les chroniques de roger

Publié le 20 Avril 2014

Dans le livre de mon rêve de Roger Colombier

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Dans le livre de mon rêve

Le vieux temps est brûlé

L’épi doux comme une promesse

Et l’enfant de ses ailes

Glane dans l’azur le berceau du futur.

Dans le livre de mon rêve

Il n’y a pas de barreau aux fenêtres

Car aucune fenêtre

Pas de porte non plus

Puisque pas de mur.

Dans le livre de mon rêve

L’espérance vole vers le point du jour

A l’endroit.

Dans le livre de mon rêve

Il n’y a qu’une seule page

Où la vie a bon cœur

Décembre est en été et minuit à midi

Pour tous.

Mais dans ce livre-là

Qui voudrait l’ouvrir au présent ?

Roger Colombier

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 23 Mars 2014

La grande guerre de Roger Colombier - Sous les drapeaux -

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L’heure en est venue

De saisir la guerre

Qui trotte menue

Toute à son affaire.

Compagnies en carrés et un genou à terre

Derrière les drapeaux bénis par l’aumônier.

Le Christ ne laissera personne solitaire.

Ainsi adoubés, seront vaillants les troupiers.

Juste après la messe

Un autre décor

L’on charge des caisses

Qui seront ces morts?

Le temps sera-t-il de bonne ou male fortune?

Dans les cœurs, ne palpite plus le rêve mûr.

A la guerre, la vie ne vaut pas une tune:

Aucun soldat n’a ensemencé le futur.

Roger Colombier

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 23 Février 2014

Je vais partir vers le couchant.
Que veux-tu femme, verrouille bien notre porte!
Je vais partir vers le couchant.
Efface mes traces avec mes années mortes.

Si je m’en reviens vers mon seuil,
Me reconnaîtras-tu, vagabond cherchant asile?
Si je m’en reviens vers mon seuil,
Demeureras-tu encore seule sur notre île?

Roger Colombier

Le départ des poilus 1914 (collège les loges Nevers)

Le départ des poilus 1914 (collège les loges Nevers)

Merci à Anne-Marie pour la vidéo

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 26 Janvier 2014

La grève
..........La grève lancée, l’heure n’est plus à la peine,mais comme un rêve errant dans la brume incertaine...........

Le silence roule sur des rails orphelins

Et nulle part ne s’amorce l’onde sauvage.

L’horloge du quai tourne tel un vieux moulin,

Désemparée est la gare sans arrivage.

Certains prennent ces moments pour un jour mauvais,

Ils en pépient tel l’oisillon dans son duvet.

Que peuvent-ils faire d’autre, pleurer peut-être

Et implorer encore le secours des maîtres

Devant ces brigands rendus conquérants et fiers

Qui ont stoppé sur-le-champ les chemins de fer ?

La grève lancée, l’heure n’est plus à la peine,

Mais comme un rêve errant dans la brume incertaine.

Puis, dans le regard de chacun comme un brasier,

Pour vaincre, dans les cœurs, la force de l’acier.

Autour des braseros, on se rassemble, on s’aime,

Égaux, tel que le plus petit n’est plus lui-même.

Lorsqu’un matin, le rail, recouvrant son ardeur,

Remplira l’espace vide de sa grandeur,

Vous, cheminots, de votre voix haute et constante,

Entrerez d’un pas fort dans la maison dormante.

Demain, un autre jour plus grand qu’un champ de blé,

Vous reprendrez aux voleurs vos instants volés.

La grève de Roger Colombier
*******

Merci encore Roger pour tes contributions poétiques sur ce blog.

En retour, voici deux textes pour accompagner cette révolte qui dans la grève trouve toujours son plus beau combat.

********
La grève
......Le printemps sera un demain de courbatures évaporées
Et pourtant serrer les dents, au management courber l’échine........

