Publié le 22 Mai 2021

Le caillou accueillant

 

Ici, je suis arrivé

Je venais de quelque part

D’où l’on m’a arraché

Comme un morceau d’utérus

J’ai oublié mon histoire

De déplacement en déplacement

Voilà le propre du fruit de la terre

Extirpé de sa vertu.

 

Ils auraient pu, de moi

Faire de belles pointes de sagaie

Ou même peut-être s’essayer au feu

Ils auraient pu de moi faire des planches de salut

Je n’ai pas le monopole du cœur.

 

Ici je suis arrivé

Ici l’on m’a posé

Il semble que je sois apprécié

Que l’on ait été touché par mon aura

Je resterai le temps que l’on voudra de moi

Caillou accueillant j’ai de multiples fonctions

On me prête le désir de rendre table

Et de permettre aux oiseaux

De se désaltérer.

 

J’aurais pu tomber plus mal

Je commence à m’y faire

J’espère que de ma présence

La paix sera portée    apportée comme un luxe

Que seule la nature minérale détient.

 

Carole Radureau (22/05/2021)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pas un jour sans poème, #Pierre-Mère

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Publié le 21 Mai 2021

Ombre nuage

 

Tu me copies !

Non je te découpe

En ombre nuage

En ombre songe

 

Tu devrais être content !

Là où tu verdis

Je blanchis

Là où tu découpes ton rêve

Je l’arrondis

Là où tu laisses passer le vent

Je le retiens

De toute la force de mon édredon

Et la tendresse de mon bidon

 

Tu rêves à ciel découvert !

Non je récite ma vie de maintenant

Rien n’est évident

D’un moment à l’autre je peux

Disparaître

Me fondre dans un collègue

M’évanouir en gouttelettes

 

Es-tu prêt à me voir partir ?

A regretter de ne pas m’avoir

Aimé

Ici et maintenant

Comme je suis ?

 

Ombre nuage

 

Carole Radureau (/21/05/2021)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pas un jour sans poème

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Publié le 20 Mai 2021

Les petits princesLes petits princesLes petits princes
Les petits princesLes petits princesLes petits princes

 

J’ai des milliers de petits princes

Tous prêts à naître

Plein de vie

Une aura qui resplendit

Une pochette vitaminée

Un accrochage sur la façade ouest

De ma cordillère

Des évolutions acrobatiques

Vers le père-nuage

 J’ai des milliers de promesses

A découvrir

Des éclats de rire

Des éclosions colorées

Ou blanches ou parfumées

Ou édentées ou confuses

De petits princes en jupons de tulle

Et de vertu

Leur vie ne tient qu’à une longue terminaison

Ils ont grandi dans l’expectative

De grimper sans demander pourquoi

De coloniser sans se poser de question

Juste guider par la sainte parole

De dame-lumière.

Carole Radureau (20/05/2021)

 

Les petits princesLes petits princesLes petits princes
Les petits princesLes petits princes
Les petits princesLes petits princesLes petits princes

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Rosomane

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Publié le 20 Mai 2021

Champion des airs
Champion des airs

 

 

Je ne vais pas me poser

Je suis le marin du ciel

Mon gouvernail est un ciseau entrouvert

Sur l’origine précieuse des étoiles

Mon œil glisse sur le sentiment du nuage

Ici c’est mon chez moi

Je ne veux pas le quitter

Quitte à faire des jongleries

Du moment présent

Mon repas si vous me le demandez

C’est le plancton aérien

Capté avec ma bouche bien grande

Faite pour cela

L’eau je la trouve dans l’hémolymphe

Quelques gouttes de pluie

Et si le temps est sec en rasant les sources d’eau

Le ciel est mon domaine

Je suis l’oiseau hyper spécialisé

Le grand prestidigitateur

Vous voyez mon ballet et vous m’entendez

Profitez bien de ma présence

Elle est courte et mon vol sur vos têtes

C’est une comète précieuse

Une petite énergie contrôlée  généreuse

Une invitation à la réflexion.

 

Carole Radureau (20/05/2021)

 

Martinet noir

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pas un jour sans poème, #Oiseaux muses

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Publié le 19 Mai 2021

Cordillère Royale Bolivie By LBM1948 - Own work, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=65883042

Cordillère Royale Bolivie By LBM1948 - Own work, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=65883042

……écho de poète……

(….) Je naquis de l’enfantement de l’or
De la tourmente verte.
Il ne me manque ni le fouet de la foudre
Ni les rênes du vent,
Pour être le cavalier de l’aurore
Avec mon poncho de nuages
Et la guitare de cristal du fleuve
Sur les larges épaules de l’infini (….)

Raúl Otero Reiche, Chant à l’homme de la forêt (Canto al hombre de la selva) traduction Nicole Priollaud

J’ai parcouru l’âme entière de la cordillère

Suivant le sillon du condor

Et semé mes graines légères

A la volée du temps.

 

D’un nuage je dicte au vent ma leçon

C’est l’adéquation des verbes

La fusée du printemps rime en principe

La décision ultime.

