pas un jour sans poeme

Publié le 10 Décembre 2021

10. Résonance

L'île de Yakushima, située au sud du Japon et presque entièrement enforestée, classée parc national, zone Ramsar et réserve de biosphère est caractérisée par des forêts à haut degré de naturalité.Par Grendelkhan — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=69763675

 

……..le langage des arbres…..

 

Vois-tu, on peut se reconnecter

Unir nos racines-mères

Les entremêler comme des chaînes de transmission

Vois-tu, on peut résonner toi et moi

Se soutenir entretenir sa foi en la vie

Se serrer les coudes

Se stimuler

Non, je ne serais pas ton arbre-thérapie

Mais ton arbre-sagesse

Ton arbre de reconnexion

Celui avec lequel tu ressentiras des vibrations

Il faut se sentir humble

Se sentir fort malgré la faiblesse

Ne pas se troubler face à l’adversité

Puisant en la terre la matière-grise de l’être

De l’être-arbre, de l’être-humain, de l’être-pierre, de l’être-oiseau, de l’être-rivière

De tout ce qui vit

 

Moi, j’ai de la chance

On sait que j’ai une stabilité

Que je connais très bien les fondations

Triturant de mes veinules chaque recoin de cette plateforme-même

Moi, j’aime partager mon onde, ma puissance

Ma fragilité aussi

Mon évidence

Certains enlacent nos troncs pour communier avec nous

Et nous nous en sentons bien

Ça chatouille un peu

Ça transporte un peu

Ça nous parle à nous autres, arbres

Mais vous ce que vous ressentez

Est-ce aussi un chatouillement

Un transport

Une pensée ?

 

J’aimerais le savoir

Pour l’écrire dans mon parchemin sacré

Là, à l’encre de sève

Avec des mots de terre, de pierre et d’aurore.

 

Carole Radureau (10/12/2021)

 

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Publié le 9 Décembre 2021

……le langage des arbres…

…..l’écho du poète….

 

(…) Plus loin, chaque arbre s’est séparé de ses semblables……Ils se dressent sur le tapis de la forêt secrète, et chaque feuillage, linéaire, frisé, branchu, lancéolé, a un style différent, comme coupé par des ciseaux aux mouvements infinis…(…)

Pablo Neruda, La forêt chilienne in J’avoue que j’ai vécu

 

Je ne me suis pas égaré

Tout doucement, j’ai suivi

Le paramètre de l’ombre

La trace subtile de la fougère

La géométrie sacrée de la pierre.

 

La mousse m’a tout appris

Le lichen est mon fils

A travers lui se tissent les fils de la trame forestière.

Il n’y a pas de mystère.

 

Il n’y pas de mystère.

Si ce n’est celui des chuchoteurs de la nuit

Si ce n’est celui des chatouilleurs sous les bras

Si ce n’est celui qui raconte des légendes

Tout bas

Dans la canopée

Et ça fait un petit chuuutttt que personne ne reconnaît

Ou plutôt que chaque créature du bois reconnaît.

 

C’est vrai qu’il y a de la magie :

Regardez-nous !

Ne sommes-nous pas, nous,

Composantes de ce bois

Des créatures célestes

Prêtes à foncer dans la canopée du ciel

Enfourchant la licorne de l’inconnu ?

 

Il y a en quelque sorte

Un tissu fin et grossier, une trame particulière

Qui écrit pour les initiés

Un conte dans lequel s’inscrit en grosses lettres

La liberté

Quelle belle liberté que celle de découvrir le cheminement

D’une horde de gendarmes sur le tronc d’un boulot

Ou le travail du bousier ce grand nettoyeur des sous-bois ?