Peines de potron-minet et vent aux lèvres sibériennes

Muscles aux élans pétrifiés, paupières aux gonds rouillés

Brigades aux horaires changeantes et repas déboussolés

Sarabandes de questions et le sommeil comme Arlésienne

Le travail nous passe ses chaines et nous menotte au garde mangé

Dans la couleur des regards, un ciel aussi gris qu’une usine

Le printemps sera un demain de courbatures évaporées

Et pourtant serrer les dents, au management courber l’échine

Les corbeaux sont de drôles d’oiseaux qui font bien du mal aux récoltes

Ils dégoisent une arithmétique qui n’est jamais très équitable

On a le droit de penser ce qu’on veut mais faut pas dire le mot révolte

A ne pas vivre dignement, à qui le crime est profitable ?

Demain des yeux d’enfants questionneront l’oisiveté d’un père

Radios, télés et journaux banniront ce fou, ce violent

Et qui aime bien se soumettre le désignera comme un feignant

En oubliant l’humanité, la seule richesse de notre terre

Demain j’embrasserai le vent, et ma dignité bien en poche

Dans un brasero de colère aviver ma désobéissance

Lever le front bomber le torse en chantant comme gavroche

Prôner la solidarité et la liberté pour conscience

La grève
Hobo Lullaby ( La liberté des petits matins)
********
La grève
........Si l’on ne bouge pas la crise, rangera dans des boîtes en métal, nos arêtes allongées par le capital ........

Image Mathieu Colloghan (ramasser un pavé)

Ils ont sorti les palettes

Grattent une allumette

Dans la nuit la flamme jaillit

Vite. Elle prend l’ampleur et crie

Elle dit au ciel sa colère

Tortille sa lueur, sa matière

Le dessin d’une clé elle prend

Celle des hommes que l’on surprend

Autour du feu les mains se serrent

Le froid est vif, l’espoir fend l’air

Ils sont unis par la même cause

Celle dont chaque ouvrier dispose

A sa porte le piquet de grève

Lui tend son message qui d’un rêve

N’a aucune substance permise

Si l’on ne bouge pas la crise

Rangera dans des boîtes en métal

Nos arêtes allongées par le capital

Dans les mains, des pavés

Bien lourds de leur minéralité

Héritage du temps de la grève-mère

Celle qui en 68 brisa le fer

Figés, pavés et hommes questions

Se posent : Et si à l’unisson

Nos grèves telle une ronde

S’unissaient, au poignet la fronde

Jaillirait tel un aigle fier

Sa proie victorieuse en ses serres

Et sur nos têtes l’étendard

Porterait le rouge de la victoire

Si le feu fraternel s’unit

A la pierre du pavé rajeuni

Si le fer se croise dans nos gorges déployées

Nos mains se scellent dans l’adversité

Si nous décrétons la grève générale

Le pays asphyxié se sent mal

La réponse alors ne tardera pas

Si nous unissons nos combats !

Carole Radureau ( Réflexions d'un pavé ,10/08/2013)
****

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 12 Janvier 2014

La grande guerre de Roger Colombier

image bibliothèque gallica

 

 

 

MOBILISATION

 

L’angélus sonne l’hallali.

Monsieur le Maire qui n’a point fait la dernière

Harangue ces recrues partant vers leur première:

Dieu, la guerre sera jolie!

 

Des breloques multicolores

Enguirlandent chaque revers et son fusil.

L’on va anéantir tous ces Boches transis.

L’aurore sera tricolore!

 

Ils ont suivis leurs capitaines

Et seront tous de retour avant le souper,

Le front garni des lauriers de cette épopée

Qui durera une huitaine...

 

Le temps est à l’exubérance,

La vendange mûre, le grand soleil coquin.

Pieds du bourg ou des champs, les mêmes brodequins

Avec un pantalon garance.

 

Le départ des poilus 1914 (collège les loges Nevers) Garitan

 

JE VAIS PARTIR

 

Je vais partir vers le couchant.
Que veux-tu femme, verrouille bien notre porte!
Je vais partir vers le couchant.
Efface mes traces avec mes années mortes.

Si je m’en reviens vers mon seuil,
Me reconnaîtras-tu, vagabond cherchant asile?
Si je m’en reviens vers mon seuil,
Demeureras-tu encore seule sur notre île?

