fragments de vivarais

Publié le 12 Mars 2022

 

.......fragments de Vivarais.....

 

L’air est vif comme une truite hors de l’eau

La lumière jaillit

C’est un chant d’aujourd’hui

Tout imprégné de tendres mots

Un projecteur sur la lucarne

Comme une vue en retour

 

Ça sent très bon la liberté

Ça dégage d’un coup les poumons

Comme une envie de s’embrasser les montagnes

De leur biger l’âme pure

 

Bientôt surgira

Sur cet espace vierge, le rapace inconnu

Avec son style à lui

Ses dessins à lui faits comme ci et comme ça

Qu’il faudra reconnaître ensuite

 

Pour l’instant la table (la mesa le cairn)

Est mise pour un voyage dans l’au-delà

Ce grand voyage vers l’infini

Si bien repris dans un dessin animé

« Vers l’infini et au-delà » !

Si bien nommé

 

Un air de liberté

C’est si beau c’est si doux la liberté

Quand elle n’est pas reprise au compte des fachos

La véritable liberté : celle-ci tout devant vous

Avec sa simple beauté naturelle et sauvage

Sa photo qui attend

La grande révélation de cette liberté

Qui sera figée pour que l’on se rende compte

Comme elle est là, précisément

Non pas ailleurs

Ici, aujourd’hui et maintenant.

 

Carole Radureau (12/03/2022)

 

Inspirée par cette photo de Serge

Un air de liberté

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pas un jour sans poème, #Fragments de Vivarais

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Publié le 10 Mars 2022

.....fragments de Vivarais.....

 

Moi, lumière

Je peux tout m’octroyer

Le prix du pain, le sang du blé

La fatigue chronique de la farine

Je suis celle qui arase les collines

Fait chuter le vent

 

Moi, lumière,

Je suis juchée sur un cheval

A la selle d’argent auquel ne manquent

Ni les grelots d’obsidienne

Ni les pierres de lune :

Je brille !

Ecoutez-moi

Regardez-le, le tenant de mon propos

Faites-en un collier de minéralité

Perché au cou de votre baldaquin

 

Moi, lumière,

Je suis la puissance dévoreuse

Je brise d’un coup de dent

Le tronc

Pour laisser place à ma velléité

Vous ne voulez pas vous pousser :

Trop tard

J’ai pincé votre nez d’une mascarade

Puisée dans l’opacité de l’offrande

Quand la fleur a brisé sa promesse

Moi, lumière

J’ai repris son pollen

J’ai tressé le merveilleux moment présent.

 

Carole Radureau (10/03/2022)

 

Inspirée par cette photo de Serge

Philosophie de la lumière

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Publié le 9 Mars 2022

 

......fragments de Vivarais.....

 

En habit de cosmos

Vénérable tutu

Tulle de couleur rose

Avec un fond d’espace

Se tient celle qui tournicote

Celle qui étincelle

Envoyant des étoiles

Valdinguer par milliers

 

Elle veut aller à la pêche

Il me semble

Avec son moulinet

Mais elle ne brasse que de la poussière

Des milliards d’âmes en sursis

Il y a quelques étourdies

Qui lui parlent, au loin

Profitant de la fraîcheur

qui règne autour d’elle

La petite ouvrière est à l’œuvre

Elle veut de son poste

Remonter la plus grosse prise :

Un requin-marteau, une baleine

Ou bien une boîte de petits anchois

A l’huile comme autrefois

Elle a omis le marché du Vieux-Port

Pourtant, tout y est frais

Hélas !

La soupe de poisson aujourd’hui

Est connotée

Y entrent des ingrédients en habit de métaphore

Il ne fait pas bon en période d’élections

D’y risquer son museau

 

La petite ouvrière a glissé sa vertu

Dans le brin de paille d’une comète

Passante passagère doucement assermentée

Comme pour une chasse-gardée

Elle ne s’est pas fait duper

Elle a du métier des milliards d’années d’entraînement

On ne mouline pas ainsi l’air du temps

Avec sa canne à pêche en diamant

Pour se laisser berner par une bernache cancanière

Elle, se qu’elle préfère c’est remonter de cette terre

Un vieux godillot

Derechef elle imagine une histoire de pieds

De marches, de révolutions , de passions et d’espérance

Avant de le rejeter par-dessus la Grande Ourse

Histoire d’accrocher dans le ciel

Une nouvelle étincelle

Les hommes qui savent retrouver leur chemin dans l’espace

Les hommes qui savent retrouver leur petit dans la nasse sans fin

De l’espace

Ne s’y trompent pas :

Tiens, disent-ils une nuit

Il y a maintenant la galaxie du godillot !