La fougère notre mère n’oublie jamais de répandre en ses spores

L’onde efficace qui encense les esprits

Se glisse en catimini dans l’âme du promeneur

Qui est comme une résine collée à nos propres basques

Avec sa magie sa chimie sa témérité sa fugacité sa vérité

La fougère est notre pionnière

Et la mousse notre pinsonne primaire et amoureuse

Le lichen est notre fil conducteur

L’humus notre terreau premier

Dans lequel se livrent aux orgies

Tous les organismes vivants !

 

Ah ! quelle belle histoire que la nôtre !

Pourquoi y voient-ils tant de légendes

Pourquoi les faisons-nous tant rêver

S’il n’y avait pas en tout ceci

Une part de vérité ?

Carole Radureau (09/12/2021)

 

 

Forêt d'Huelgoat, 2017

Forêt d'Huelgoat, 2017

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Publié le 8 Décembre 2021

Par Nico&Co — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=12024664

Par Nico&Co — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=12024664

….le langage des arbres…..

 

Je me suis pris pour un pigeon

Une blanche colombe en son âme

Prisonnière

Ou peut-être était-ce la colombe

Qui m’y avait déposé ?

 

J’étais possédé par le désir de croître

Normal direz-vous

Simplement ici dans le pigeonnier

Manquait-il la lumière

Cette lumière vitale a toute plante ?

 

Que non !

La nature avait repris ses droits

Et sur le toit

Ouvert une tranchée

Une voûte aux étoiles, oui

Un petit paradis rond et soyeux

Dans lequel fixer tous mes vœux

Me laissant guider par dame nature.

 

Voilà que j’ai tout rempli

Pour le coup, terminée la maison des pigeons

Ici c’est la maison du chêne

Me voici qui tourne en rond mes branchages

Qui modèle mes feuilles comme il faut

Comme sur un tour

Je suis le chêne-potier

Celui qui s’est lui-même tourné comme le plus beau

Des pichets à eau

Comme pour vouloir abreuver le ciel.

 

Et voici que ma chevelure dépasse

Ha ! on pourrait dire que j’ai besoin du coiffeur !

Je domine à présent l’horizon

Après avoir si longtemps

Tourné en rond :

Admirez-là ma victoire

C’est une victoire sur la vie

Sur le défi relevé

Sur la soif d’être.

 

Je me sens bien

Comme engoncé

Dans ce grand col roulé

Ça me tient chaud

Me protège

C’est mon chez-moi

Mon petit pigeonnier à moi

Il n’empêche que rien n’empêche pigeons et colombes

De venir roucouler sur mon âme tendre).

 

Carole Radureau (08/12/2021)

 

Chêne de Pouzay dans les Deux-Sèvres

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Publié le 7 Décembre 2021

……le langage des arbres…..

 

On m’a laissé le temps

Le temps de grandir

Il en aura fallu des années

Pour atteindre 37 mètres 50

Il en aura fallu des jours

Pour ériger mon pourtour

Fabriquer de la bonne matière

Dans laquelle on peut prélever directement

Sur pied

Des planches entières.

 

Mes frères les indiens de moi, savent tout faire

Nous sommes considérés comme arbres sacrés

Sans nous finis les canoës

Les totems

Les bancs sculptés et ornés

Tout un mode de vie

Sans nous le monde autochtone de la côte Pacifique nord-ouest

Aurait une autre allure

C’est un peu comme si nous entrions dans les communautés.

 

Moi on m’a laissé sur pied

Un grand pied

D’une pointure introuvable

J’en arrive à envoyer, tels des ponts

Mes racines aériennes

Que n’inventerai-je pas pour que l’on m’admire

Je suis le doyen, le très ancêtre

Qui ne sait plus qu’elle année l’a vu naître :

Oh ! C’est si loin, si loin

J’en ai vu passer des histoires et des ères

Des révolutions des guerres des belles paroles en l’air

Puis maintenant le risque encouru par la forêt

Mais des gens sont là

A veiller sur nos tours de taille

Certains promeneurs posent la main sur nos troncs

Comme pour y puiser un pouls,

Une énergie

Ne l’avez-vous jamais fait ?