 

 

SOUS LES DRAPEAUX

 

 

La grande guerre de Roger Colombier - Sous les drapeaux -

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L’heure en est venue

De saisir la guerre

Qui trotte menue

Toute à son affaire.

 

Compagnies en carrés et un genou à terre

Derrière les drapeaux bénis par l’aumônier.

Le Christ ne laissera personne solitaire.

Ainsi adoubés, seront vaillants les troupiers.

 

Juste après la messe

Un autre décor

L’on charge des caisses

Qui seront ces morts?

 

Le temps sera-t-il de bonne ou male fortune?

Dans les cœurs, ne palpite plus le rêve mûr.

A la guerre, la vie ne vaut pas une tune:

Aucun soldat n’a ensemencé le futur.

 

La grande guerre de Roger Colombier - Lettre du front -

 

 

LETTRE DU FRONT

 

 

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Dans cette aurore de la lueur d’une lampe,

Je ne suis nulle part peut être n’importe où.

Voici mon adieu. Je fixe la triste rampe.

Bientôt sous le clairon, nous jaillirons du trou.

 

Mère, ces mots, il va falloir que je m’en aille.

Et tu le sais: j’ai eu vingt ans en ce printemps.

Mais ici, la terre ne s’ouvre plus aux semailles.

Mère, ces baisers, je n’en ai plus pour longtemps...

 

 

PERMISSION

 

 

La grande guerre de Roger Colombier - Permission -

Image

 

 

Un soir, que j’étais camouflé dans le silence

D’un rempart verdurier et dans l’ombre effacé,

Les canons bombardaient l’horizon en cadence,

Lorsqu’il vint de nulle part comme du passé.

 

Sans doute recherchait-il un dernier asile,

Le calme de mon bosquet pour s’y rajeunir

Avant de repartir à grands pas plus agiles,

Tout entier, endurci pour un sale avenir.

 

Se sont croisés nos yeux sans dire la vengeance.

Près de la mousse tranquille, il se blottira.

Et puis au matin reprenant notre allégeance,

Chacun vers son ciel haillonneux, l’on partira.

 

Toujours sans un mot de peur d’inviter l’orage,

Alors l’on s’est souri comme pour deux amis.

Et la terre aussi a retardé son naufrage.

Ensemble ou presque, nous nous sommes endormis.

 

 

LA TRANCHEE

 

 

 

 

Il pleuvait. Crottés jusqu’au cou et presque morts,
Nous étions confinés, seul avec le remord,
Dans la tranchée : étalement confus et triste
D’ombres sous le linceul des nues, gris et sinistre...
Au-delà du caveau, garnis de barbelés,
Des cadavres noircis, raides comme gelés.
Et autant de gisants pris dans la même toile,
Sans plus la force d’invoquer le divin voile.
A peine la nuit, l’on jaillira vers l’assaut.
Contre qui, contre quoi? Contre l’autre troupeau !
Ceux d’en face, pris comme nous, sans espérance...
De quel côté le bon droit et pour quelle France?
Il pleuvait. Le clairon sonna. En un clin d’œil
Comme une paille enflammée, droit sur notre seuil,
Nous nous sommes rués sans pitié sur les autres...
A moins que nos voisins vinrent charger les nôtres.

 

AU REPOS

 

La grande guerre de Roger Colombier - Au repos -

image

 

 

 

Ils sont mis au repos

Gladiateurs horribles

Lâches ou bien salauds

Et des filles faciles.

 

Et puis du mauvais vin

A seaux vaille que vaille

Pour perdre son chemin

Et vomir ses entrailles.

 

Peut-on oublier

Du front la vermine

Et ses poux familiers

Et la mort qui chemine?

 

 

CHUCHOTEMENTS

 

 

La grande guerre de Roger Colombier -  Chuchotements -

image Herveroller

 

 

Des bruits chuchotent qu’il faut retenir son pas,

Ne point courir comme des sots sous la mitraille,

De honnir ces meurtriers qui nous jettent au trépas.

Parfois nos batteries transpercent nos entrailles...

Messieurs les généraux, entendez nos douleurs !

