tout simplement.

Carole Radureau (23/12/2023)

Pirolle de Taïwan (urocissa caerulea)

Localisation et son sur XENO CANTO

…..le cercle chromatique des oiseaux. 31 poèmes pour finir l’année….

….adjectifs délivrés aux oiseaux…….

Qui aime le faste.

Ainsi,

Ils m’ont nommé

Moi, si simple

Au-delà des apparences.

Certes je joue sur toutes les classes

Dame Terre a mis le paquet

Sur mon habit,

Elle avait ses raisons.

Je suis là pour plaire

Ne vous en déplaise

Il en va de ma survie

Celle de mon espèce.

La beauté exaspère les gènes

L’apparence est de grande importance

Mais la santé compte aussi

Aucune dame oiseau ne choisira

Un compagnon défaillant

Même s’il a la belle parure

Dame oiseau est très exigeante

Il en va de sa survie,

La survie de son espèce.

C’est le jeu de la vie

Ce qui est inscrit sur nos jolies parures

Ce qui se lit dans nos incroyables postures

La diversité est-elle un faste elle aussi ?

Je ne le crois pas

Et le croire ne serait-il pas justement

Une excuse pour ne pas la respecter

La biodiversité ?

Carole Radureau (22/12/2023)

Manakin fastueux (chiroxiphia linearis)

Tête plate

Comme raccourcie du chef

Comme étêtée

Chapeau plat (est-il un champignon chinois ?)

S’est-il fait rouler dessus

Par le rouleau compresseur du temps ?

Ou l’arbre-père

Pour le biger

S’est-il penché un peu trop ?

Il est beau.

Il est surprenant.

On dirait une coulemelle aplatie.

Sur sa longue tige

Super droit

Il trône

Tel un champignon de paradis.

Il ne demande rien.

Ne souhaite pas être consommé.

Il ne souhaite qu’une chose :

Vivre son cycle à lui

Rendre service à l’environnement

Se reproduire

Aussi souvent que nécessaire

Les champignons sont un peuple partageur

Ils avancent même

Invisibles

Tressés

Dans le labyrinthe racinaire

Pour créer l’osmose.

N’y a-t-il pas de plus beau mot que celui -ci ?

Allez, chapeau plat

Ton nom sera Osmose

En attendant d’avoir confirmation.

Carole Radureau (21/12/2023)

Inspirée par cette photo de Gianni

…..le cercle chromatique des oiseaux. 31 poèmes pour finir l’année….

On voudrait tous les connaître

Etre documentés sur eux

Savoir qu’ils existent

Voir leurs frimousses

Les imaginer, peuple

Dominant forêts et montagnes

Parfois très bien cachés

Parfois difficiles à identifier

Parfois connus seulement dans leur pays

D’origine.

Peu à peu les bases de données

Offrent des images

Autrefois, non (c était au début d’internet)

Est-ce bien de voir leurs bouilles

De savoir les identifier

De les ranger dans notre base de données

Bien à l’abri dans un tiroir de la chambre de bonne ?

Moi, je suis heureuse de connaître les grisins

Ce ne sont plus des inconnus

Je les admire, je les intègre

Ils viennent combler l’espace

Qui manque entre le végétal et le minéral.

Bien d’autres espèces sont largement documentées

Plus communes, moins timides

Elles courent sur le net à pattes nues

Ou volent à ailes libres

Pour diffuser leur feuille de route,

Leur curriculum vitae, leur pedigree…..

Il faut les connaître

Car c’est se les approprier,

Les rendre tendres et précieux à nos cœurs

Afin d’être concernés par leur devenir.

Carole Radureau (21/12/2023)

Grisin à ailes rousses (herpsilochmus rufimarginatus)

IMAGE

Souviens-toi de Hiawatha

Dans ton jardin

Avec sa petite famille

Hup, hup, hup, hourrah !

Hiawatha, dans ton jardin

Comme une joyeuse petite bande

D’indiens.