Il y a un cœur qui bat dans nos artères de bois

Tout n’est pas figé

On peut se laisser connecter à l’humain

Il faut pour cela qu’il soit bien droit

Droit comme un cèdre.

Rouge comme un cèdre.

Fidèle comme un cèdre.

Aimable comme un cèdre.

 

Carole Radureau (07/12/2021)

 

Cèdre rouge (thuya plicata)  dit Kalaloch redcedar dans le Parc National Olympique, état de Washington EU

 

Par rachel_thecat — The Kalaloch Cedar, CC BY-SA 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=31880201

Par rachel_thecat — The Kalaloch Cedar, CC BY-SA 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=31880201

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Publié le 6 Décembre 2021

…..le langage des arbres….

 

 

Je suis celui qui se les frise

Roulées sous les aisselles

Comme on aime bien le dire

Je m’inspire parfois de célèbres moustachus

C’est pour varier

La saison se veut parfois à l’humour.

 

Je suis de la plus vieille espèce

C’est moi le plus vieux poirier

Si vous croyez que je vais l’offrir

Ma vieille poire

Hé bé : vous vous trompez.

 

Je suis d’ici au pays des Ch’tis

Imaginez que j’ai l’accent

Bien à l’abri dans cette abbaye

Où la règle c’est le dénuement

Il n’empêche qu’ils nous ont plantés

Mes frères et moi

Les poiriers

Qui dessinent des moustaches sur les devantures

Ah ! si vous voyiez mon allure

On ne dirait pas que je suis né en 1756

Se dire que des moines, des cisterciens

Choisirent une variété de poires au doux nom

De Cuisse-Madame

Ça laisse rêveur !

 

Moi je rêve d’autres demeures

J’aimerais voyager voir le monde

Gravir la cordillère des Andes

Plonger ma racine dans le lac Titicaca

Admirer les Mains Croisées de Kotosh

Admirer si possible le vol du condor.

 

Mais ceci est une autre histoire

La poire et moi vous en souhaitons une bonne

Avec sa paire de moustaches

Pour se les friser

Sous les aisselles.

 

Carole Radureau (06/12/2021)

 

Vieux poirier de l’abbaye de Valloires planté en 1756

 

Par Tangopaso — Travail personnel, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=7866180

Par Tangopaso — Travail personnel, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=7866180

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Publié le 5 Décembre 2021

……Le langage des arbres….

 

Je me suis tortillé

Tout ce que j’ai pu

Pour voir sur la toile

Le rouge de ma demeure :

Il n’y pas de passion sans feu.

 

Je suis telle une coiffure de Méduse

Bien échevelé

Je ne connais, depuis ma naissance (mon éclosion)

Ni brosse ni peigne

Elle est nature ma coiffure et mes mèches

Volent au vent de la renaissance.

 

J’avais envie de passer à la postérité

Qu’on me croque sur la toile

Que l’on n’oublie de le faire avec les grandes dents de la mer dévoreuse

Que l’on me fête

Que l’on m’admire

Que l’on ait envie de danser autour de mon tronc

Rouge

Comme le sang de la forêt qui a trop coulé

Qui coule de nos jours

Encore plus frais

Encore plus vrai

Même que nos cris restent sourds

Que les promeneurs ne savent pas

Qu’ils marchent sur des ruisseaux de sangs

De sangs mêlés entremêlés si bien mêlés

Que ça les sauve malgré eux

Leurs veines s’associent sous cette terre-mère aimée

(Notre mère il ne faut pas l’oublier)

Ils se mêlent pour renouveler la vie

La vie de la forêt

La vie des songes dans les yeux des lucioles

Que l’oiseau ne perde jamais, non, jamais

La branche qui le protège

Le feuillage qui le cache

La canopée qui lui permet de voir au-delà :

Ça les arbres, c’est à nous de le fournir

Personne, non, personne

Ne nous enlèvera cette joie

Cette tâche noble

Cette utile occupation.