Comment est-ce possible ?

 

C’est notre petite ouvrière

Notre petite pêcheuse bien équipée

Elle mouline, moulinez, moulinons

Jusqu’à ce que l’âme entière

Remonte dans ses filets

Avec un brin de vie avec un brin d’audace :

Allumer dans le ciel

Un cœur éphémère

Qui ne brillerais qu’une fois

Juste pour les initiés.

 

Carole Radureau (09/03/2022)

 

Inspirée par cette sublimissine photo de Serge que je remercie encore pour la grande patience et les circonstances que demande la prise de telles photos.

 

M 101, galaxie du Moulinet

M 101, galaxie du Moulinet

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Fragments de Vivarais, #Pas un jour sans poème

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Publié le 8 Mars 2022

......fragments de Vivarais....

 

Je veux nicher dans ton rêve

Là où il fait chaud

Car le duvet de ton ère

Est fait de plumes

De cœur.

 

Je veux nicher dans ton espoir

Là où l’on peut penser

Penser penser encore

Et haut et fort

Ensuite

Pouvoir crier.

 

Je veux nicher dans ton devenir

Pépier avec ceux qui pépient

Quémander

Ma pitance

Avoir confiance en l’avenir

Quand la pitance est sur la table.

 

Je veux nicher dans ton inconscient

Certes tu ne sais pas en avoir un

Et moi non plus qu’en sais-je

Après tout

Doit-on croire tout ce que l’on nous dit ?

 

Je veux nicher dans ta mémoire

Dans le dessin minutieux des os

Dans le déroulé de la pelote

Y lire comme dans un marc profond.

 

Je veux nicher dans ton rêve

Oublier ton cauchemar

Et unis

Serrés

Autour de la flamme

Se réchauffer

Mutuellement.

 

Je veux nicher dans ton autre vie

Demain, je serais

Toi

Mais,

Surtout,

N’échangeons pas :

Mon mode de vie est inconséquent.

 

Carole Radureau (08/03/2022)

 

Inspirée par cette photo de Serge

Nicher dans ton rêve

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Fragments de Vivarais, #Pas un jour sans poème

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Publié le 7 Mars 2022

M51 galaxie du tourbillon

M51 galaxie du tourbillon

......fragments de Vivarais.....

Assis

Face à la carte du ciel

Un menu inchangé depuis les siècles profonds

La langue du temps

Applique sur le timbre de l’espace

Sa salive étourdie

Pour que ne cesse

Le tourbillon :

Le tourbillon de l’humilité

 

Mais vous ne croirez pas

Que je prête aux éléments de l’espace

Des sentiments

Mais vous ne croirez pas

Que j’use de métaphores

C’est un miroir que le ciel, le ciel

De nos vies

Et s’il y a tant de dessins

Si jolis, si brillants, si pointilleux

C’est bien pour apprendre à y lire

Des leçons

 

Et nous ne nous en privons pas.

 

Le tourbillon nous a dit

Répété mille et mille fois qu’en toutes choses

Il faut rester humbles

Elle n’a pas bon dos la carcasse de l’homme

Son sang n’est pas de pierre

Ni son cœur de métal

Pourquoi se prendrait-il

Pour un géant ?

 

La mort arase le tout.

 

La mort cette grande conseillère

Est forte de ciel

C’est dans le ciel qu’elle puise son propos

Son grand propos égalisateur.

 

Regardez la fleur

Regardez l’agneau

Regardez le petit l’enfant

Regardez l’oiseau

Regardez le ruisseau (la fameuse Sialinette)

Regardez la montagne

Regardez le vent

Regardez la lune, les étoiles

Ne regardez pas trop en face, le soleil

Ecoutez la terre

 

Je tourne et je tourne

Je virevolte comme la marmotte des ondes

Je vivote comme la petite eau matinale du ruisseau

Je sirote le fruit de l’espace temporel

 

Moi, tourbillon qui sifflote chaque nuit

Au-dessus de vos têtes

Que Serge, ici, vous a révélé

Je suis un grand-père à la noble casquette

Qui tourne en réfléchissant

Qui réfléchit et médite.

