a la petite semaine

Publié le 19 Avril 2021

Baie de Somme 2017

Baie de Somme 2017

 

……eau de mer….

 

Dernière mer

Mer foulée aux pieds

Dans la vase dix orteils x 2

Délicatement enveloppés

Vase amour collant    amour entier

Fille de la certitude

Dans la vase 10 orteils X 2 :

Main dans la main, ne pas glisser :

Dernière mère.

 

La plage à perte de vue

Si grande si sableuse si bien que

La mer ? Où est-elle le matin même ?

 

Là-bas des gens, des tracteurs que font-ils ?

Très tôt le matin seuls eux et nous réveillés

Ce sont les pêcheurs de coques, pêcheurs à pieds

Mer entre sable et marée, mer de matinée…..mer satinée

C’est la seule semaine autorisée de récolte

La mer est une mère qui jamais ne s’emporte

Quand ses enfants cueillent son fruit.

 

Dernière mer

La mer aux oiseaux

Tant  d’oiseaux tant et plus

Cormorans, mouettes, goélands, inconnus

Mer des pas perdus

C’est qu’elle est bien engoncée depuis

Le sable l’emporte    le sable l’empiète

Mer de toutes les conquêtes

L’oiseau est son fils sa découverte sa tendresse infinie

Mer aux oiseaux non perdus : oiseaux venez ici !!

 

Dernière mer.

 

Allez c’est décidé !

Je me consolerais avec un bon gâteau battu

Une lichette de caramel au beurre salé ramené de

Cette mer de Bretagne

Une autre des dernières mers

C’était autrefois ces douceurs

Aujourd’hui interdites pour combien de temps encore

Mer interdite, saveurs interdites, mère interdite ?

 

La mer est une muse qui nous apprend l’impermanence des choses

Mer de toutes les absences

Mer au cheveu mou et nu.

 

Carole Radureau (18/04/2021)

 

 

…..poésie d’avril 2021….

…..pas un jour sans poème…….

 

19. Dernière mer
19. Dernière mer

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 18 Avril 2021

18. Tricot d’écume. Fil d’or

 

 

…..eau de mer…..

 

D’un grand trait d’aiguilles n°10

Je trace la marée d’écume

Toute douce, toute calme

Et je tire sans façon

Le fil d’or.

 

Fil d’or qui se prend les pieds

Entre soleil et canopée des algues

Petite canopée

Mouvante

Bien agitée par temps venteux

Normal, parfois il faut bien rafraîchir l’atmosphère

 

Délicates vaguelettes qui s’échouent

A vos pieds

Avec leur gentil tricot démaillé, confus

Tricot perdu

Mais le fil d’or le fil d’or

Il est là, lui, encore, tirez le à vous

Comme un rai de soleil en sucre.

 

Carole Radureau (17/04/2021)

 

…..poésie d’avril ……

……pas un jour sans poème….

 

Inspirée par cette photo d’Alma que je remercie pour sa participation

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Publié le 16 Avril 2021

……dits de l’eau…..

 

Dans un espace calme et plat

La source de la profondeur

Un long sifflement vert

Comme une continuité

 

Laissant sinuer et caresser mes galets

Tricoter les queues des poissons en spirale

Ce ne sont pas les Rios profundos

Juste une petite rivière ardéchoise

 

Magie qui écrit sur le limon subtil

Quelques messages que lisent les grenouilles

Les menthes ont le pouvoir précieux

De divination

 

Musique qui est un chant que dis-je une chorale

L’été dans la torpeur de la canicule

C’est un chant balbutiant mais présent

Comme une complainte

 

Sur moi le temps s’arrête comme dans une gare

Je suis intemporelle je ne suis pas mortelle

Il y a en moi un désir bien plus grand

Que toutes les prévisions

 

Un espace comme un long ruban préservé

Ici la nature est intacte

Non souillée par les nuées de touristes

Peut-être que les loutres voudront bien de moi

Un jour pour s’éclabousser de mon eau ?

