Le roi Georges a oublié sa couronne

Sur le lit durci de l’automne

Il a oublié sa noblesse

Dans le cœur de fougère du sous-bois.

Il s’en moque, noble par nature

Est le cœur de Georges et si on lui dit :

Roi

Lui, ne s’en soucie pas.

Il est admiré

Il est craint

On dit de lui qu’il est porteur de feu

Il fait peur aux badauds

Pourtant il les enchante de son chant

Peut-être est-ce pour ceci qu’on l’appelle Roi Georges

Là où tout le monde se tait

Préparant sa glotte au miel d’acacia de l’hiver

Georges chante à tue-tête

Il est sûr qu’on l’entend

Il est certain qu’on ne le confond pas

Georges c’est le plus fort !

Sa tactique est payante

Il a inversé la tendance du chant des passereaux

La compétition pour les cœurs

Lui, c’est un chœur tout seul

Quand il a par ailleurs délimité son territoire

Nul autre Georges dans son quartier

C’est pour ceci, aussi, qu’on lui dit « Roi ».

Carole Radureau (22/11/2023)

Inspirée par cette photo de Gianni

.......Fragments de Morvan......

Des nouvelles du cousin

Georges du Morvan ?

Il a créé une ode à la lune.

Formidable !!

Trop fort !!

Georges à tous les coups

C’est le meilleur

La rougeur poétique incarnée.

Tu sais, son ode fait le tour du monde

Elle a envahi les réseaux dits sociaux

Chacun avait envie en cette fin d’année

D’entendre un chant d’amour

Au lieu d’un chant de guerre

L’ode de Georges du Morvan

Est là, elle tombe à pic

C’est quasi le seul qui chante

Quand tous les autres se reposent la glotte.

Lui, Georges il a du coffre !

Il peut chanter dans le froid

Sous la lune !

La lune est ravie

Elle a rosit ses joues comme une opale des Andes

Seul Georges l’a vue.

C’était son quart d’heure particulier

Son tête-à-tête avec Dame Lune sa conquête

Car Georges le rouge rêve de "ir a la luna".

Ah Georges du Morvan !

Heureux d’avoir de tes bonnes nouvelles

Tu vois, ton chant nous ensorcelle

Ton ode nous vitamine

Elle nous rafraîchit la mine

Nous ragaillardit les écailles au cœur.

Merci Georges (du Morvan).

Carole Radureau (22/11/2023)

Inspirée par cette photo de Serge

Le cristal a rencontré la goutte de rosée

Au sein du cœur de la rose particulière

La pluie a renchéri

Son grain est un soupir sur l’estomac rebondi

D’une feuille en habit d’automne

« Ne pars pas, ne pars pas » dit-elle

« Dansons »

« Tape, tape, tape sur ma bedaine, goutte,

Qu’il est doux le son de ton tambourinage »

Moi aussi je veux sentir la perle fraîche de l’aurore

Au cœur

« Interroge-moi »

Ne suis-je pas l’éternel continuateur des rêves ?

Tu joues sur le clavier la chanson qui est née

Dans mon estomac un jour de famine

Les bruits qui surfent sur la paroi de mon djembé intérieur

Sont une mélopée de la misère subie

Les gargouillis sont des fruits jamais entraperçus.

Je m’en vais, nu sous la tendresse

La pluie pour toute vêture

Sa chanson comme une valse triste

Rebondissant, goutte esseulée

Sur les parois de la gamelle

Abandonnée.

Nulle tristesse.

Juste le chant du rossignol x grive mélodieuse

Qui a volé la partition. Peace.

L’oiseau reproduit l’eau pure au fond du vase

Où trempe, allègre

Le pied finement chaussé de rosée

D’une rose particulière.

Carole Radureau (21/11/2023)

Inspirée par l’improvisation de Bill Evans de Peace piece

…..fragments de Morvan…..