Huppe par-ci,

Huppe par-là,

Quelle joie pure,

Quel délice

De voir les petites frimousses

Les petites huppes dressées

Les expressions si tendres.

Seulement Hiawatha et sa bande sont partis

On leur a coupé le pin

La source de nourriture

Là où la vie s’épanouit

Même si s’épanouissent aussi les nids

Malvenus.

Dans la réserve où dorment encore les pins

Avec leurs boules du noël éternel, pendues

Nids blancs, nids délétères, nids que l’on préfère

Ne pas voir

Nids où les oiseaux s’affairent

Car certains y font leurs emplettes.

Hiawatha a dressé sa petite tête

Hé ! mais elle est parfaite !

C’est une digne représente du genre

Une qui a des cousines en Amérique

Avec la même petite huppette

Comme un toupet.

En ont-elles du toupet ?

Pas du tout !

Ce sont de petites mésanges sages

Intelligentes comme tout

Qui se comportent bien

Qui ne font pas d’éclats

Qui se tiennent sur leur séant

Amenant avec elles leur éclat de diamant.

Ce sont de minuscules récompenses

Pour celui qui les voit, les reconnaît, les

Apprécie, les photographie, emporte

Avec lui la joie et l’harmonie de l’espace sacré

Ce sont des révélatrices de la beauté

Car,

Si la nature a su créer d’aussi parfaites créatures

C’est bien qu’en elle existe la beauté

L’adaptabilité et l’efficacité

Toutes synonymes d’environnement.

Hiawatha est une révélatrice

Quand on nous l’enlève nous perdons gros

Rien qui ne la fera revenir

Dans le jardin aux oiseaux

Les pins sont condamnés

Les pins ne poussent pas comme un trait de rosée

L’habitat qu’ils procurent

Manque à bon nombre d’oiseaux.

Carole Radureau (20/12/2023)

Inspirée par ces photos de Gianni de la mésange huppée

……le cercle chromatique des oiseaux. 31 poèmes pour finir l’année…

Œuf doré comme un fruit de soleil

Où le jaune ici étincelle

Poussinette a tout gobé

Du blanc il ne reste rien

Le jaune a tout pris, l’or et l’argent de l’or

C’est pour la bonne cause

Porter l’or en vue

L’or en vol

L’or que l’on envie

Là, sur le plumage accessible.

Poussinette vole, les éclats rebondissent

Sur le mur du son

Ils retombent, étoiles en petits flocons invisibles

Qui touchent le cœur des gens malgré eux

C’est une pincée d’or pur

Une pincée sincère qui s’évade comme

Intimidée par le don qu’elle fait.

Ici l’oiseau qui s’exprime dans son quotidien

Glisse dans un rideau de verdure

Sa parure

Qui luit presque comme un miracle

Un miraculeux contraste

Tu es triste ce matin, tes pensées s’évadent

Loin bien loin du moment présent

Dans une projection néfaste

Une fin de non recevoir

Tout à coup te vole dans les plumes

Une Poussinette toute jaune comme un œuf

Sur un plat précieux

Le soleil est derrière ses lunettes

Il te dit : vois, comme je suis lumineux

Prends ma force, prends mon énergie

Ecris…..écris pour fêter la vie…..écris

Pour fêter l’oiseau

L’année se termine sur plus de misère

A venir, qui vient, qui est là

Mais le moment présent lui est sans doute léger

La plume te le dit, la plume veut l’écrire

Elle écrit léger

Te sens-tu mieux ?

L’oiseau ne pense pas à demain

L’oiseau ne se pose pas de question

Le soleil brille par-dessus tout

Le soleil est à l’oiseau

Ce que le matin est au pas qui te mène.

Carole Radureau (20/12/2023)

Calliste doré (tangara arthus)

Un korrigan est passé par là

Il a déposé sa facétie

Telle une offrande au tronc

D’un bouleau passablement décomplexé.