 

Carole Radureau (15/04/2021)

 

…..poésie d’avril 2021….

…..pas un jour sans poème…..

Et c'est avec ce petit chuchotement de la Sialinette que je termine cette semaine d'avril consacrée à l'eau douce. Et c'est avec ce petit chuchotement d'eau douce de la Sialinette que je rebondis pour attaquer la 3e semaine d'avril avec une série plus "eau salée" intitulée "Eau de mer".

16. Dits de la Sialinette

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Publié le 15 Avril 2021

Chutes d'Iguazu depuis le Brésil  en décembre 2007 Par Martin St-Amant (S23678) — Travail personnel, CC BY 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3945246

Chutes d'Iguazu depuis le Brésil en décembre 2007 Par Martin St-Amant (S23678) — Travail personnel, CC BY 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3945246

 

…..dits de l’eau….

 

Peu à peu s’égouttent les minéralités

Un robinet coupé en amont des rêves

Le martinet qui s’ébroue a le feu aux joues

Son miroir d’eau n’étincelle qu’à moitié.

 

Pourquoi avez-vous coupé l’eau

Disent des milliers d’oiseaux ?

Et les poissons répondent d’une voix échauffée :

Ya ka fo kon !

 

C’est une géographie qui s’étend

Mollement

Au son sec et vif des borborygmes

Un univers aquatique dans lequel ne vivent pas

Que des êtres animés.

 

Tout ceci qui s’agite qui gicle qui brasse

Qui s’égosille à qui mieux-mieux

Comme pour dire sa présence

Sa beauté prodigieuse

Son éclat impermanent ne serait-il pas évident ?

 

La pierre se dit pour toujours je serais pierre et forte

L’eau ne se sait pas si forte

Elle a parfois de ces élans foudroyants

Craints et portés par une furie qu’elle ne contrôle plus

Pourtant l’eau se sait perdue

Elle le sait ne me demandez pas comment

Sans doute une fée à son oreille liquide

A murmuré sa sentence sur un ton doucereux

L’eau en a pleuré jusqu’à plus soif

Son cœur s’est asséché.

 

Carole Radureau (15/04/2021)

 

……poésie d’avril 2021…..

……pas un jour sans poème…..

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Publié le 14 Avril 2021

Glacier Perito Moreno, patagonie argentine, ici en 2010 (cliquer pour agrandir l'image) Par Martin St-Amant (S23678) — Travail personnel (Martin St-Amant), CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=11863272

Glacier Perito Moreno, patagonie argentine, ici en 2010 (cliquer pour agrandir l'image) Par Martin St-Amant (S23678) — Travail personnel (Martin St-Amant), CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=11863272

 

….dits de l’eau…..

 

Il a laissé choir dans l’eau

Son bouquet bleu

Oh ! il ne l’a pas rattrapé !

C’est comme des pleurs trop longtemps contenus

Qui tombent comme on en pleut plus

Cette lueur aigue marine

Cette splendeur comme une nappe glacée

Posée sur un monde en suspens

Et ça fait des vagues de grands remous

Ça bout là-dessous et l’on n’en sait peu

Car peu à peu il recule le glacier

Qui s’achève et maintenant

On peut poser le pied sur la pierre

Pour aller le saluer

Et ils viennent, tous ces touristes

Comme pour admirer ce nouveau vestige

C’est encore un zoo à ciel ouvert dans lequel

Admirer la misère

Qui s’achève

Les chefs d’œuvre en péril

Ça fait froid dans le dos ! disent-ils

Vraiment il recule, il recule vraiment

Avant on le commençait ici

Combien perd-t-il chaque année ?

Et voilà toute cette belle eau perdue

Toute cette révolution

Mais le bateau et son carburant ?

Mais le touriste qui a pris l’avion ?

Mais le pied sur la masse posée ?

Combien dites-vous de visiteurs par an

Pour voir le vieux glacier dinosaure ?