 

J’ai envoyé tant de fois des messages :

Les messagers se sont tous fourvoyés

Les adresses étaient fausses

Les messages transformés en fake news

Rien de ma pensée fraîche sur terre

Est arrivée.

Ici j’ai confiance

Mon messager est un fier ardéchois

Au cœur fidèle

Vous me voyez dans mes œuvres

C’est lui qui le permet

De moi, de lui, tirez les bons enseignements

Qu’elle serve à mouliner les pensées délétères du monde

Ma spirale !!

 

Carole Radureau (07/03/2022)

 

Inspirée par cette tourbillonnante photo de Serge

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Le dessin du ciel, #Pas un jour sans poème, #Fragments de Vivarais

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Publié le 4 Mars 2022

......fragments de Vivarais.....

 

Sur le chemin ensoleillé

Je marcherai

Il est par-là, le printemps

Si tu suis le sens du vent

Le découpé des feuillages dans le ciel

 

Par le chemin ensoleillé

J’irai

Quoi qu’il en soit car il faut

Cheminer chaque jour comme l’on

Ajoute une pierre à un cairn

Comme l’on ajoute une pierre à nos âges

 

Sous le chemin ensoleillé

La mère

Chauffe

Chauffe ses vieux os pour nous les rendre

Si neufs

Cet acte d’amour essentiel

Comment ne pas le voir

Comment ne pas le prendre

Pour ce qu’il est vraiment

Pourquoi tout salir tout polluer tout détruire :

Mauvais enfants !

Dit cette mère qui pourtant

Ne punit pas sévèrement

 

Au-dessus du chemin ensoleillé

Dame soleil dont c’est l’œuvre

Observe et ne juge pas

Elle est bien trop érudite

Elle a bien trop de siècles à son compte

Pour ne pas regarder cela sans l’œil de la sagesse

C’est comme un jeu d’enfants

Un jeu de petits soldats de plombs

Ou de plastique parce que c’est moins cher

Qui s’exercent au rapport de force

Sans se soucier de la mère

Sous eux

Sans se soucier de la Dame Soleil

Sur eux

Qui un jour diront :

STOP !

YA BASTA !

Vos conneries ont assez duré

Balayons ce monde-ci

Reconstruisons

Une énième fois

Combien faudra-t-il de siècles

Pour que les garnements comprennent ?

 

Sans le chemin ensoleillé

Nos yeux n’auraient plus d’espoir

Nos âmes se dessécheraient

Nos rires tomberaient dans le couloir du temps

Nos cœurs se feraient tout petits

Nos mains ne serviraient plus à rien

Mais le soleil est là, sur le chemin

On le voit,

On le photographie,

On le sent,

On pourrait même le toucher

Avec sa force

Avec son énergie

Avec sa puissance démultipliée

 

J’ai confiance en la nature

Dans toutes ses composantes

J’ai confiance dans les êtres qui prônent

Le discours de sages

Et pour qui

L’essentiel

C’est la vie.

 

Carole Radureau (04/03/2022)

 

Inspirée par cette photo de Serge

 

Sur le chemin ensoleillé

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Fragments de Vivarais, #Pas un jour sans poème

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Publié le 1 Mars 2022

Fable de la pierre, la mousse et la primevère

Tout droit inspirée de Serge pour le titre et pour l’image

.....fragments de Vivarais......

Il était une pierre
Toute nue sous sa minéralité
Qui songeait malgré elle
Comme l’hiver était long et froid
Non pas tant dans son aspect physique
Aussi dans son aspect de cœur
La pierre était seule, elle
Envoyait des ondes esseulées dans le ciel
Où l’on sait que résident des tas d’étoiles
A l’écoute
Et tout soudain, au bout d’une longue ère
Dans laquelle la physionomie de la pierre
En rien ne changeait d’apparence
Et tout soudain, voici que quelque chose
S’incrusta en elle
Comme une petite épée de douceur
La piquant
Joyeusement.