 

Avec le sang de la selva j’écrirai le grand livre du monde

Puisant de l’encre dans celle venimeuse d’une minuscule grenouille

C’est poison et toxique la magie tellurique de la terre

Il convient de laisser

Rangées les choses

De savoir ne pas les exploiter

 

Je réciterai le serment sur le cerro de nuage

Détricotant les habitudes et brisant les compulsions

Rien qui ne soit simple vie à sa place dans ce monde

Immatériel

Rien qui ne soit beauté quand on a, au lever du jour

Le sourire de beauté en vue.

 

Carole Radureau (19/05/2021)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pas un jour sans poème, #Aragonite, #Echo de poète

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Publié le 18 Mai 2021

Floréal
FloréalFloréalFloréal
FloréalFloréalFloréal

Le 19 mai Floréal s’en va

Mois des fleurs avec son parfum sous le bras

Je n’irai pas fêter ça en terrasse

Non, l’eau du ciel n’a que faire

De se rendre belle sur une table

Dans un verre trop serré

C’est à la terrasse de la vie

Que je veux parader

Dès que l’eau aura fini de chanter

Sa chanson de la pluie

Concurrençant le merle moqueur

J’ai fixé à jamais quelques beautés

Ephémères

Attendant

La grande profusion

Rien ne presse

Chaque jour suffit à construire une échelle de beauté

Et le fruit n’en sera que plus beau.

 

Carole Radureau (18/05/2021)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Floréal

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Publié le 18 Mai 2021

 

Je passerai entre vous

Je passerai

Un filtre entre les dents

Pour attraper la lumière

Je découperai vos bordures

M’inspirerai du moelleux de vos matelas

Parfois grassouillets

Et curieux

Je réciterai le catalogue des anges

Cachés dans vos alvéoles

J’irai hacia adelante jusque dans vos gorges

Mon filtre sera la parole portée

De vos perfections

Comme un projecteur je le glisserai entre vous

Ne voulant pas écarter vos émois

Ni créer en vous une certaine distanciation

Juste pour épouser vos formes

Les rendre au mieux de celles-ci

Je serai amoureux de vous, nuages

Comme jamais

Comme lorsque j’étais enfant

Je m’endormais avec cette image surfaite du nounours sur l’un de vos frères

Versant son sable de sommeil sur nos rêves

A présent c’est moi nounours avec mon filtre à vérité

Je me plais à penser comme cela doit être doux

De naviguer,

Masse inédite

Entre vos évolutions.

 

Carole Radureau (18/05/2021)

 

Inspirée par cette photo de Serge

 

Nuages filtrés

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pas un jour sans poème

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Publié le 17 Mai 2021

…….écho de poète……

(…..) Alberti,
que tes eaux soient pures
dans ton ciel, que ta
pluie tombe doucement
aujourd'hui sur ma
poitrine,
que ton ciel pleuve fertile
en Espagne,
que ta voix soit entendue en Amérique,
et sur terre donne ses
fruits, des fleurs dans les océans,
sème des arbres chez les
hommes. Remplisse de fleurs
ce monde. (….)

Javier Heraud Poème à Rafael Alberti

http://cocomagnanville.over-blog.com/2021/05/poeme-a-rafael-alberti-de-javier-heraud.html

Du guérillero au marinero

La parole portée

Soufflée au gré du vent

Tamisée

Restée pure

Comme un géranium érigé sur le monde.

Dans la selva

Pieds dans la boue

Quand l’adversité est derrière chaque tronc

Si la lutte est au diapason

Jamais le poète n’oublie qu’il est poète

Et sur la mer

Dans le cri de l’exil

Récoltant sur la plage les larmes

De l’Espagne en sang

Le poète est un songe de nacre

Pour écrire sur les bannières le mot

LIBERTE

 

Il n’y a pas de règle

Il y a la beauté née de certaines valeurs

Dans l’écume et le chant des sirènes

Dans la volonté sacrée de changer l’ordre des choses

Peu importe le chemin que tu prends, poète

La rose de ton cœur connaît ce chemin

Parfois tu meurs la rose de la poésie en main

Des aiguillons plein les paumes

Parfois ton exil est un aiguillon profondément

Planté dans une aile de ton cœur

Il te faut attendre

Le moment

Ce moment qui viendra un jour, on ne sait quand

Aurais-je le temps te dis-tu

Mais le temps est têtu

Et la camaraderie a porté bien haut

La parole pensée

Tes bouquets d’amitié et de solidarité

Jusqu’au-delà des océans

 

Et le poète guérillero a chu

Brisé dans le vol souple de son âge tendre

Les balles dum-dum l’ont envoyé

Côtoyer les muses des anges

Avec la force de cette furie

Destructrice de la haine et de la peur.

 

Y-a-t’il des fleurs dans ton poemario de l’au-delà

Pour nous les envoyer au semblant des vagues

Sur le lit bienheureux de Rafael

Et des autres poètes de la vérité chantée ?