C’est un musée à interdire aux visiteurs

Juste des scientifiques, ils observent

Ils jugent, jaugent nous envoient les images

Cela suffit, cela suffit

Il faut fermer quelque part

Depuis nos géographies les robinets qui achèvent

Ces glaciers

Il faut arrêter le massacre

Assister à la mort annoncée

Ne fait pas des observateurs des saints.

 

Carole Radureau (13/04/2021)

 

……poésie d’avril 2021….

……pas un jour sans poème…..

 

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 13 Avril 2021

 

image du Doubs

 

.........dits de l'eau.....

Depuis des siècles, elle chantait

Sa chanson liquide voluptueuse et sincère

Non, elle n’avait pas été étudiée encore par l’ethnomusicologie

Son air à elle, a aucun dogme ou parti

N’était attaché.

 

C’était un air entraînant au petit matin

Comme lorsque l’on se lève pour une nouvelle journée

Avec une petite pêche bien prospère, vous savez

Comme celle que fait le talentueux Martin.

 

Vers le midi la chanson prenait un son glougloutant

Comme des boyaux réclamant leur pitance

C’est que la rivière avait pris le coup de sauter au-dessus des pierres

Le ventre creux, parfois elle se ramassait :

Le chant de la rivière qui s’étale sur la pierre

Faisait rire les grenouilles et pleurer les hirondelles.

 

Puis s’en venait la berceuse liquide de la sieste

Une pause en cachette entre deux bouquets de menthe et 3 iris d’eau

Quelle belle sieste aquatique le nez entre le parfum et l’abondance !

Elle avait envie d’y rester, interrompre un peu son cours

Juste le temps de profiter, de taper une petite belote avec les loutres

De jouer aux dominos avec les crapauds.

 

Le devoir l’a menait malgré elle par le bout de son nez

Un nez sempiternellement long si bien que

Elle-même ne savait pas jusqu’où il allait

Le soir arrivait vite : un soir de rivière.

 

Sur les rives des badauds, des pêcheurs à la ligne

Au loin le soleil qui voulait se coucher

Juste, vraiment, juste sur elle, sur son ciel de lit

Là, la rivière chantait une balade triste et romantique

Avec de gros glouglous

Sanglots de velours.

 

Sangles de vérité, mangles d’argent liquide, ensanglantée.

 

La rivière a pour toute ceinture un os compressé par la sécheresse

De ses yeux, de ses chers trous d’eau

Il n’y reste que quelques messages boueux

Finis les glouglous équivoques

La boue c’est déjà ça se dit dame rivière

Pour reconstruire des êtres car il parait, selon les légendes

Qu’ils furent pétris d’elle ainsi.

 

Elle, elle se désole, elle n’a plus une larme

Car, même cela, on ne lui a pas permis

Les poissons se retournent comme des crêpes

Elle voudrait, les voyants

Leur tendre un bras

Ce bras si cher, si tendrement porté chantant à tue-tête des sérénades aux anges

Elle voudrait leur dire : courage !

Nous retaperons bientôt un petit 4.2.1 autour de la pierre sacrée

Et le verre de pastis en prime.

 

Il faut bien l’accepter ce sort, ce sortilège, ce maudit coup du sort

Comme une boule dans la gorge

Il y reste quand même un caillou

Il n’a pas eu le temps d’arrondir son propos

Il fait mal, il blesse,

La glotte de la rivière hoquète, succombe

Son chant n’est plus qu’un râle,

Ce n’est pas un râle des genêts

Non, ils n’existent déjà plus

C’est un râle de mourante,

Un râle qui n’en peut plus.

 

Pas de colère ni de désespoir juste un au revoir

Un adagio de la rivière morte

Sur laquelle viendront glouglouter sévère

Avec un grincement de dents

Les pierres de feu son lit,

sans liquide pour pouvoir se les laver.

 

Carole Radureau (12/04/2021)

 

……poésie d’avril 2021….