La mousse était arrivée là, par hasard
Où bien, était-ce le cadeau d’une étoile dans le ciel
L’une des Pléiades par exemple
Elle avait besoin d’un support pour se reposer
Elle avait beaucoup voyagé
Ici cette pierre nue, seule, terriblement seule
Oubliée de tous
Depuis des siècles et même, même,
Le lichen, même l’humidité n’avaient pas voulu d’elle
Ah ! se disait la mousse !
Quel beau réceptacle !
Allons-y, cela ne coûte rien d’essayer
La voici qui s’intègre
La voici qui s’incruste
La voici qui prospère
La voici qui recouvre
Sans un mot
Tout en douceur, car c’est très doux la mousse
Ça réchauffe, c’est réconfortant, c’est très isolant
La pierre semblait comblée , elle offrait son sein
Elle offrait sa fesse, elle
Offrait son cœur
Et tout y passa.

L’on ne voyait plus rien de sa minéralité.
Juste
On la devinait.

La fable maintenant  parlera de pierre-mousse.

Pierre-mousse en osmose
Doublement accomplies
Fusion sacrée, grande vague d’espoir
De continuité
De dynamisme
Cache pour les insectes
La vie qui grouille
La pierre super ravie
La mousse pleine d’énergie
En demandant toujours plus

Voici qu’une petite teigne un jour
Se fait en elle
Oh ! pas grand-chose de grave
Une pelade comme cela arrive parfois
Tout simplement un oiseau ayant accroché ses pattes
Dans sa chevelure
Tout à coup la mousse ressent une piqûre
Comme une tendre pique d’épée dans sa peau lancinante
La pierre ensuite la ressent également
Une intruse !!
Le duo se sent blessé
L’osmose elle est faite de deux éléments, non de trois
Pierre-mousse n’est pas spécialement offerte aux migrants
Mais voilà cette migrante-là est belle
Elle a une jolie petite rosette au cœur
Des feuilles qui s’étalent comme un parasol
De plus sa couleur est vive
On dirait un petit fruit de soleil
Laissons-la faire dit pierre-mousse
Nous avons encore une petite place au soleil
Pour offrir nos supports à la fleur.

Dame primevère est une visiteuse opportune
Elle a toujours le dernier mot
Elle rêvait d’un support tout de douceur et de minéralité
Pierre-mousse avait l’énergie recherchée
Elle avait créé un écosystème
Juste dans ce petit coin de forêt
Un espace où croissent et se croisent le végétal, le minéral, l’animal et les ondes de l’espace
Pierre-mousse était une poésie à laquelle manquait
La fleur
La primevère
L’une des toutes premières à fleurir dans ces terres
Le rayon qui illumine le sol et les yeux,
Le parfum délicat du printemps.

Il n’y pas de morale à cette fable
Car elle se suffit elle-même
La colonisation de la pierre
C’est une histoire d’amour que nous les hommes,
Devons voir et reconnaître
Comme telle.

Carole Radureau (01/03/2022)

 

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 28 Février 2022

Patience

 

........fragments de Vivarais.....

 

La leçon de printemps est encore

Dans un sabot de velours givré

Le ciel veut tout changer

La lumière, elle, est en apprentissage

 

Ce n’est pas le moment d’éclater

Rien dans notre sève, bouillonne

Il en faut plus de la lumière vive, de la vivacité

Pour donner à nos branches le signal du départ

 

Pourtant ça chatouille le nez, ça

Chatouille l’envie de se laisser tenter par la précocité

Le printemps notre maître d’école n’est pas encore

Arrivé

Il a laissé sur le tableau de son absence un message

De retour :

Ce n’est pas le 27 février qui est écrit c’est le 20 mars

 

Pourtant tout semble nous dire le contraire

Et si le jour, le soleil suit le chemin glissant de la terre

Comme sur un toboggan, la

Nuit le froid suit le même chemin avec son cortège

De tremblotements

 

Il faut s’adapter et nous, nous n’avons pas encore appris

A tricoter

L’écharpe en écorce de bouleau pour soigner la migraine

Les mitaines qui laissent échapper

Les bons petits mots de l’hiver

Ni à fabriquer le grog à la sève de bouleau fortifiante

 

Nous ne sommes pas des érudits

Juste des arbres plantés là

Dans un sous-bois qui se respecte

Et qui paraît ne pas vouloir

Suivre la norme actuelle mais suivre

La norme établie par la terre-mère au semblant de son désir.