Et la pluie, et le froid infectant nos blessures...

Transis par le deuil nous n’avons plus de pleurs

Qui soulageraient nos plaies bouclées sous l’armure...

 

 

 

LA  DER

 

 

 

La grande guerre de Roger Colombier - La der -

image soldats français du 87e régiment près de Verdun 1916 Gsl

***

 

 

Ils repartirent encor vers la haine.

Avec le clairon battant le rappel,

A l’heure brisée du soir éternel,

Fantômes menés par leurs capitaines.

Ils repartirent encor vers la haine.

 

La salve orange en faucha des centaines,

Tant et plus qu’on ne put les ramasser

En refluant, compagnies désossées.

 

Et quelques rescapés: une huitaine...

La salve orange en faucha des centaines.

 

Dans la terre criblée qui fait la plaine,

Lorsque s’est tu le combat, dans le vent

Nous parvient l’agonie des survivants,

Fatigués de souffrir, râlant à peine...

Dans la terre criblée qui fait la plaine.

 

Y aura-t-il des soldats pour la prochaine ?

Pour gravir les échelles de la mort ?

Lorsque sonnera le clairon encor

Sur les trépassés bruissant de leurs chaînes,

Y aura-t-il des soldats pour la prochaine ?

 

 

LES MUTINS

 

 

La grande guerre de Roger Colombier - Les mutins -

 

Jean-Julien Chapelant (1891-1914) fusillé pour l'exemple (Ctruongngoc)

***

 

Le rang se fait d’espaces vides

Et le cœur absent ou livide.

Revient l’écho.

Est venu le temps de la fronde:

Assez de tueries rubicondes,

De nos stratèges radicaux!

 

Pour glaner quoi? Un bout stérile,

Ou deux, à seule fin utile :

Une médaille au général

Que le carnage nous consume

Et sanglante soit notre écume:

Une médaille au général!

 

Défunte est l’ancienne fête

Quand l’on courut vers la conquête

En plein mois d’août...

Aujourd’hui, désobéissance

Malgré le cuir ou la potence...

Ne plus bouger, coûte que coûte...

 

 

TIRES AU SORT

 

 

 

Ils ont tirés au sort par-dessus leurs épaules

Ils ne pouvaient pas tous les fusiller

Avant que d’autres l’on enrôle

Pour être écrabouillés

Sans faribole

Voyez!

 

 

 

 

AVEU

 

 

 

La grande guerre de Roger Colombier - L'aveu -

image

 

 

 

Je ne fus pas un bandit de sacs et de cordes

J’ai accepté la loi comme les autres gens

Et triché peut être cela je vous l’accorde

Mais d’un pauvre n’ai point pris un seul argent.

 

Pourquoi alors mes mains entravées de chaînes

Et ce trou là-bas que l’on fossoie très profond?

Et ce poteau droit où l’on m’attache sans peine...

Un bandeau mais le lait de l’aube dans le fond.

 

 

AU CLAIRON

 

 

 

La fusillade est assassine

Mais la troupe reprend le pas

Et ses épines,

Son sésame pour le combat.

La grande guerre de Roger Colombier - Au clairon -

Et les hommes à nouveau meurent

Au nom du clairon souverain.

Il n’est pas l’heure

De la relève mais du chagrin.

 

 

 

ENFIN !

 

 

La paix nom de Dieu et l’amour !

Plus jamais de sang ni de flammes.

La vie recouvre ses atours.

Et son rire de jeune femme.

La page est tournée pour de bon :

Ouvrons nos champs et les pâtures!

De nos mains le rêve gerbons

Dans les cœurs et mille murmures.

 

 

 

 

ILS REVINRENT

 

 

La grande guerre de Roger Colombier - Ils revinrent -

image

 

 

Ils remirent à Dieu la clé de la bataille

Et redevinrent des civils comme autrefois.

Plus gauches cependant en ces habits qui baillent,

Tant avaient rognés les corps, la guerre et le froid.

Qu’ils referment le col blanc ou la côte grise,

Manœuvriers, dans la mine ou instituteurs,

Pourront-ils un jour oublier l’immense bise,

Ces millions de croix plantés comme des tuteurs ?