…..pas un jour sans poème……

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 12 Avril 2021

 

Ilustración de Gabriela Varela

Aux esprits mystérieux de l’eau

 

Agile et libre est la grenouille

A l’aise sur l’onde

Dans les airs

Sur une feuille, petit bateau

Elle repose

La grenouille est ta fille généreuse

 

La rivière est une mère pour la grenouille

La berçant, l’emportant, la cajolant

Lui récitant de courts poèmes

L’endormant le soir à la veillée

 

Dans son univers d’eau et de mystère

Se forge le bébé humain

Aucune violence aucun coup ne l’atteint

Entouré d’un liquide comme la grenouille sur la rivière

Le bébé est bercé, emporté, cajolé

Sa maman lui récite de courts poèmes

L’endormant le soir à la veillée

 

La mère des eaux, Atabey favorise cela

Protectrice, créatrice, éducatrice

On sait d’elle qu’elle contrôle les rivières

Et lorsque les grenouilles font leur apparition

Les pluies les suivent :

Il est l’heure de planter la yucca !

 

Merci pour la rivière, la pluie qui nous ravit

La grenouille jolie, les enfants joyeux

Ici cette pensée de l’autre bout du monde

Mère des eaux des Taïnos, Atabey.

 

Carole Radureau (12/04/2021)

 

……pas un jour sans poème….

……poésie d’avril 2021……..

 

Pétroglyphe, centre cérémoniel de Caguana, Porto Rico

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Publié le 11 Avril 2021

Lac Riñihue Chili - Par Lin linao — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=21367287

Lac Riñihue Chili - Par Lin linao — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=21367287

Aux forces mystérieuses de l’eau

 

Ngen-lafkén du lac

Voici !

 

Un petit don

Contre une grande gorgée

Qu’elle est belle ton eau

En elle se mire les pensées

 

Je ressens la force des volcans

Je bois une belle âme minérale

Les cailloux en moi étincellent

De leur message

La vie s’instille en moi

A nouveau

 

Merci, protecteurs de ce lac

Merci lac généreux

Ton calme plat laisse révéler

Une puissance endormie

Le fruit de ta caresse

Un balbutiement

Je lis en tes ondes un poème

Calligraphié

Et il n’y a pas de poète pour le

Réciter

 

La vie est en toi comme un don

Ce don doit être reconnu

Je ne serais pas celui qui prend

Sans dire merci

Je ne serais pas celui qui se saisit

Sans offrande

Et part une fois rassasié

Sans se retourner.

 

Carole Radureau (11/04/2021)

 

……poésie d’avril 2021….

……pas un jour sans poème……

 

Ngen-lafkén 

Esprit propriétaire du lac ou de la mer. Dans ce cas, le demandeur mapuche s'approche d'une source pour étancher sa soif, un dialogue respectueux s'instaure entre lui et l'esprit de l'eau, lui demandant d'abord la permission de boire de l'eau, puis le remerciant pour ce qu'il a reçu. Si l'on est en dehors du champ de sa propre réduction, alors le principe de réciprocité fonctionne, il faut jeter quelques grains de blé, des miettes de pain ou des pièces de monnaie dans l'eau. (traduction de wikipedia espagnol)

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Publié le 10 Avril 2021

10. Aux korrigans des sources

 

 

Appel aux forces mystérieuses de l’eau

 

Eau, mère eau ou bien père (je ne sais)

Je m’adresse à toi, eau aimée, précieuse

Je pourrais dire Chère

Car tu l’es de tous les points de vue

Il y a en toi,

Où que tu sois

Des forces mystérieuses

Des forces mythiques et profondes

Invoquées par les hommes respectueux de tes dons

Je m’adresse à eux par ton biais d’eau

Coulante et gouleyante

Encore seyante

Encore présente

En tes sources veillent des korrigans

Qui leur parle qui encore se souvient d’eux ?

Korrigans forces de la nature

Dites-moi le son de l’eau à son réveil

Combien de borborygmes en son estomac

Creusé par la faim matinale ?