 

Alors, fêtez-nous en nous admirant sur le papier

Dans les musées

Quand, sur pieds

Nous ne sommes bientôt plus.

 

Je veux rougir le mur de ma pensée critique

Je veux vous envoyer mes paroles sous ma toison débraillée :

Qu’elle rugisse ma voix rouge !

Qu’ils flambent mes mots !

Je serais celui par qui le scandale poétique arrive

Car je crierais de gros mots de marchande de poissons

Comme pour la vendre chère la morue de ma forêt défunte.

 

Carole Radureau (05/12/2021)

 

L’arbre rouge de Piet Mondrian, 1908/1910

Par Piet Mondrian — Source inconnue, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=37629457

Par Piet Mondrian — Source inconnue, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=37629457

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Publié le 4 Décembre 2021

…..Le langage des arbres…..


Même en écartant largement mes bras
Rien n’empêche mes enfants de surgir
Je suis le grand parasol des anges

Par Like tears in rain — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=104113676

Par Like tears in rain — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=104113676

Capteur de la lumière
Capteur-même de toutes les lumières
Sur moi se brisent tendrement
Leurs éclats
Comme pour mieux
Me montrer de leur doigt.

Par Like tears in rain — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=111007607

Par Like tears in rain — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=111007607

Par Like tears in rain — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=111007605

Par Like tears in rain — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=111007605

Je suis celui qui veut
De tous ses bras
Epouser le monde
Epouser l’espace
Envoyer
Au loin
Des sortes de tentacules
Bénéfiques et précieux
Qui dessinent le monde.

Par Like tears in rain — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=111007621

Par Like tears in rain — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=111007621

C’est moi, l’arbre tentaculaire
Allez dans le parc
C’est moi que vous verrez
A côté de cette horrible borne blanche
Qui trône comme une pierre tombale
C’est moi qui suis le roi des lieux
Fruit de l’espace
Père du temps
Frère du Grand Mystère
Père de la salade de fruit
Admirez mon propos
Ma petite poésie
Qui rebondit dans l’air ambiant
Comme une chance qui sourit.

Carole Radureau (04/12/2021)

Grand marronnier du parc Arthur-Clark à Wissous (27)

Par Like tears in rain — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=95896701

Par Like tears in rain — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=95896701

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Publié le 3 Décembre 2021

 

image

 

……le langage des arbres…..

 

Dans les îles Canaries de cela

Il y a bien longtemps, je vivais et de moi

Il reste quelques traces

On me considère comme un arbre-fontaine

Ah ! si vous m’aviez vu

Majestueux, adulé, serein

Entouré de milliers de gouttelettes-messages divins

Qui gravitaient autour de ma canopée

 

J’étais précieux

On le serait à moins

Car dans ces îles les gens étaient friands d’eau

On le serait à moins

Et sous mes poèmes humides ils étaient comblés

Eux, c’étaient les Bimbaches, des indigènes Guanches

Dont l’origine semblait être berbère

Et mon lieu de vie s’appelait El Hierro

 

Ils m’ont adulé ils m’ont fêté ils m’ont attribué

Toutes sortes de légendes

Je n’étais qu’un récupérateur d’eau car de l’eau

Il y en avait dans mes frères les nuages

Vous savez, lecteurs, à présent

Comme les nuages sont friands de poésie

Comme ils savent écrire des rimes et des sonnets

Que seuls lisent les initiés :

J’étais de ceux là

Chaque goutte était un vers que je récoltais

Avec délicatesse, sagesse et entrain

Pour en faire un collier de perles fines

Si fines que l’air pouvait le briser

Le soleil l’assécher

Le vent l’emporter

 

Et il en fut ainsi que je le dis

La forêt de nuage est un souvenir

Tout comme moi qui vous écrit

De là-haut, au-dessus de vos têtes

Bien à l’abri dans un frère nuage

Observant et prenant de la graine de tout ce qui se passe

En bas, sur votre plancher.