Dans le ciel du Morvan

Soudain l’oiseau croise

Le chemin de fer des nuages

Y aurait-il un message

A lire dans l’onde traversée ?

Il est sans doute un prédateur

Il n’est pas vraiment pressé

Sa longue vue indique

La piste à suivre sur le plancher :

Le chemin de terre des rongeurs.

Les ailes se déploient

Comme un cerf-volant qui n’ose

Dériver là où souffle

Allègrement le vent

Juste pour servir de parasol

Aux promeneurs occasionnels

Pour leur insuffler son tire d’aile

Qui, comme on le sait

Est un concentré de poésie.

Carole Radureau (21/11/2023)

Inspirée par cette photo de Serge

On ne sait pourquoi elles crient.

Sans doute

Reviennent-elles de la pêche

Elles nous crient les noms de leurs conquêtes

Merlans, sardines, peut-être

les touts derniers poissons de roche

pour la bouillabaisse.

Certainement c’est une bonne affaire : 

Emmenez vos glacières

Une bonne bouillabaisse ça se tente

Mais il faut être équipés !

On ne sait pas ce qu’elles se disent.

Ça a l’air important.

Peut-être sont-ce des encouragements.

Peut-être est-ce un entraînement

Pour les jeux olympiques

Il faut de la voix pour coacher :

Oh ! mais elles sont bien dotées.

Peut-être qu’elles veulent postuler

Pour l’Eurovision

Peut-être veulent-elles participer

Au festival des Vieilles charrues ?

Ou bien, faire travailler l’écho

Là où il se trouve

(seulement ce n’est pas sur leur habitat)

Peut-être veulent-elles faire un voyage

(elles ont les ailes pour voler)

Un voyage pour trouver où dort l’écho

On l’entend peu en ce moment

A part pour se faire

L’écho des morbidités

Peut-être veulent-elles se rendre au pays du cajón

Histoire de joindre à leurs voix mélodieuses

Une caisse de résonance

J’imagine la chorale

La créative Nueva Canción made in Mouettes

J’imagine très bien, j’

Imagine, j’imagine encore, j’

Imagine et

Vous ?

Carole Radureau (20/11/2023)

Inspirée par cette photo de Gianni

« Une ligne est un point qui a fait une promenade » Paul Klee

Viens te promener mon frère

Sur l’autoroute sans fin de l’arboré

Les écailles de l’écorce

Sont en tout point rangées

Aucune ne laisse supposer le trésor

De la vie.

Viens te balader sur ce tronc

Avec moi

Sautille, n’aie pas peur

Tes pattes bien accrochées

Le tronc est un tableau où

S’ancrent

Toutes

Les

Craies.

Ici la route

Ici la substance

Ici la promenade

Ici la subsistance

Ici la vérité

Ici le bon temps

Ici l’évidence

Là, aucune lassitude

A se gaver des fruits de la vie

Sans préjudice sans pollution

Promenade salutaire.

Carole Radureau (16/11/2023)

Inspirée par ces images de Gianni

Grimpereau des jardins

.......ballade sur les chemins de la vie....

Dépose tes flocons de sucre

Sur la table mise

Le sel y est déjà

Dans sa large chemise

D’offrande généreuse.

Comment ?

La nappe est vénéneuse ?

Parce qu’elle est rouge, peut-être ?

Ou parce qu’elle n’est pas évidente ?

La nappe est à l’automne

Ce qu’est l’eau à l’assoiffé

Une alchimie secrète

Naissant dans la demeure des elfes

Le mystère est bien gardé

Les scientifiques n’y ont vu que du feu

Qu’ils attribuèrent au poison

Mais qui pour les démentir ?

Si la nappe est vénéneuse

C’est qu’elle a ses raisons

Que, moi, je respecte

Foi de champignon.

Si l’on a que peu de défenses dans cette nature

Belle mais pourtant rude

Comment vivre, comment vivre

Comment exprimer

Ainsi, à l’air libre

Sa joie, sa clairvoyance et sa beauté ?