 

Carole Radureau (28/02/2022)

 

Inspirée par cette photo de Serge

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 29 Novembre 2021

…..fragments de Vivarais…..

 

La fumée sur le toit

Tu vois il ne fait pas froid

Au loin

Bien alignés

En quinconce

Ou deux par deux

Se donnant la main avant d’entrer

Dans la classe de la forêt

Les pins

Verts

Infiniment verts

Qui gardent cette couleur

Comme pour snober l’hiver.

 

Les tuiles sont jalouses.

Elles aimeraient bien un peu de vert aussi

Mais si, c’est permis, on y pense !

La mousse est là pour ça !

 

Ah ! Le hussard sur le toit !

Avec ses beaux yeux de velours d’amande

Et sa dégaine chevaleresque

Certes il avait fort à fuir

Partageant sa gouttière avec les chats

Mais que la vue est belle

Du toit :

Les sapins, les gens, la peste, les macchabées branlants

Dans la charrette à mort

Avec ce petit air de pandémie

Qui sort par toutes les embouchures.

 

Ce n’était pas le même folklore alors

Mais c’était un folklore de pandémie

Ça tombait raide dans la rue

Comme ça sans prévenir

Deux convulsions et du riz au lait collé dans la barbiche

Ah ! C’était du classique !

Maintenant on garde tout ça chez soit

On s’isole, on tousse dans son coude on se morve dans son masque

On compte les morts sur les doigts des journaleux

On ne comprend rien si ce n’est que sur le toit

Il y a un abri.

 

Ah ! vite, sortez l’échelle !

Je veux de ce pas la tester

Voir si j’ai encore le pied marin

Si la gouttière tient bon

Si le paysage est à la hauteur

Avec sa petite chaleur, le toit peut nous réchauffer

Au passage nous attraperons les virus avec le filet

On les jettera au loin, là où le croquemitaine est en grève

Ils n’ont pas encore sorti le chariot à macchabées, ou si plutôt :

Maintenant ça s’appelle un corbillard

C’est plus smart, plus rangé

Plus propre

Evidemment on ne va pas s’en plaindre.

 

J’aimerais bien si je pouvais

Me jeter derrière la glotte un petit coup de gnôle

Du marc de Provence

Un vieux calva de la campagne, du 90° au moins

Bon pour désinfecter les boyaux :

C’est vrai, je suis chimico sensible !

Tout ceci est prohibé

Comme la vie l’est aussi

Rester enfermée, vivre par procuration

Ça ferait le buzz si j’écrivais ma vie ?

 

Une vie d’intoxiquée.

Pas la peine de pleurer, il y en tant à venir des comme moi

Il y en a tant déjà, de ces inconnus, de ces invisibles

Le virus nous a dit de ralentir

L’entendons-nous, l’entendons-nous ?

J’ai sous le coude, le bras et au cœur

Une maladie qui ne demande qu’à s’étendre

Comme un virus

Que l’on ne veut surtout pas entendre

Il coûte trop à chacun de son confort

De son modernisme, de sa bonne vie

Mais les enfants à venir souffriront pire

Ce seront des enfants intoxiqués

Dès leur naissance d’ailleurs ça l’est déjà

Ils n’auront pas la chance comme moi

D’avoir eu une petite vie, d’avoir pu me sentir un peu libre

D’aimer et d’enfanter, d’élever, de nourrir, de faire grandir

Et d’espérer

Avant que de m’écrouler

Ma vie derrière moi

Eux n’auront pas cela

C’est le lot à payer du modernisme

De la belle civilisation et du développement

Pour que la masse profite, il faut que certains s’éteignent

Comme des chandelles mal torchées

Certains consomment

D’autres dépérissent

D’une mort lente, très lente

Qui peut prendre une vie

A attendre qu’une toute petite odeur

Vous coupe l’herbe sous le pied

A défaut d’un gros virus

Qu’on ne peut éviter.