Et puis l’on distingua des charrues orphelines,

Des vieux laboureurs n’ayant plus de destinées.

Et toutes ces veuves en noires capelines,

Et ces gueules cassées au rire mort brisé.

Que se ferme le ban et suivons la musique.

Autour du monument, voici l’heure venue.

Le drapeau frémissant glorieux et magnifique

S’est accroché à une tombe toute nue...

 

 

 

LA GUERRE EST UN MASSACRE

 

La grande guerre de Roger Colombier - La guerre est un massacre -

 

La guerre est un massacre, a redit le poète.

Enfants qui me lirez, soyez-en assurés.

Dans un jour, un an, elle tranchera vos têtes,

Sans un remord ni faire une fois l’écœurée.

 

La guerre massacre des cœurs qui se ressemblent

Au profit d’autres qui ne veulent que régner.

Qu’ils soient gouvernants, financiers ou tous ensembles,

Main dans la main, voici nos bourreaux, leurs cognées.

 

 

 

ONZE NOVEMBRE

 

 

La grande guerre de Roger Colombier - 11 novembre -

 

 

Saoulés de mensonges, ils partirent à la guerre,

Fleuris, enrubannés comme à Pâques rameaux,

Jurant de revenir sous la treille prospère.

Le combat sera mort avant de dire un mot.

 

Fiers soldats dans vos pantalons bien garance,

Vous courûtes au bal ainsi endimanchés

Quand une mitraille perça votre innocence

Pour vous enclouer dans l’enfer de vos tranchées.

 

Et lorsque le clairon bramera en novembre,

Plus tard, qui saura vos souffrances aujourd’hui?

Déjà des boutefeux, viennent vont reprendre.

Fut jolie la guerre de quatorze-dix-huit ?

 

 

ROGER COLOMBIER

 

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Rédigé par caro et hobo

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Publié le 12 Janvier 2014

image bibliothèque gallica

image bibliothèque gallica

MOBILISATION

 

L’angélus sonne l’hallali.

Monsieur le Maire qui n’a point fait la dernière

Harangue ces recrues partant vers leur première:

Dieu, la guerre sera jolie!

 

Des breloques multicolores

Enguirlandent chaque revers et son fusil.

L’on va anéantir tous ces Boches transis.

L’aurore sera tricolore!

 

Ils ont suivis leurs capitaines

Et seront tous de retour avant le souper,

Le front garni des lauriers de cette épopée

Qui durera une huitaine...

 

Le temps est à l’exubérance,

La vendange mûre, le grand soleil coquin.

Pieds du bourg ou des champs, les mêmes brodequins

Avec un pantalon garance.

 

 

Roger Colombier

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Publié le 30 Octobre 2013

Sa tête dans les étoiles de Roger Colombier
Sa tête dans les étoiles de Roger Colombier

Petite dédicace spéciale Roger avec la réponse de L'étoile de l'ourse polaire.

Merci encore camarade.

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Publié le 9 Octobre 2013

La nuit et pourtant de Roger Colombier

L’espace

Sans trace,

La peur.

Renaître,

Peut-être,

Ailleurs.

 

Une flamme

Comme une âme,

Un grelot.

Sur la grève,

Pour le rêve,

 D’autres flots.

 

Encore un geste,

Un peu qui reste,

Un fil d’argent,

Contre les ombres

De ces décombres

Intransigeants.

 

Une heure nouvelle

De plus en plus belle,

Fière et résolue,

A l’audace grande

Pour céder l’offrande

Et le vrai salut.

 

C’est l’essaim qui tourbillonne,

Palpite et puis aiguillonne

Les semailles de demain

Et l’existence prochaine

Plus forte que les grands chênes.

Amis, donnons-nous la main !

 

Quand l’homme dépasse son rêve

Et que d’autres tiennent le glaive

Pour crever l’éternel sommeil,

Dans les regards, tout ce que j’aime,

L’emportement et le blasphème

Pour ravir aux dieux leur soleil.