Dépose sur la nappe rouge de la témérité

Ton sucre ragaillardi

Le sel son complice

A déjà accompli

Le grand saut.

Carole Radureau (15/11/2023)

Inspirée par cette photo de Gianni

….la plume des origines…

Qué es quéo

Est-ce un tangara est-ce un

Oiseau

Particulier ?

Il est rose plutôt rougeoyant

Il est rouge et noir

Il est ravissant il nous

Ravi nous enchante nous montre droit

Le paradis des oiseaux.

Chante-t-il bien quéo le rosa

Le tangara celui qui change de nom

Comme de chemise ou de culotte

Il chante comme un passereau

Ça y est j’en ai trop dit

Mon quéo est passereau

Passera-t-il par le la ou par le do

Quand il chantera en duo

Chantant non sur la couleur non

Sur le nom

Mais sur

La

Passion.

Presque rosa mais pas encore

Il n’a pas encore

Oublié sa véritable couleur

Laquelle ?

Le rouge, voyons !

Le rouge c’est évident

Car avec le noir

Quoi d’autre ?

Je vous rassure Quéo

N’a pas viré sa cuti

Il n’a pas rosi dans le sens où on l’entend

Il a juste un peu pâli

Un certain temps, juste le temps

De la drague

En rien il n’a oublié, Quéo

Ses

Fondamentaux.

Carole Radureau (12/11/2023)

Quéo rosalbin ou tangara quéo (rhodinocichla rosea)

…..oiseaux en Grande Tenue….

Ah ! la belle pensée blanche

L’immaculée, la vierge de toute salissure

Celle qui est née sous un front pur

Son front à lui !!

C’est une pensée de paix et d’amour

Une très belle évidence

De celles qui ne naissent pas par hasard

Une pensée blanche toute d’innocence.

Il nous l’envoie en pleine face

Comme un message, comme une parole sacrée

Son front brille de sagesse

Il ne porte aucune promesse.

C’est sa façon de voir le monde

La mère terre lui a donné l’obole blanche

Sur un corps sombre

Comme l’alliance de l’eau et du feu.

Lui, il en fait cela que vous voyez

Il roucoule, il enchante, il berce le monde

Dans sa berceuse de tendresse

Il a focalisé son attention sur sa couleur la moins conséquente.

Carole Radureau (12/11/2023)

Pigeon à couronne blanche (patagioenas leucocephala)

Riquet aime les bananes plantain

Il les aime bien plantées

Avec un clou sur un tronc

Avec la peau :

En robe des champs, quoi !

Riquet ne sait pas que je l’appelle ainsi

Il a envoyé son petit message huppé

Au fin fond de ma mémoire

Il a fait réagir l’enfant en moi.

Je ne sais pourquoi un conte à l’eau de rose

Vient, ainsi

S’immiscer dans mon poème

Qui n’est avant tout que poème

Il n’y a nulle envie de parodier

Ni de comparer mon « héros »

Amateur de bananes à un héros romantique.

Pourquoi ?

Riquet l’oiseau ne l’est pas

Il fait chaque jour ce que son calendrier d’oiseau

Lui dicte de faire sans tergiverser

Quand son estomac crie famine

Il aime trouver la table mise (ah ! ces oiseaux

Ils aiment le libre-service)

"La banane est mise" ! lui crie-t-on

Riquet du fond du bois entend cela

(car les oiseaux entendent tout ce qu’on leur dit

Même en rêves !)

Riquet a sorti sa huppe pour faire le ménage

Les vieux contes ne véhiculent que des standards

Non pas démodés ou vieillots

Plutôt idiots selon lui

Car pour lui les voies du tendre sont impénétrables

Sa raison d’être est de ne pas être un sentimental

Il aime, il reproduit l’essence-même

Il est souvent fidèle

Il est parfait, quoi

Pas besoin de conter.

Carole Radureau (12/11/2023)

Pic roux ( celeus castaneus)