Il y a de la magie dans la vie

Dit le korrigan qui s’exécute

Le démontre et l’embellit

La musique est fille de magie dit-il

Et glisse sur la harpe du ciel

Une mélodie à nulle autre pareille.

C’est dans les rythmes latinos

Que rêve chaque nuit le korrigan étourdi

Il aime le son chaud

L’harmonie défaillante

Bien loin des sens subarctiques du bouleau forestier.

Il a besoin d’un bon grog

Il lui faut de la chaleur tellurique et cosmique

Pour rassembler un à un ses pores

Reboucher tous les trous

Glisser dans son escarcelle

Une beauté sans faille.

Rien de telles que des castagnettes !

Le champignon se plie à l’exigence

Voici le rêve réalisé et la musique d’ambiance

Qui chauffe tout doucement

A l’étouffée.

Seulement,

Le champignon

S’est égaré

Dans les couloirs du flamenco….

Il a confondu flamenco (la danse)

Et flamenco (le flamant)

Les castagnettes sont inversées

Comme un bec qui a dérivé

A trop vouloir, les crevettes

Filtrer.

Le korrigan de suite

S’empresse d’apprendre un nouveau pas de deux

Les castagnettes inversées

Inventeront-elles un genre musical nouveau ?

Le tango du bouleau

Le flamenco des bois

Ou la valse à oxygène perdue ?

Carole Radureau (19/12/2023)

Inspirée par ces photos de Gianni

……le cercle chromatique des oiseaux. 31 poèmes pour finir l’année….

Eventez-moi je me sens défaillir

J’ai la chaleur en horreur

L’amour me fait horriblement rougir

J’ai le sang en feu !

Il n’y a pas de sels de pâmoison ici

(Remarquez, je préfère)

Il n’y a pas de ventilation ici

(Remarquez, si l’air seul le veut…)

M’assurer d’avoir le nécessaire

Voilà comme je suis si bien pensé.

Eventez-moi je me sens tout chose

J’ai le sang bouillonne, l’humeur indispose

Est-ce le feu de la passion qui brûle intensément

Est-ce un retour d’âge

Avant l’heure ?

Carole Radureau (19/12/2023)

Mérion splendide (malurus splendens)

……le cercle chromatique des oiseaux. 31 poèmes pour finir l’année….

Une fois la face rouge.

La vision tellurique

Quand l’optique puise dans le rubis

La délicate précision.

Une fois les pattes rouges.

Trempée dans l’ardeur non pas de sang

Mais d’espoir-fleur-de-garance

Colorées mes pattes, couleur de cœur.

Une fois le croupion rouge.

D’avoir trempé son cul-cul dans la bassine

Bassine où bronzait le roucou

Que les peuples du lointain adorent.

Une fois la poitrine rouge.

Le cinabre comme un coup de couteau.

On me dit ensanglantée ce qui est totalement faux

Je suis le porte-parole

De l’écarlate, du cramoisi, du vermillon

Du grenat, de la garance et du bordeaux.

Ne retenez pas uniquement ce dernier

Il est un peu trop velouté

Moi, j’arbore la tenue rouge

C’est pour faire peur aux moineaux.

Carole Radureau (18/12/2023)

Ithagine ensanglantée (ithaginis cruentus)

Ne sortent pas, fusées

De la trajectoire ailée

Les fumées tricolores

Souillant le ciel.

Son gouvernail

Traversé par la lumière

Resplendit.

Ses ailes longuement échancrées

Sont gage d’efficacité et

Nulle imperfection.

Il a croisé ou bien longé

La trace impure

Déposée dans l’espace infini

Par un objectif

De civilisation.

Là où les autres ont copié

La perfection

La nuisance a fait son lit :

Chaque sens est concerné,

Ceux qui permettent de connaître

De reconnaître,

Celui qui permet de comprendre

Que la trace mène

Au sens du non-retour.

Carole Radureau (18/12/2023)

Inspirée par cette photo de Gianni