 

C’est l’heure de la complainte

L’heure de l’épanchement

Qui suivant le feu, el humo

Va et s’étend

Tout ceci n’est qu’un rêve

Parfois un vrai cauchemar

Il faut se raccrocher aux tuiles car ce sont les filles des étoiles

Il faut se détendre et regarder la lune

C’est une véritable apparition

Avec son sang d’opale

Elle parle elle pardonne elle promet

Cela ne lui coûte rien à la lune

C’est une mère et une mère

Toujours, ça sait

Ça sait dire oui, dire non,

Ça sait faire les lacets

Ça sait tourner la tête

Qu’on ne voit pas ses larmes

Ça sait toujours pardonner

Ça sait beaucoup lâcher prise avec le recul

Ça sait surtout s’inquiéter

Mais cela ne sert à rien quand on n’y peut rien

Quand on ne peut plus rien pour personne

Ni pour soi-même

Une lune c’est une lumière

On y voit la figure que l’on a aimée

Elle ouvre la bouche et sur ses lèvres

On y lit un poème

Parfois

Devant elle surgit une silhouette

Sur son balai la sorcière- covid

Qui a décidé de faire le tour de la lune

Elle avait des choses à dire, à épousseter

Seulement on n’a rien voulu savoir

Faites le ménage avec mon balai

Disait-elle !

La lune, elle, la comprenait

Elle lui avait fait un magnifique arrière-plan

Couleur argent sur lequel se détachait la

Figure noire de la sorcière- covid

Avec son balai d’or aux poils de cristal

Tout à coup une turquoise est tombée au pied d’un chat

C’était un œil de lune

Comme un de ses rares bijoux d’autrefois

Qui sentaient les ans

Le chat l’a avalé avec à l’intérieur une notice de Buen Vivir

Toute apprêtée pour la gloire.

 

Trop tard !

Le chat a avalé la feuille de route !

La sorcière continue de tourner

Son balai est propulsé au radium

Il ne s’arrêtera plus

A moins que la sorcière butte dans un Nosferatu satellitaire.

 

D’ici là

Le chariot aux macchabées aura bien tourné lui aussi

Et les autres n’auront toujours pas permis

Que cesse un peu le grand train de vie

Qui épuise la vie

Qui intoxique les arbres les gens l’eau la lumière et les rêves.

 

Carole Radureau (29/11/2021)

 

Inspirée par cette photo de Sserge

La fumée sur le toit

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 28 Novembre 2021

 

…….fragments de Vivarais…..

 

Ne me taisez-pas !

Non ! Je veux, clairement glouglouter

Dans les horizons, larmes, perles et gouttelettes

Envoyer

Sans aucune restriction !

Je suis de celles qui ne se laissent pas

Intimider

Par la dépression atmosphérique

Ni par les séquelles d’élucubration :

Je demande la parole !

Ne me coupez-pas

Mon petit robinet de Manneken Pis

Qui comme son nom l’indique aime

Pisser sur les passants !

Je suis celle qui ne rate jamais son tir

Et si par hasard ma petite production

Vous touche, au passage

Sachez y lire mon propos.

 

Ne me taisez-pas !

Seule dans ma forêt

Juste courtisée par des biches et des blaireaux

Avec de temps à temps mon Comte

Qui me fait poser pour la postérité poétique

Je suis bien seule avec mon petit jet

Pour un peu j’en ferais un geai mais celui-ci existe

Et il n’est pas trompeur

Juste un peu copieur.

 

Je n’aimerais pas qu’on me coupe un de ses jours

Le son !

Ah ! non ! Je n’aimerais pas

C’est qu’ici – même – dans le bois de l’ancien temps

Arrivent les mauvaises nouvelles

Les fake news comme portées par le vent

Qui souffle pour les hommes

Un jour nouveau où

L’eau deviendrait rare.

Il n’en faut pas plus pour ma pensée hypocondriaque

Pour d’un volcan de drames ériger mes propos

Je ne suis pas à l’abri des maux de l’homme

même si j’aime bien ne pas être à l’abri de ses mots :

Il y a comme une certaine fierté dans mon cours

Portant le tendre petit nom de Sialinette.

 

Ne me taisez-pas !

Mais chantez-moi ai-je envie de vous dire

Tout en vous éclaboussant.

 

Carole Radureau (28/11/2021)

 

Inspirée par cette photo de Serge de la Beaume, comte de la Sialinette

 

Ne me taisez-pas

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Rédigé par caro et hobo

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