 

Je voudrais que l’onde tisse sa toile d’énergie

Dans laquelle

Se prendraient

Au vent dans ses petites serres collantes

Vos mots, poètes de mes faveurs.

 

On puise en vous ce que vous avez voulu donner

Soyez sûrs que chaque mot vaut son pesant

Qu’elle est belle la poésie que nous perpétuons

Par vous, de vous, au-delà de vous

De chaque fleur de vos rimes

Naissent des révolutions.

 

Carole Radureau (17/05/2021)

 

Du guérillero au marinero. Javier Heraud

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Aragonite, #Pas un jour sans poème, #Echo de poète

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Publié le 16 Mai 2021

 

Il n’était pas pressé

Oh ! y’a rien qui presse va, hacia adelante

Chaque rumeur de colline

Imprimée en sa chair

Bien le temps de peaufiner son petit témoignage

Son aveu de faiblesse

Quel mal avait-il fait, on se demande

C’est qu’il était révolutionnaire

Oh ! il n’en avait pas l’air

Sous ses abords nonchalants

Calmes et ponctuels

Lui, c’était un convaincu

Il avait des valeurs, si, si, des valeurs

Humanitaires

Et c’est qu’hier il y était allé à Paris

En autobus avec des compères

Pour braver les interdits

Il avait agité son petit drapeau

C’était pour dire sa solidarité

Si, si, les escargots sont solidaires

Bien plus qu’on ne le croit

Et lui, il n’aimait pas les injustices

Il fallait soutenir deux peuples

Et les soutenir : équitable

Pas un plus que l’autre car chacun souffrait dans sa chair

Du même problème :

Le colonialisme

Quoi ce gros mot, connu des escargots

Porté par leur message baveux, légèrement terreux

Transmis par leurs puissantes antennes, oui

Puissantes

Bien plus que leur foutue 5G et leurs paraboles de mierda

La parole de l’escargot est universelle

Et collant son message

Tu ne peux pas l’occulter

Et quand on interdit de soutenir

On en arrive à mobiliser

Jusqu’aux escargots !

 

Arrivé à confesse l’escargot

Avait imprimé son aveu sur le chemin

LenTamente ! LenTamente !

Foi d’escargot

Plus rien à avouer m’sieur le curé !

Juste un grand sourire de la mission accomplie

Et une grande faim de salade

Parce que, tout ceci

Ça creuse !!

 

Carole Radureau (16/05/2021)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pas un jour sans poème

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Publié le 15 Mai 2021

Poète es-sens

« Je veux être poète, et je travaille à me rendre Voyant : vous ne comprendrez pas du tout, et je ne saurais presque vous expliquer. Il s’agit d’arriver à l’inconnu par le dérèglement de tous les sens.

Arthur Rimbaud (Lettre à Georges Izambard)

Arriver à l’inconnu

Par la poésie et son es-sens

Ne voyant rien, étant nu

Comme en pleine conscience

 

Il faut se dépouiller de tout

Briser tous les liens

Et prendre par le petit bout

La petite main de la vie

 

Exacerber sa vue la rendre acérée

Comme une flèche bien appointée

Qui vise au-delà du spectre la fée

Au cœur d’une fleur fanée

 

Transformer son ouïe défaillante

Pour cliver chaque détail d’un son de la quena

Vibrant au-delà de la puissante

Cordillère de l’âme

 

C’est avoir sur le bout des doigts

La sensibilité d’un opéra surgit

D’au-delà des mers

Avec son albatros à fleur de paume

 

Le cœur à son sens à lui c’est le bon sens

Difficile de le trouver sans le sens de poésie

Il y a un rythme précis

Juché sur le tas de fumier quand le coq sonne

 

Il ne faut pas le manquer

Sinon le martinet qui règle le cadran des heures

Alors que le fennec règle celui du sablier :

Pas de compte à l’endroit juste une évidence :

Le moment présent…..

 

…..se suffit à lui-même et à toi-même, poète

Chope au passage la fibre élastique de la toile

D’une minuscule araignée :

Ta compagne de chambrée

C’est elle qui détient le parachute ascensionnel des sens

Chute libre

Sans autre évidence que de jongler

Avec les paroles sincères

 

Sur le papier les paroles suivent le sens donné

Parfois on étale la sincérité on la fait grimper un escalier

On découpe la phrase on y joint plein de signes

Jamais on n’arrive à tout exprimer

 

Il faut s’y reprendre de multiples fois

Se laisser guider par le sens sacré

Celui de la muse qui s’échappe

Comme une folle de l’asile :

 

Notre âme trop enserrée par la conformité

 

Libre la muse     libre de tous sens

La feuille ne sera jamais assez longue

Pour y coucher ses élucubrations

 

J’écrirais jusqu’au bout de la vie

Et au-delà dit-elle

En éclatant d’un rire de grenouille édentée

Prise en flagrant délit de nénuphar.

 

Carole Radureau (15/05/2021)

 

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Rédigé par caro et hobo

Publié dans #Pas un jour sans poème

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