A-t-elle froid, a-t-elle chaud

Quand elle sort ainsi, brave de son lit bien caché

Sous un baldaquin de schiste de fougères

Pour murmurer son chant ?

Korrigans de mes pensées, loin de moi, loin de moi

Ce poème est une offrande à la source

Une offrande à vos mains gardiennes

A vos forces telluriques nichées en-dessous de ses seins

Je ne pourrais pas tenir une promesse autre que la mienne

Celle que j’ai toujours essayé de tenir

Mon niveau tout petit

Ma force faible n’empêche jamais d’être

D’ être fière

Econome de l’eau

Je la vois coulant du robinet je pense de suite à elle

D’où elle jaillit en sa toute innocence

Je la sais bienfaitrice

Eau de la naissance

Eau du premier bain

Eau qui se ressource qui ne se sait pas ressource

J’aimerais si les mots pouvaient porter

Vous dire, unités

Que je suis triste face à l’inconscience

Que je me sens bras ballants face à l’abus

Il y sur terre ceux qui n’ont plus de ton essence

Il y a le pendant : ceux qui dépensent et gaspillent

 

A la source je veux dire

Merci d’être là, diffuse ou profuse

De dire et de faire

De glouglouter sans arrière-pensée

Il est une raison sincère c’est celle qui est nature

Naturelle est sa promesse

Oublier la reconnaissance

C’est encore une fois se moquer d’une puissance

 

Korrigans de la source

Petits princes joyeux

Ne cessez pas d’éclabousser au passage

Les pieds

Chaque goutte est un petit message

Que lisent les trèfles roses

Que ne déchiffrent pas les archéologues en herbe et de tout poil (car la goutte d’eau à ses glyphes)

Trop occupés à compter leurs tunes

A conter leurs misères  passagères.

 

Carole Radureau (10/04/2021)

 

…..poésie d’avril 2021….

…..pas un jour sans poème……

 

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Publié le 9 Avril 2021

Aconcagua Par François Bianco — Aconcagua reflexion, CC BY-SA 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=49260690

Aconcagua Par François Bianco — Aconcagua reflexion, CC BY-SA 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=49260690

Echo de poète

Je me souviens des gestes
et c’était pour me donner de l’eau.
Dans la vallée du Rio Blanco,
où prend naissance l’Aconcagua, je vins boire,
je bondis boire dans le fouet d’une cascade,
qui tombait chevelue et dure et se rompait rigide et blanche.
Je collai ma bouche aux remous, et cette eau sainte me brûlait,
trois jours durant ma bouche saigna de cette gorgée d’Aconcagua (….)
"Boire", de Gabriela Mistral, extrait du recueil D'amour et de désolation, traduit de l’espagnol par Claude Couffon (ELA/La Différence 1988)

Et c’est ainsi que saigne le corps

Qui reçoit la douce source de la vie

Quand elle jaillit de ce long parcours

Elle a reçu en elle tant de promesses minérales

Tant de feu et d’ardeur

La tête nous tourne de toutes ces pierres qui se sont

Moulues jusqu’à plus faim

Pour se fondre dans l’eau qui désaltère

Mais la matière jamais ne se perd

Tout est recyclé

Et quand la brûlure de la terre en toi

Se fait plus forte c’est que

De sa manière forte elle crie

De tous ses yeux d’eau sacrée :

Elle a compris le message de la rareté.

Carole Radureau (09/04/2021)

 

……poésie d’avril 2021….

…..pas un jour sans poème……

C'est avec ce poème-passerelle de Gabriela que je termine cette (longue) première semaine d'avril consacrée à l'Echo des poètes (j'y reviendrais certainement dans quelques mois). Ce poème nous ouvre les bras de mon prochain thème, un thème qui me tient à coeur car il me semble de grande urgence et de grande importance puisque vital, l'étau se resserre comme un goulet sur son filet : l'eau.

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Echo de poète, #à la petite semaine, #Aragonite, #Pas un jour sans poème

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