 

Un drapeau pour seule espérance,

Sortir l’humanité de son absence

Et verser à longs flots que du bonheur…

Mais se sont élargis des précipices

Qui mettent fin à tous les jours propices :

Les bourreaux sont d’ici et pas d’ailleurs.

 

Des fossoyeurs en quelque sorte,

Que les ténèbres les emportent,

Vampires et dragons à la fois.

Ce songe éclatant pour la terre

Ne connut pas la primevère

Et revint la mauvaise loi.

 

Étions-nous de faux complices

Du crime et des injustices

Où leurs bras se sont baignés ?

Pour avoir tu un carnage

Et idolâtré l’image,

Rien ne nous est épargné.

 

Un cœur cessa de battre,

De mille ils furent quatre,

 Tout perdre ou bien mourir.

Voilà le prix funeste

Pour le peu qu’il en reste

Dont on ne sait guérir.

 

Espérance morte

Que le vent emporte

De ses mains crochues.

Que le ciel en tremble,

Mais que vous en semble

De ce temps perdu ?

 

Va descendre

De la cendre

Parmi nous,

Quelques braises

Qui s’apaisent

Et c’est tout.

 

Jeunesse,

Promesse,

enfuies.

Vieillesse

Maîtresse :

la nuit.

 

Sans bruit.

 

Pourtant…

 

 

Roger Colombier

 

 

Retrouvez les deux autres textes du Genre humain de Roger Colombier :

 

- Banlieue ouvrière

- A grands cris brûlants

 

 

 

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Publié le 21 Septembre 2013

Quatre heures du matin et la rue dort tranquille ;

L’aube ne soulève pas les plis de la nuit,

Chacun est dans son lit comme dans un asile :

Sous cette sérénité, le songe clair luit.

 

A deux pas, dans l’emportement d’un autre monde,

L’enceinte franchie, derrière des murs griffus,

Tout un essaim, multiplié sous la rotonde,

Trépigne avant d’être lâché dans l’air diffus.

 

Bientôt seront croqués des ouvriers en nombre,

Plombés sur le quai, sans un regard ni un cri,

Silencieux dans le prolongement de leurs ombres,

Sans couleur aussi comme d’éternels proscrits.

 

Un souffle orageux prend ces âmes moribondes

Vers un limon impur dénommé « le chagrin ».

Cette vague arrachée, la lune encore ronde,

Sur le quai, une fournée du même pétrin.

 

Roger Colombier

 

Banlieue ouvrière de Roger Colombier

Le poète

ou le technicien

qui mène les gens vers les biens matériels ?

Tous les deux.

Les cœurs sont comme des moteurs,

l’âme, un subtil moteur à explosion.

Vladimir Maïakovski (Le poète est un ouvrier)

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Publié le 4 Septembre 2013

A grands cris brûlants de Roger Colombier

Le rêve turbulent a refermé sa porte

Laissant son cœur dehors aux serres des gerfauts

Sur l’horizon rien ne s’éveille de la sorte

Comme le jour tranché au pied de l’échafaud

Depuis un soleil noir picore nos étoiles

Défaufilant jusqu’au sang de notre drapeau

Recouvrant notre lilas sous un épais voile

Et murant l’avenir comme on scelle un tombeau

Pourtant hier encore nous marchions tous ensemble

Dans le verbe dans les usines dans la rue

Des vents inverses empêchaient qu’on se rassemble

Mais nous allions comme le soc de la charrue

Alors pourquoi avoir égaré la bonne heure

Attaché notre feu pour qu’il ne brille plus

Le songe ébauché par nos anciens gît et pleure

Combien des nôtres à cela se sont complus

Hardi repartons tisser les fils d’or du fleuve

A grands cris brûlants demain encore et toujours

Reprenons notre vie à ceux qui s’en abreuvent

Comme la source qui fait se lever le jour

Roger Colombier

Si tu vois la cigale sur l'arbre de l'amitié

Écoute sa chanson, elle est humanité

Si tu comprends l'occitan qui guide son sifflet

Tu saisiras la prose du poète Roger.

Carole Radureau

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