 

Carole Radureau (03/12/2021)

 

Garoé, arbre-fontaine de El Hierro

 

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Publié le 2 Décembre 2021

2. Aux premières loges

…..le langage des arbres….

 

Je voulais être au premier plan

Avoir pignon sur rue

C’est bien car roi du pignon je suis

Et roi du jeu de mots.

 

El juego de palabras

Comme il me faut le conter

Pour décrire le paysage

Pour dire qui je suis.

 

J’ai une grande chance

J’en suis conscient, j’en suis conscient :

C’est de pouvoir regarder la mer

Avec son petit paysage humain

(vraiment tout petit c’est le paysage qui compte

Dans le conte je suis le narrateur

J’ai trempé mes racines d’écriture

Dans la bonne terre bretonne

Riche en mots tendres riche en belles paroles

J’ai trempé ma muse dans le bol d’air iodé

Ah ! il n’y manquait qu’un cœur d’artichaut !!

 

Ici ça peut sembler le paradis

C’est un décor qui vaut de l’or

Moi je ne paye rien je suis privilégié

Manquerait plus que ça, qu’ils me fassent payer des impôts !

 

Je cueille feuille par feuille

La vérité poétique

Pour la retranscrire dans le ciel -

-Dans un ciel de nuages

Il faut savoir le décrypter le morse des nuages

Pour se faire une idée

De mon trait de génie.

 

Ce n’est pas signé !

Je n’ai pas encore trouvé d’idée pour dire qui je suis

Vraiment, hein ! Vraiment !

Tout au fond de moi

Je classe ma poésie libre de droit

Car j’ai l’esprit de partage

Oh ! Ne me remerciez pas

C’est normal, c’est normal

Le ciel appartient à tout le monde

Ce qui est inédit c’est la feuille de lecture

Ça, c’est vous qui voyez si vous en êtes dotés.

 

Carole Radureau (02/12/2021)

 

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Publié le 1 Décembre 2021

…..Le langage des arbres…..

 

image

 

Né de la châtaigne-mère

Il y a de cela milliers d’années

J’inscris dans le marbre et la glaise

L’écriture ardéchoise arborée et arboricole

De mon propos tellurique et fécond.

 

Je suis le châtaignier si vieux

Si célèbre si enclin à la sagesse

Que d’aucuns disent, avec tendresse

Que je suis le vieux père du monde.

 

C’est vrai que j’en ai vu passer

De toute taille

De toute couleur

De toute obédience

Et sans jamais juger

Toujours en observant

Toujours en conscience

J’en ai pris de la graine.

 

Je rumine le moment présent comme un

Marshmallow

Qui me colle aux feuilles me colle à l’âme

Qui ne voit pas le temps passer

C’est comme si je l’enroulais

Chaque matin

Autour de mon stylo

Qu’il ne colle que sur la feuille

Sa vérité

Ils feront de moi ce que bon leur semble

Moi de là-haut je me sens éternel

Il paraît que les arbres le sont

Ça je veux bien y croire

Et le contraire ne serait pas possible

Notre tronc qui semble mort, nos racines

Ne le sont pas, elles

Qui semblent parcourir

Ce monde souterrain qu’elles peuplent

A volonté

Ce réseau qui leur est inconnu, aux autres

Les donneurs de leçon

Que ne feraient-ils pas pour en savoir plus

Nous sommes bien au-delà de ça

Nos savoirs ne se négocient pas

Nous préférons les laisser penser

Nous catégoriser, nous classer, nous faire dire ce qu’ils veulent

Nous, les arbres avons une stratégie

Et je ne vous la révélerais pas.

 

Carole Radureau (01/12/2021)

Châtaignier millénaire de l’Hermet, Désaignes, Ardèche

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